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Numérisation de 13 000 manuscrits et documents rares

Numérisation de 13 000 manuscrits et documents rares

Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc Driss Khrouz et Abdeslam Ahizoune, respectivement, directeur de la Bibliothèque nationale et président du directoire de Maroc Telecom, ont signé, mercredi 9 mai, une convention de partenariat pour la numérisation d’un important patrimoine marocain écrit. Le projet pour la création de la Bibliothèque numérique au Maroc est à même de renforcer le rayonnement culturel de notre pays. Cet accord de partenariat a été établi dans le but de mettre en place une solution de conservation pérenne et de consultation de plus de 13 000 manuscrits, lithographies et documents rares et précieux que compte la Bibliothèque nationale du Royaume (BNRM). Une belle opportunité pour cette prestigieuse institution afin de sauvegarder et faire communiquer son patrimoine marocain écrit, surtout celui exceptionnel ou en voie de disparition. «Je suis doublement content de cette initiative qui va permettre à la Bibliothèque nationale de se connecter au réseau Maroc Telecom. Cette société de télécommunication marocaine qui nous a, à chaque fois, démontré que par le sérieux et la compétence, on peut arriver et porter la barre plus haut. Nous avons déjà commencé ce processus de numérisation. Donc, nous maîtrisons parfaitement la conception et nous avons des compétences dans ce domaine. La participation de Maroc Telecom sera, de ce fait, la bienvenue et d’une grande utilité afin de sauvegarder notre patrimoine écrit et permettre aux Marocains et autres d’en prendre connaissance, car déchiffrer le passé, c’est se réapproprier le patrimoine. Nous travaillons dans ce sens pour la démocratisation du savoir dans notre pays. L’essentiel est, aussi, de se poser des questions quant à ce patrimoine et sa force d’instruction. C’est à nous, donc, de mettre la technologie à son service pour faciliter son accès à tout le monde», souligne Driss Khrouz, directeur de la Bibliothèque nationale. En effet, ce projet de grande envergure, pour la création de la Bibliothèque numérique au Maroc, est à même de renforcer le rayonnement culturel de notre pays et d’enrichir le savoir numérique mondial. Le professionnalisme et l’expertise de Maroc Telecom s’avèrent, donc, une nécessité pour l’accomplissement de cette opération. Sa convention avec la BNRM, stipulant une contribution financière et un accompagnement technique, permettra d’acquérir une solution professionnelle de stockage et de conservation de données numériques. Ce même accord précise, également, que la solution sera hébergée et maintenue à titre gracieux par Maroc Telecom. «Nous avons tout de suite été partants pour soutenir ce projet que nous trouvons essentiel en termes de développement humain. Mettre à la disposition de la BNRM notre savoir-faire, en matière de nouvelles technologies afin de contribuer à préserver ces documents inestimables, nous permet de nous inscrire dans notre politique de développement durable, dans notre stratégie de lutte contre la fracture numérique et dans notre volonté de multiplier nos partenariats avec les acteurs de la culture dans notre pays», précise Abdeslam Ahizoune. Et d’ajouter que «cette opération s’inscrit dans le cadre de notre soutien à la culture. Une branche que nous appuyons fortement à travers un investissement financier direct. La lutte contre la fracture numérique figure parmi nos objectifs afin de donner l’opportunité aux Marocains d’accéder facilement au savoir, dont notre patrimoine culturel de grande valeur fait partie. Et si les Marocains lisent peu, c’est parce que l’offre de lecture est insuffisante, car on lit souvent ce que les autres ont écrit sur nous. Alors que nous avons beaucoup de choses à raconter sur nous. Nous sommes flattés de partager cet honneur, de mettre en avant notre patrimoine culturel, avec la collaboration de l’équipe de la BNRM». Une démarche qualifiée, par les deux partenaires, de très porteuse pour l’avenir de la connaissance au Maroc. Elle permettra, sans aucun doute, de hisser cette