TSGJB BANNER

Infos région

Taza Ça chauffe à nouveau

Taza Ça chauffe à nouveau

La mort d’un jeune ravive les tensions Entre 10.000 et 15.000 personnes ont manifesté dimanche La police parle d’un décès accidentel Ce sont entre 10.000 et 15.000 personnes qui sont sorties dans la rue à Taza pour demander «la tête de l’assassin» du jeune Nabil Zouhri décédé dans une course poursuite avec la police le samedi 17 mars. Selon la thèse officielle, le jeune fugitif serait mort des complications d’une chute accidentelle du haut d’une colline. La population, elle, crie au scandale et dénonce les conditions non encore élucidées de cette mort d’un jeune connu surtout par son assiduité ÇA chauffe encore à… Taza. Cette fois-ci, ce n’est pas la facture d’électricité qui «rallume» la vague de contestations. En effet, la population est sortie en masse, dimanche dernier, pour les funérailles du jeune Nabil Zouhri, décédé après une course poursuite avec la police. Un jeune de 21 ans que ses proches qualifient de «clean» et qui d’ailleurs, la veille de son décès, avait publié, sur le mur de son compte Facebook, un message lourd de sens: «Je ne suis pas à vendre… et toi?». Une fois n’est pas coutume, les autorités ont annoncé, samedi (jour du décès) tard dans la soirée, qu’un «individu fuyant la police en campagne de ratissage est décédé après avoir chuté accidentellement du haut d’une colline». Le lieu du drame étant situé dans la localité de Bouzakri, près de la commune rurale Bab Marzouka, est-il indiqué. Sans préciser toutefois que cet endroit se trouve à une centaine de mètres du domicile du jeune Zouhri, logé dans l’une des ruelles du quartier El Koucha. Le communiqué officiel a noté que «l’individu atteint de fractures a été évacué par la Protection civile vers l’hôpital provincial Ibn Baja de Taza, puis vers le CHU de Fès où il a rendu l’âme vers 20h00». L’on a souligné aussi que la victime «avait déclaré, avant son évacuation à l’hôpital, qu’il trouvait d’habitude refuge dans les cavernes de Bouzakri pour consommer de la drogue». Et «dans le cadre de leurs campagnes de ratissage qu’ils menaient de routine, les services de police de Taza ont entrepris une opération au niveau des cavernes situées à Bouzakri, près de la commune rurale Bab Marzouka, sur la base d’informations selon lesquelles cette zone est devenue un refuge pour des jeunes soupçonnés d’actes illégaux, dont la consommation de drogue». «Surpris par l’arrivée des éléments de la police, des jeunes ont pris la fuite et l’un d’eux a fait une chute accidentelle du haut d’un relief», ajoutent les autorités. Cette opération a également conduit à l’arrestation d’une autre personne ainsi que la perquisition de «15 grammes de drogue»! Au quartier El Koucha, où résidait le défunt, c’est une autre version des faits qui est racontée. Ici, les habitants spéculent déjà sur les conditions non encore élucidées de cette mort d’un jeune connu surtout par son assiduité. «Il était athlète et se démarquait dans les petites distances», affirme l’un de ses amis de classe. Sa famille, elle, va plus loin en accusant la police de «l’avoir volontairement poussé». En tout cas, plusieurs zones d’ombre entourent ce décès. Surtout que le jeune avait participé activement aux précédents mouvements de son quartier contre la hausse des factures d’eau et d’électricité. Ses proches affirment que ce serait pour cette cause qu’il aurait été traqué par la police et non pas pour la consommation de drogue. En tout cas, dès que la nouvelle de sa mort est arrivée au Douar El Koucha, le quartier s’est enflammé. Au lendemain de ce tragique incident, plusieurs habitants ont participé à une marche, organisée directement après l’enterrement du jeune homme. Selon différentes sources, entre 10 et 15 mille personnes ont accompagné la famille et les amis de Nabil au cimetière. Au passage, ils réclamaient la tête de «l’assassin». «Ce 18 mars, peu avant 17h, la tension battait son plein devant le siège de la province. Cet espace a encore connu des affrontements entre habitants et forces de l’ordre avec le rituel des matraques et des jets de pierre de part et d’autre», rapporte un associatif. Et d’ajouter, «heureusement, nous n’avons relevé ni blessés ni arrestations». Un autre associatif avoue que «le calme était revenu mais l’incident de samedi dernier va encore raviver les tensions». D’ailleurs, les vidéos postées sur Youtube, dimanche et lundi matin, montrent bien l’ampleur de la foule et ses slogans lors de l’enterrement de Nabil Zouhri. On y voit aussi une camionnette de police fonçant sur les manifestants à toute vitesse. Lundi matin, l’ancienne forteresse était plus ou moins calme, alors que la maison du défunt restait sous haute surveillance…. SOURCE WEB Par Youness SAAD ALAMI L’Economiste