Régionalisation avancée Qu’est-ce qui bloque encore?

Le cadre juridique peine à se préciser
Les plans de développement pas encore prêts
Les nouvelles équipes au Parlement devraient en accélérer le déploiement
Casablance-Settat est essentiellement une région rurale: sur un total de 149 communes, 126 sont rurales. Les problématiques liées au monde rural figurent parmi les priorités du conseil de la région (infrastructures, pistes rurales, stress hydrique, accès à l’eau portable…). C’est la région la plus peuplée avec près de 7 millions d’habitants
Plus que quelques mois avant le lancement du plan de développement de la région Casablanca-Settat. Une étude est en cours pour en décliner les grandes lignes. Mustapha Bakkoury, président de la région, promet cette feuille de route début 2017. «Le Plan de développement de la région Casablanca-Settat avance très bien grâce à la mobilisation continue des différents acteurs politiques, économiques et sociaux», a-t-il annoncé jeudi 13 octobre (1). Parmi les priorités dudit PDR, figure le désenclavement des populations rurales. L’une des toutes premières actions du conseil régional concerne ce volet relatif aux infrastructures. La région vient d’ailleurs de lancer un appel à manifestation d’intérêt visant la mise à niveau de 4.500 km en 30 mois. Baptisé Massaleek, ce programme d’aménagement des pistes rurales doit permettre une meilleure accessibilité aux populations et visiteurs des douars et communes rurales.
«Il s’agit d’un levier capital pour soutenir les populations de la campagne, d'un facteur pour promouvoir l’emploi et lutter contre la pauvreté et d’un travail d’accompagnement du programme national contre les disparités territoriales et sociales dans le monde rural», explique Bakkoury. Le conseil de la région s’engage également à généraliser l’accès à l’eau potable d’ici fin 2018.
Certes, les priorités de la région sont connues et définies (infrastructures, environnement, gestion des déchets…), mais il n’en reste pas moins qu’un an après l’instauration de la régionalisation avancée, le constat d’immobilisme général prévaut toujours. Plusieurs présidents de régions l’ont déjà souligné (Ilyas El Omari, Ahmed Akhchichen…). En cause, le flou qui entache encore le cadre juridique de la régionalisation avancée.
En l’absence de cadre juridique, l’Agence régionale d’exécution des projets (AREP), dont le DG a été nommé il y a quelques mois, reste encore une coquille vide. Pourtant, son rôle est des plus sensibles. C’est à cette instance que revient la charge de l’exécution du Plan de développement régional (PDR).
Outre le volet juridique, les spécialistes relèvent aussi le retard enregistré dans le processus de déconcentration. En effet, le transfert des attributions à l’échelle régionale est loin d’être effectif. Différents intervenants appellent à l’accélération du processus de déconcentration, pour doter les régions d’antennes des ministères et autres entités publiques.
«Mais au-delà de la dimension juridique et organisationnelle, ce retard s’explique par le contexte des législatives», relève Mohamed Zineddine, politologue et professeur universitaire. Selon le chercheur, c’est aux nouvelles élites au Parlement et au gouvernement d’accélérer le processus.
Dans le cadre de ses nouvelles prérogatives, la région sera appelée à approfondir sa connaissance du territoire et à élaborer une stratégie de développement intégrée aux grands chantiers du Royaume, mais toujours adaptée à son territoire. Cette stratégie se décline en programmes et projets portés par des organes dédiés et souples (AREP, SDR…). Ces organes réunissent autour d’eux les partenaires pertinents pour chaque projet, qui apportent leur savoir-faire, leurs ressources, connaissances et leur proximité avec les populations. «Le conseil de la région assure, à travers l’AREP et un petit nombre d’organes exécutifs dédiés à des projets, le suivi, le contrôle et les inflexions de la stratégie régionale de développement qu’il promeut», explique un expert. Autant de missions nouvelles qui exigent le recours à des compétences pointues. Et c’est là où le bât blesse. La région Casa-Settat, qui doit essentiellement puiser dans le vivier de la commune urbaine de Casablanca (14.000 fonctionnaires environ) a les mains liées. Avec à peine une cinquantaine de fonctionnaires hérités de l’ancienne région du Grand-Casablanca, les nouvelles instances auront certainement besoin de sang neuf. A l’évidence, une mise à niveau des ressources humaines s’impose, mais il faudra aussi recourir au recrutement de compétences externes. Or, le statut particulier des fonctionnaires d’administration des collectivités locales est un véritable frein. En effet, les ressources humaines exerçant dans l’administration des régions sont assujetties au statut de la fonction publique. Comment donc attirer les meilleurs profils si les salaires ne dépassent pas ceux fixés par le statut du fonctionnariat? C’est la question qui se pose avec acuité.
Le 18 Octobre 2016
SOURCE WEB Par L’économiste
Les tags en relation
Les articles en relation

14e session ordinaire du Conseil supérieur de l'éducation les 16 et 17 juillet à Rabat
Le Conseil supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche scientifique tient sa 14e session ordinaire les lundi 16 et mardi 17 juillet au siè...

Entretien onusien pour Bakkoury
Damilola Ogunbiyi, représentante spéciale des Nations Unies pour l’énergie durable, Co-Présidente d’ONU-Énergie et Présidente Directrice Générale de...

Coupe du Monde 2030 : La FIFA exerce une influence sur Casablanca
Les détails se concrétisent pour la co-organisation potentielle par le Maroc de la Coupe du Monde 2030 aux côtés de l’Espagne et du Portugal. La ville de ...

Effondrement à Sbata: Confirmation des chefs d'accusation
Le ministère public a confirmé, mercredi 8 février à Casablanca, les chefs d’inculpation retenus contre les accusés dans le cadre de l’affaire de l'...

L’état des investissements hôteliers au Maroc
Les investissements hôteliers s’orientent davantage vers le haut de gamme, puisque 60% d’entre eux ont concerné des établissements 5, 4 et 3 étoiles. Ce...

Forte impulsion du secteur privé marocain en Afrique subsaharienne
Le secteur privé marocain a enregistré une très forte impulsion en Afrique subsaharienne au cours des dernières années, selon une enquête du cabinet inter...

Tanger en tête : La qualité de vie au Maroc à travers les yeux des citoyens
Vivre dans un environnement sûr et jouir d'une qualité de vie optimale sont des aspects cruciaux du bien-être individuel. Au Maroc, certaines villes se d...

La Fraude Immobilière : Le Piège des MRE à la Recherche de leur Rêve 06Marocain
Certains voient d'un bon œil le retour des Marocains Résidents à l'Étranger (MRE), mais pas pour les bonnes raisons. À l'affût, les escrocs se...

#MAROC_CASABLANCA_DINOSAURE: Des restes d’un dinosaure découverts à proximité de Casablanca
Une équipe de scientifiques a découvert des restes d’un dinosaure à bec, vieux de 66 millions d’années, dans la région de Casablanca. Selon le magaz...

Région Drâa Tafilalet: Choubani contesté, le budget rejeté
14 membres du gouvernement ainsi que Saâdeddine Elotmani se trouvent depuis vendredi à Errachidia au moment où le président de la région El Habib Choubani ...

FEC: 54 milliards de DH de financements en 60 ans
Les financements du Fonds d’équipement communal (FEC) au profit des collectivités territoriales ont atteint 54 milliards de DH en 60 ans d’existence. C’...

Hydrogène vert : Le WorldPtXSummit aura lieu du 26 au 28 juin
Le WorldPtXSummit se tiendra du 26 au 28 juin 2023 à Casablanca et Guelmim. Très attendu, cet événement dédié à l’hydrogène vert rassemble des déc...