L’État au secours des hôtels en crise
Le groupe de travail, chargé d’assurer un suivi régulier de l’activité touristique et d’élaborer un plan d’anticipation anticrise, livre enfin sa première recette pour limiter la casse dans un secteur en zone de turbulence. Venir à la rescousse des hôtels en grande difficulté est considéré comme l’urgence du moment. C’est ce qui a été décidé lors de la réunion de travail, tenue lundi dernier à Rabat, entre les opérateurs touristiques et le ministère de tutelle. Une décision qui ne fait que confirmer l’ampleur des dégâts dans une industrie touristique essoufflée. Après avoir appréhendé la situation du secteur au terme des trois premiers mois de l’année en cours, les membres du groupe de travail (ministère du Tourisme, Fédération nationale du tourisme, Observatoire du tourisme, Association nationale des investisseurs touristiques, Fédération nationale de l’industrie hôtelière et Office national marocain du tourisme) ont jugé primordial d’adopter un plan d’action qui viendra non pas seulement capitaliser sur l’existant, mais surtout sauver les meubles. Diagnostic et accompagnement Certaines unités hôtelières, avec des marges de rentabilité en forte régression, n’ont trouvé comme solution pour comprimer leurs charges, que le licenciement d’une partie du personnel. Autre problématique : l'identification des hôtels ayant le plus besoin de soutien, pour ne pas déposer le bilan. Une responsabilité qui incombe désormais à une mission d’accompagnement, assurée par un cabinet indépendant et conjointement pilotée par la FNIH et le ministère du Tourisme. Elle a d’ailleurs déjà entamé les travaux de diagnostic pour l’identification et l’évaluation des établissements hôteliers à sauver. Ceux-ci devront bénéficier d’un accompagnement personnalisé adapté à leurs problématiques, dans le cadre d’un contrat- performance avec l’État, sur la base d’un diagnostic approfondi et spécifique. Ce contrat devra définir aussi bien les objectifs d’accompagnement afin d’améliorer la rentabilité des structures hôtelières, que les engagements des hôteliers concernés, dont les progrès seront suivis. Dans ce sillage, le groupe de travail veillera, à travers la FNIH, à sensibiliser les associations de l’industrie hôtelière au niveau régional sur l’importance de cette démarche d’accompagnement, de structuration et d’amélioration de la compétitivité à moyen terme. L’objectif étant de maintenir l’attractivité de la destination, préserver la qualité de l’hébergement ainsi que les emplois dans le secteur. Autre nouveauté, un plan d’action en faveur du tourisme interne est en préparation. Il s’agit d’un nouveau produit qui se veut innovant avec une composante nationale déclinée en offres régionales. L’ONMT travaille assidûment sur la préparation de la promotion de cette offre attendue pour la mi-mai. L’Office, a certes développé une nouvelle stratégie à l’adresse du tourisme interne, mais il se trouve aujourd’hui limité dans ses actions, à cause de ses moyens financiers plus réduits que jamais. Son budget est passé de 700 MDH en 2007 à 350 en 2011 et à 300 MDH en 2012, ce qui correspond à peine au niveau de 2004. Or, en période de crise, les efforts budgétaires et d’investissement sont à amplifier pour pouvoir accroître le volume des arrivées, lesquelles ont chuté de 7% à fin février 2012. Cependant, vu la situation actuelle des finances publiques, avec une loi de finances 2012 qui est toujours sur le circuit législatif, les acteurs touristiques privés seraient-ils obligés de mutualiser certains budgets ? SOURCE WEB Par Nadia Benyouref Les Echos