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Entretien avec Mohammed Essaoudi directeur du Festival international Tourtite dIfrane

Entretien avec Mohammed Essaoudi  directeur du Festival international Tourtite dIfrane

«Nous avons atteint, cette année, un déficit budgétaire qui s’élève à 70 millions de DH» La 6e édition du Festival international «Tourtite» d’Ifrane se tiendra du 23 au 26 août, avec comme objectifs de promouvoir le patrimoine culturel de la province d’Ifrane et de doper l’activité économique de la région. Mohammed Essaoudi, directeur du Festival international Tourtite d’Ifrane Le Matin : Quels sont les objectifs du Festival de Tourtite et quelle est sa valeur ajoutée pour la province d’Ifrane ? Mohammed Essaoudi : Parmi les principaux objectifs du festival de Tourtite, c’est de constituer un véritable moteur de développement pour la province d’Ifrane et des provinces voisines. En effet, cette manifestation culturelle et artistique contribue vivement à développer l’activité touristique et économique dans la région. Ainsi, durant cette période, les hôtels et les établissements d’hébergement de la région affichent complet, le transport en commun connait une activité très grande, alors que la fréquentation des restaurants enregistre une hausse sensible Quelles sont les spécificités de cette 6e édition ? Ce qui caractérise le festival de Tourtite, en sa 6e édition, c’est qu’il rencontre d’importantes contraintes financières qui résultent du cumul des précédentes éditions. Nous avons par conséquent atteint, cette année, un déficit budgétaire qui s’élève à 70 millions de DH. En tant que comité d’organisation du festival, nous devons résoudre nos problèmes financiers, tout en préservant une programmation de qualité. Nous avons ainsi été contraints à réduire la durée du festival cette année de six à quatre jours, tout en variant le plus possible la programmation que ce soit au niveau artistique, culturel, sportif et intellectuel. Cependant, nous avons dû inclure au programme, trois concerts seulement, pour réduire au maximum les coûts. Malgré toutes ces difficultés, nous avons l’ambition d’attirer, cette année, plus de public et atteindre ainsi une affluence de plus de 50 000 spectateurs par jour. Quels sont les points forts de la programmation de cette année ? Nous avons réservé au public une programmation aussi riche que variée. Le menu du festival comprend des compétitions sportives, des concours, des conférences et des tables rondes, une exposition d’arts plastiques, ainsi que des ateliers réservés aux enfants. Toutes ces activités se dérouleront autour de la thématique du festival cette année, à savoir «la nature au carrefour des cultures». Concernant la programmation musicale, elle est caractérisée cette année par la présence de grands noms de la chanson marocaine dans toute sa diversité (amazighe, chaâbi, chanson moderne…). Le public aura l’occasion d’assister à des concerts donnés par une pléiade d’artistes tels que Hatim Ammor, Leila Berrak, Moustapha Oumkil, groupe Assiham, Daoudi, Daoudiya ou encore Tachinouit, Bouaaza Laârbi et Cheikh Mabrouk. Par ailleurs, le festival rendra hommage à des figures artistiques emblématiques de la région, à leur tête, le poète Ali Abouchi, l’un des plus grands poètes amazighes d’Ifrane et du Moyen Atlas. Est-ce que vous disposez d’un appui financier suffisant pour pérenniser cette manifestation ? Malgré le grand succès que connait le festival de Tourtite, aussi bien en termes d’affluence que de rayonnement au niveau national et international, l’enveloppe budgétaire qui lui a été consacrée cette année ne dépasse pas les 100 millions de DH. Cette somme très limitée ne correspond pas à la valeur de ce festival et à son impact positif sur la région. En effet, l’appui financier, dont nous disposons, provient uniquement de la province, du conseil urbain d’Ifrane et de quelques sponsors. Par ailleurs, depuis l’année dernière, nous ne disposons d’aucune subvention de la part du ministère de la Culture, mais nous espérons que la situation changera cette année. Publié le : 7 Août 2012 – Source WEB Propos recueillis par Afaf Razouki, LE MATIN