Des députés accusent certains ministres d'avoir «acheté» leurs diplômes supérieurs

Nombre de parlementaires viennent de dénoncer ce qu’ils appellent la «mafia des diplômes universitaires», dont auraient profité des dirigeants de partis politiques et même des ministres. Interpellé, Mohamed Hassad exige des preuves.
Si vous êtes un bon harangueur de foules, spécialisé dans la langue de bois, doublé d’un militant au sein d’un parti politique marocain, vous avez là un bon background pour briguer un maroquin au sein d’une coalition gouvernementale. Il vous reste juste à faire un petit détour par le décanat d’une université, une «enveloppe» en poche, pour négocier un master ès matière que vous voulez, voire un doctorat et la thèse qui va avec, afin de garnir le CV qui sera présenté à l’opinion publique après votre nomination. Plus besoin de justifier d’autres diplômes inférieurs dont vous ne disposiez pas non plus, comme ce menu fretin constitué par le Bac ou autres BEPC et CEP.
C’est ce tableau noir que nous donne à découvrir le quotidien Assabah, dans le papier central de sa Une de ce vendredi 11 août. Il rapporte en effet que plusieurs parlementaires, majorité et opposition réunies, ont dénoncé la dégradation à vue d’œil de l’enseignement, dans tous ses cycles, sous les coups de boutoir d’une mafia spécialisée dans la falsification à grande échelle des diplômes universitaires. Un phénomène d’autant plus grave que certains ministres et dirigeants de partis politiques, dont les noms n’ont pas été divulgués, en ont profité pour occuper indûment des postes stratégiques sur l’échelle des structures étatiques.
C’est au sein de la Commission de l’enseignement, de la communication et de la culture de la Chambre des députés, et en présence de Mohamed Hassad, ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, que nombre de députés ont appelé à une action urgente pour mettre fin à cette pratique destructive pour le système d’enseignement en général et pour la recherche scientifique en particulier.
Le député Jamal Benchekroun Krimi (PPS), lui-même enseignant universitaire, n’y est pas allé du dos de la cuiller, citant nommément l’université Hassan 1er de Settat comme une véritable «usine où se trament toutes les formes de corruption, de falsification de diplômes et de plagiat de thèses de fin d’études».
Pour un autre député, le PJDiste Abdellatif Ben Yacoub, cité par Assabah, ce n’est pas tant cette mafia ou l’anarchie qu’elle sème au sein du milieu éducatif qui pose problème, mais plutôt le laisser-faire des autorités, malgré la sonnette d’alarme que vient de tirer la Cour des comptes quant à la corruption qui sévit au sein des universités.
La députée du PAM, Aïcha Farah a, quant à elle, pointé du doigt l’université Ibn Zohr d’Agadir, accusant son corps enseignant de corruption à travers une complicité active dans la triche et le trucage des résultats des examens. Ce qui a amené sa collègue du Parti de l’Istiqlal, Mounira Errahoui, à lancer un appel pour sauver ce qui peut encore l’être en vue de sauvegarder les valeurs marocaines d’éducation.
Hassad a botté en touche en demandant que les dossiers de corruption relatés et les éventuelles preuves soient présentés à la Justice, ajoutant qu’il n’a que faire d'«accusations injustes»
Le 10 août 2017
SOURCE WEB Par Le 360
Les tags en relation
Les articles en relation

Etudiants à l’étranger. Hassad veut offrir des billets d'avion gratuits
Cette mesure sera examinée dès cette année. C’est ce qu’a déclaré Mohamed Hassad, ministre de l’Education nationale et l’Enseignement supérieur, d...

Quand le ministre de l’Education manifestait devant le lycée français de Rabat
Saïd Amzazi, nouveau ministre de l’Education nationale. AIC PRESS Saïd Amzazi, tout juste propulsé à la tête du ministère de l’Education, militait ...

Chambre des représentants Démarrage aujourd'hui du processus d'investiture du nouveau gouvernement
C’est aujourd’hui que les députés de la Chambre des représentants entament le débat autour du programme gouvernemental, décliné la semaine dernière p...

Ecoles privées : Les constats chocs du ministère
Une école fermée et plus de la moitié des établissements inspectés entre mars et avril connaissent des dysfonctionnements administratifs et pédagogiques ...

Education islamique : Hassad défend une révision des manuels qui «ne porte pas atteinte à l’is
Cet après-midi à la Chambre des représentants a eu lieu le premier face-à-face entre les députés du PJD et le ministre de l’Education nationale sur le p...

L’Intérieur devrait annoncer un grand mouvement d’agents d’autorité
A la veille des élections législatives d’octobre prochain, l’Intérieur compte entreprendre un grand mouvement dans le corps des agents d’autorité. L�...

Le roi appelle à favoriser l'émergence d'une classe moyenne rurale
Dans son discours, le roi Mohammed VI a mis l'accent sur le secteur agricole. Secteur qui peut être pourvoyeur d'emplois plus performant et un instrume...

Pourquoi Hassad a-t-il été limogé par le roi ?
La nouvelle est tombée le 24 octobre. le roi a limogé 4 responsables ministériels à cause des retards accusés par le programme d'Al Hoceima Manarat Al ...

Législatives : Hassad demande déjà une enquête !
Une première enquête concernant les élections législatives a été ouverte par le ministère de la Justice sur demande de l’Intérieur. Elle fait suite à...

La liste complète des hommes d'affaires qui accompagnent le roi dans sa tournée africaine
La présidente de la CGEM, Mériem Bensalah-Chaqroun conduit une importante délégation économique accompagnant le roi Mohammed VI dans sa tournée africaine ...

Hassad, l’exception
Les réseaux sociaux sont tout bruissants de commentaires sur les sanctions royales ayant frappé des ministres et hauts responsables. L’immense majorité app...

Congrès du Mouvement populaire: Equation à une inconnue pour un fauteuil de secrétaire général
Le MP réunira un congrès national du 28 au 30 septembre pour renouveler ses instances et désigner un successeur à Mohand Laenser, resté à sa tête pendant...