Tourisme/Salon de Berlin Les institutionnels brillent pas leur absence
Alors que le Maroc a besoin de redorer son image
Le marché allemand a sauvé la saison l’an dernier
Marrakech et Essaouira s’en sortent mieux qu’Agadir
Pour une fois, le stand de l’ONMT était à la hauteur et a mis en valeur la gastronomie marocaine. Avec ses 400 m2, il reste très modeste par rapport aux espaces égyptien et turc qui ont investi des milliers de m2 pour présenter leurs atouts (Ph. A.A.)
Pour toute destination touristique, l’Allemagne est un véritable eldorado. Les 77 millions d’Allemands, qui ont passé leurs vacances à l’étranger l’an dernier, ont dépensé environ 28 milliards d’euros. Même s’il est très exigeant, le touriste allemand n’est pas près de ses sous: il dépense en moyenne 90 dollars par jour. Autant dire le caractère stratégique de ce marché, deuxième émetteur mondial de vacances après les Etats-Unis.
Les spécialistes prédisent même qu’il vise à moyen terme la première position. On comprend dès lors que tout le monde tient à figurer sur la vitrine de l’ITB (Bourse Internationale du Tourisme de Berlin), le plus grand salon mondial du secteur. De la Tanzanie à l’Iran, passant par l’Afrique du Sud, l’Europe , le Brésil,…tout ce que la planète Terre compte de possibilités d’évasion est représenté à cette 50e édition qui se tient au Parc des exhibitions sur une superficie globale de 160.000 m2. Il accueille chaque année quelque 10.086 exposants et plus 150.000 visiteurs dont 60.000 professionnels du secteur du tourisme. Un salon dont les professionnels du tourisme marocains attendent beaucoup vu le potentiel de ce marché. Souiris, Fassis, Marrakchis et Gadiris se sont d’ailleurs déplacés en masse, à leur tête le président de la CNT, pour ce rendez-vous qui se poursuit jusqu’au 13 mars. Les institutionnels ont brillé par leur absence. «Il est déplorable que ni le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, pourtant attendu par plusieurs TO, ni le directeur de l’ONMT, Abderrafie Zouiten ne se soient déplacés pour soutenir ce marché qui risque de connaître quelques perturbations suite aux événements de Cologne», indique ce professionnel. En 2015, le marché allemand a pourtant progressé de 8% sur l’ensemble du Maroc avec des différences selon les régions. Si à Marrakech et à Essaouira, le tourisme allemand a enregistré de très belles progressions, Agadir a en revanche observé une chute de 8%. Mais de manière générale , le marché allemand résiste face à des pays émetteurs européens en sérieuse dégradation comme la France, l’Italie… Ce sont ses touristes qui ont d’ailleurs permis d’atténuer les baisses enregistrées en 2015 et les professionnels le mettent en priorité. C’est pour cela qu’ils ne comprennent pas l’absence des deux responsables institutionnels marocains du tourisme et celle des élus d’autant plus que la presse allemande s’en est donnés à cœur joie sur «les violeurs de Cologne» et qu’il y a urgence à redorer l’image du Maroc.
Les professionnels qui tentent par tous les moyens de rectifier le tir et de communiquer également sur la COP 22 sont déçus par cette absence de mobilisation pour leur secteur, latente depuis deux ans déjà, et se posent des questions sur l’avenir du secteur tant sur le plan communication que budget. Car, dans cette course au client, le Maroc n’est pas le seul à draguer les marchés émetteurs, notamment le marché allemand. «C’est dommage que l’on ne profite pas des opportunités qui se présentent ces derniers temps». Il n’y a pas seulement l’image à redorer, l’aérien a besoin d’être également boosté et ce, pour toutes les villes du Maroc. Si Marrakech s’en sort et est désormais connectée de façon régulière à 7 aéroports (Hambourg, Frankfurt, Düsseldorf, Cologne, Berlin, Hahn et Munich à raison de 15 vols hebdomadaires). Les professionnels de la ville souhaitent passer à des vols quotidiens surtout pour les deux hubs (Frankfurt et Munich). Même objectif pour Agadir et Casablanca. L’autre priorité est de réussir la transformation de l’industrie du voyage au digital. D’ailleurs, d’année en année, l’ITB consacre plus d’espace aux exposants des spécialistes du tourisme on-line. L’ONMT envisage de créer des partenariats avec des plateformes on-line allemandes genre AD Up technology et Comual Gmbh.
Aérien pour Essaouira
Malgré l’absence de ligne directe sur Essaouira, la ville des alizées a réussi à tirer son épingle du jeu en observant une augmentation de plus de 6% en 2015. Le Conseil provincial du tourisme d’Essaouira compte profiter de l’ITB pour négocier des liaisons directes avec l’Allemagne (Lufthansa et Air Berlin). D’autres négociations sont également en cours avec des TO. Bien que le touriste allemand préfère habituellement le balnéaire, la tendance ces temps-ci est un combiné entre le balnéaire et le culturel, et Essaouira correspond parfaitement à ce genre de produit.
Le 11 Mars 2016
SOURCE WEB Par L’économiste
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