Bibliothèque au rang de ses consœurs dans le monde. ________________________________________ Questions à : Driss Khrouz, directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume «Nous sommes sur la bonne voie, mais nous avons beaucoup de travail à accomplir» Quels sont les points forts de cette convention que vous venez de signer avec Maroc Telecom ? C’est une convention dans laquelle Maroc Telecom met à la disposition de la Bibliothèque nationale son savoir-faire en matière de télécommunication, particulièrement dans un créneau qui nous paraît stratégique à savoir celui de la bibliothèque numérique. La fiabilité, la validation et la sécurisation sont les trois concepts importants à retenir pour ce faire, de manière à ce que toutes les données de la BNRM soient sauvegardées et communiquées. Car la numérisation a énormément d’avantages. Mais, en même temps, c’est un secteur très fragile qui peut être piraté dans lequel il y a des problèmes de conservation à long terme. Pour 2012, nous avons un programme de numérisation de 2 millions de pages, dont la majorité se compose de manuscrits rares et fragiles. Donc, en les numérisant, nous sauvegardons l’originale et nous pouvons les communiquer à des lecteurs de plus en plus nombreux et éloignés, mais aussi de plus en plus proches. Sur quel genre d’écrits portera cette numérisation ? Pour le moment, nous avons commencé par les manuscrits et les revues rares (Lamalif, kalima,Anfas, souffles, etc.), bulletins économiques et sociaux puis un million de pages de livres religieux et manuscrits. Quand nous aurons terminé les manuscrits, nous allons nous attaquer à deux créneaux qui sont les collections spécialisées, puis les plans et les cartes, ensuite les journaux. Ces derniers sont très complexes, coûtent cher et sont, comme vous le savez, très polluants. En les numérisant, nous les sauvegardons et nous permettons leur lecture de façon plus agréable. Mais aussi, nous allons gagner de la place, vu que nous avons une collection qui remonte à 1863 (14 km linéaires de journaux). Vous pouvez imaginer la place qu’ils occupent à la bibliothèque ! C’est pour cela que nous avons besoin de l’opérateur Maroc Telecom pour les sécuriser tout en nous permettant d’avoir des moyens de communication : nous avons les compétences, la conception, mais nous n’avons pas les moyens de stockage et de sécurisation. Dans combien de temps estimez-vous terminer cette opération ? Nous sommes déjà engagés depuis deux ans. Nous avons réalisé une bonne partie du travail. Pour les manuscrits, je pense qu’en fin 2013 tout sera fini. Tout ce qui a été finalisé est déjà à la portée du public, à l’exception de ce qui n’est pas libre de droits. Dès que nous aurons réglé avec Maroc Telecom le problème de la sauvegarde et de la sécurisation, nous allons tout lancer. Deux millions de pages est le chiffre que vous avez arrêté pour cette convention. Est-ce la totalité des écrits de la BNRM ? C’est ce que nous avons recensé comme écrits les plus rares qui ne sont pas numérisés ailleurs. Par exemple, les livres français et ceux du Canada sont déjà numérisés, parce qu’ils font partie du réseau francophone numérique. Nous numérisons ici ce qu’ils n’ont pas sur le Maroc bientôt, nous le ferons en arabe. Une fois qu’on aura fait cela pour nos propres ressources rares (les manuscrits, les revues, les cartes postales), à 2014 la BNRM aura numérisé ce qu’elle possède. Après 2014, nous allons numériser ce qui existe chez les autres, mais concernant le Maroc ou ce qui est écrit par des Marocains. Quel impact aura cette numérisation sur la BNRM ? Sera-t-elle placée à la même enseigne que celles plus connues dans le monde ? Non, pas encore. En fait, la Bibliothèque nationale a démarré, puis s’est arrêtée. Mais, depuis l’Indépendance, elle a souffert d’indigence et nous n’avons réellement redémarré que vers 2006. Donc, pour reconstituer ce qui est dans le monde, il faut du temps. Sur le plan du savoir-faire, de la conception, des produits, des concepts, nous sommes dans le top. Sur le plan des collections, des quantités aussi. Publié le : 10 Mai 2012 – SOPURCE WEB Par Ouafaâ Bennani, LE MATIN