Taghazout Les détails du projet de relance
Entretien exclusif avec Ahmed Oulahna, DG de la société d’aménagement 7 nouveaux hôtels dans la station, la chaîne Hyatt intéressée Les investisseurs seront actionnaires dans une filiale qui sera créée par la Sapst Le dossier d’autorisation de lotir déposé «Le projet de Taghazout n’est pas un projet d’aménagement, mais de développement, le foncier n’est donc pas à vendre. L’intérêt de cette démarche est d’éviter la spéculation sur le foncier et faire en sorte que le projet soit développé le plus rapidement possible», explique Ahmed Oulahna, DG de la Sapst Le projet de la nouvelle station de Taghazout est déterminant pour le développement de la région d’Agadir. A terme, la future station offrira une capacité de 12.300 lits dont 5.300 hôteliers, 2.000 en ript et 5.000 en résidentiel. Dans un entretien exclusif, Ahmed Oulahna, DG de la Société d’aménagement et de promotion de la station touristique de Taghazout, dévoile les moindres détails de l’opération. - L’Economiste: Où en est aujourd’hui exactement le projet? - Ahmed Oulahna: Plusieurs études ont été lancées. Il s’agit notamment d’études de marché, de positionnement ainsi qu’architecturales et techniques. Ceci sans oublier celles de développement durable et d’impact sur l’environnement. En ce qui concerne les travaux, les terrassements du golf sont à 98% réalisés et les ouvrages de drainage et d’arrosage ont démarré. Les travaux de voirie et assainissement démarrent en juin et ceux de l’hôtel du golf ainsi que du village de surfers et de la médina en octobre 2012. Le dossier d’autorisation de lotir a été déposé et la convention de mise en valeur a été mise à la signature. - Quelles enseignes internationales de l’hôtellerie le projet a-t-il pu séduire? - Nous avons mené des négociations avec plusieurs enseignes internationales (Hyatt, Hilton, Mariott…) qui ont manifesté leur intérêt à prendre en gestion un hôtel sur le projet de Taghazout. Une lettre d’intérêt a été signée avec la chaîne Hyatt. L’objectif étant de signer un contrat de gestion courant du mois de juillet pour l’hôtel du golf qui sera développé par la Société d'aménagement et de promotion de la station touristique de Taghazout (SAPST). - La composante ript (résidences immobilières de promotion touristique) du projet est importante alors que la station est facile à commercialiser. Pourquoi n’avoir pas opté pour l’hôtellerie classique - Lors de la réalisation des études de positionnement, nous avons fait un benchmark avec des stations balnéaires internationales. Il en est ressorti que Taghazout est la station qui développe le moins de ript ou de résidentiel ramené au nombre total de lits. Ceci dit, les composantes ript et résidentielles sont très importantes pour créer de la vie et de l’animation dans un projet. Elles sont également importantes pour atteindre l’équilibre financier dans ce type d’opération. Il ne faut pas oublier que les infrastructures de ce projet vont coûter près de 1,3 milliard de DH et l’hôtellerie ne peut supporter à elle seule cet investissement. - La capacité hôtelière reste modeste par rapport à la taille de la future station. Pourquoi ce positionnement alors qu’Agadir est en sous-capacité hôtelière? - Pas moins de 7 hôtels seront réalisés à Taghazout, les lits touristiques de la station représenteront tout de même une augmentation de 25% de la capacité actuelle de la ville d’Agadir. Je tiens également à rappeler que deux paramètres très importants ont été pris en compte dans le positionnement de la station: la protection de l’environnement et le développement durable, deux des valeurs majeures de la Vision 2020. Nous devons donc penser à un développement qui soit respectueux de l’environnement en général et du site de Taghazout en particulier. - Le modèle économique de la station semble être taillé sur mesure pour des promoteurs immobiliers plus qu’hôteliers. - CDG Développement, la Smit, Alliances développement ou Sud Partners ont déjà réalisé ou sont en train de réaliser des projets importants dans le secteur touristique dans notre pays, ce sont tous, sans exception, des professionnels du tourisme. Ce sont aussi des opérateurs marocains qui sont fiers d’investir dans leur pays. -A quel prix vendez-vous votre foncier? - Le projet de Taghazout n’est pas un projet d’aménagement proprement dit, mais un projet de développement, le foncier n’est donc pas à vendre. Le modèle qui a été retenu ne prévoit pas la vente de lots aménagés à des tiers ou même aux actionnaires de la Sapst. Tout investisseur qui serait intéressé sera amené à participer dans une filiale qui sera créée par la Sapst et dans laquelle elle sera actionnaire. Dès que le développement de la composante hôtelière du lot en question est assuré, la Sapst pourra vendre ses parts au partenaire concerné. L’intérêt de cette démarche est d’éviter la spéculation sur le foncier et faire en sorte que le projet soit développé le plus rapidement possible. - Qu’est-ce que les aménageurs vont développer eux-mêmes et qu’est-ce qui sera développé par des tiers investisseurs? - L’investissement total prévu pour développer la station de Taghazout est de 11 milliards de dirhams. La Sapst prévoit d’en réaliser directement 5,7 milliards, les actionnaires de la Sapst en réaliseront 2,8 milliards pour construire 4 hôtels, les 2,5 milliards restants seront réalisés par des investisseurs tiers à travers des filiales de la Sapst selon le modèle juridico-financier retenu . Ayants droit La question des ayants droit et de la restructuration des villages voisins préoccupe tout le monde. Selon le DG de la Sapst, la Smit a réalisé un travail très important pour identifier les ayants droit et définir avec les commissions locales un prix d’achat du foncier. Elle a débloqué près de 113 millions de DH dont plus de 40 millions ont déjà été payés aux ayants droit qui ont complété leurs dossiers et en ont fait la demande, précise-t-il. Pour ce qui est de la restructuration des villages voisins, l’assainissement liquide est la première des opérations à réaliser. Les études sont en cours du côté de la Ramsa et de l’Onep. Les villages concernés sont Tamraght, Aourir et Taghazout. SOURCE WEB Par Malika ALAMI L’Economiste