Agriculture: Les engrais pour rattraper les retards africains
Notamment pour la région subsaharienne
Les producteurs mondiaux réunis à Marrakech pour la 85e conférence de l’IFA
75 pays et plus de 1.400 participants y prennent part
L’Association internationale de l’industrie des fertilisants tient sa rencontre à Marrakech, avec la participation des plus grands producteurs dont l’OCP. Ci-dessus, le PDG de l’OCP, Mostafa Terrab à l’ouverture de la conférence annuelle
Se tourner vers une agriculture intelligente est un passage obligé. Le défi des prochaines années, nourrir une population de 9,2 milliards de personnes, est sans précédent. En particulier pour l’Afrique où le potentiel est important à la fois parce qu’elle compte plus de 65% des terres arables et parce que la plus importante part de la population mondiale sera africaine. Et la fertilisation est le pilier majeur dans le développement de l’agriculture particulièrement en Afrique, estime Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture dans une allocution, lue en son nom par le secrétaire d’Etat chargé du développement rural et des eaux et forêts, Hamou Ouheli. Et ce, lors de l’ouverture de la 85e conférence annuelle de l’Association internationale de l’industrie des fertilisants (IFA) qui poursuit ses travaux à Marrakech. La rencontre à laquelle pas moins de 75 pays et plus de 1.400 participants prennent part, effectue un focus sur l’Afrique et l’émergence d’une nouvelle industrie subsaharienne. Cette région possède le taux d’utilisation d’engrais le plus faible au monde même si depuis 2008, une amélioration y est constatée. Mais, les résultats restent très éloignés des objectifs ambitieux fixés par les chefs d’États africains en 2006, soit 50 kg à l’hectare en 2015.
En attendant, l’Afrique subsaharienne représente 2% de la consommation mondiale d’engrais pour 20% de la population mondiale. Et c’est pour cela que l’IFA a tenu à réserver une partie de ses débats à cette région. L’IFA est la seule association internationale de l’industrie des engrais, avec plus de 500 membres représentant 68 pays, englobant l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur des engrais: producteurs, commerçants, distributeurs, prestataires de services, conseillers, organismes de recherche et ONG.
Les interventions de l’Association sont axées plus particulièrement sur la promotion de la production et l’utilisation raisonnée des engrais pour une agriculture durable dans le monde. Elle soutient ainsi l’engagement de l’industrie dans les pratiques agricoles durables, la production efficace et responsable, la distribution et l’utilisation des nutriments des plantes afin de promouvoir la sécurité alimentaire mondiale ainsi que les objectifs de développement durable. Sa conférence annuelle tenue cette année à Marrakech, après Moscou en 2016 réunit les représentants des acteurs majeurs de l’industrie des fertilisants parmi lesquels on retrouve le PDG de l’OCP, Mostafa Terrab. Ce forum est en effet l’occasion pour le groupe phosphatier de présenter sa vision pour l’industrie des engrais et pour une utilisation raisonnée des fertilisants. Il en profite pour réitérer son positionnement africain et sa volonté de contribuer au développement durable des activités agricoles du continent, sources de richesses pour les populations et de valeur ajoutée pour les économies africaines.
Pour le président de l’IFA, Abdulrahman Jawahery, l’organisation de cette conférence stratégique au cœur de l’Afrique constitue un saut qualitatif pour l’Association et a besoin d’un soutien et d’un accompagnement en termes de fertilisants pour assurer sa sécurité alimentaire. Au Maroc, l’utilisation des engrais est en pleine évolution depuis le lancement du Plan Maroc Vert (PMV), puisque le taux d’utilisation dans les exploitations agricoles est passé de près de 51% à 68%. Les plus forts niveaux sont enregistrés dans les cultures maraîchères et arboricoles, soit plus de 75% de la superficie. Le Maroc partage désormais son savoir-faire avec les pays africains grâce notamment au projet ambitieux des cartes de fertilité de sols -en cours de réalisation- à l’image de celle qui a été réalisée au Maroc. En Afrique, les efforts doivent désormais se focaliser sur les petits agriculteurs qui représentent plus de 80% des fermiers africains. Ils ont au préalable besoin d’être organisés et agrégés pour leur permettre d’accéder plus facilement aux intrants.
L’OCP au chevet de l’Afrique
LE groupe chérifien des phosphates a créé l’an dernier une filiale «OCP Africa» pour renforcer le développement de l’agriculture dans le continent. L’entité va proposer aux producteurs agricoles plusieurs moyens pour accroître leur productivité: produits adaptés et abordables, accompagnement, solutions logistiques et même financières. Un engagement à long terme qui s’appuiera aussi sur un écosystème de partenaires multiples, locaux, panafricains et internationaux. Et dès cette année, OCP Africa créera une quinzaine de filiales (Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, Kenya, Ghana, Nigeria, Zambie, Bénin, République démocratique du Congo, Angola, Tanzanie, Zimbabwe, Mozambique, Ethiopie et Rwanda). Celles-ci s’engageront auprès de chaque pays, tout en prenant en compte la diversité géographique, la nature du sol et la maturité de leur marché.
Le 24 Mai 2017
SOURCE WEB Par L’économiste
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