Mhamid El Ghizlane en fête Hatem Ammor et Laila El Barraq électrifient la foule
Une ambiance bon enfant a régné, ce wee-kend à Mhjamid El Ghizlane grâce aux deux jeunes chanteurs Hatem Ammor et Laila El Barraq. Fort attendus par les jeunes de cette localité du sud-est marocain, à l’occasion de la 9ème édition du Festival international des nomades, les célèbres lauréats de Studio 2M ont semé de la joie. Une fois sur scène, le rythme est monté d'un cran. Il fallait que le système de sécurité redouble d’efforts pour éviter tout débordement de la part des fans qui tenaient à les saluer. Les succès de Hatem Ammor et Laila El Barraq ont même eu droit à une chorale populaire, des plus magnifiques. Pour mainteneur le cap, les deux artistes ont chanté un répertoire populaire, très connu des foules. Résultat : une communion entre le public et les jeunes artistes. «C’est bien notre souhait et notre objectif, faire venir des chanteurs de tous horizons, sans oublier les chanteurs marocains dont la marque est gravée sur la scène artistique marocaine», confie Noureddine Bougrab, directeur de cette manifestation artistique. Un pari réussi. Les Touaregs aux dunes Deux artistes touaregs nigériens se sont produits le week-end dernier à Mhamid El Ghizlane à l’occasion de la 9ème édition du Festival international des nomades. Et ils sont de surcroît frères. Le plus grand, Moussa Bilalan, a déjà une belle carrière. Il s’est produit sur des scènes musicales européennes. «Touareg je suis, Touareg je reste», dit-il. Ses chants veulent surtout contribuer à la préservation de ce patrimoine amazigh oral, en voie de disparition. Guitare à la main, costume traditionnel touareg, celui qui insiste à préparer lui-même son thé, a rappelé au public présent l’autre troupe touareg célèbre dans la région, en l’occurrence : les Tinarewens». A leur honneur, il chante l’un de leurs meilleurs succès. Et sur le même esprit de gratitude, il dédie une chanson à l’âme de son vénérable maître Abdallah Ag Oumbadougou. Sur la même scène, il a aussi tenu à faire jouer son jeune frère qui mène, par ailleurs, une carrière solo. Hama suit la même voie que son frère aîné, mais à sa façon. Sa façon de se tenir sur scène est différente, rythmée et beaucoup plus vouée à l’interaction. L’utilisation subtile de son instrument fétiche : la guitare électrique, rappelle sans conteste un Jimmy Hendrix. Produits du terroir, un thème à point nommé La 9ème édition du Festival international des nomades qui a eu lieu du 8 au 10 à Mhamid El Ghizlane, a eu pour centre d’intérêt les produits du terroir. Une exposition a été installée, en présence de producteurs de différentes régions: Figuig, Tata, Tiznit, Taznakht, Agadir, Laâyoune… les visiteurs ont pu apprécier la qualité et le degré de maturité des promoteurs des projets initiés dans le cadre des produits du terroir. Safran, tapis, miel, dattes et dérivés, henné, huile d’arganier, huile d’olive… autant de produits d’une qualité indiscutable et d’un emballage irréprochable, mais qui manquent de débouchés. C’est pourquoi les organisateurs ont pensé aux modes de commercialisation. Ainsi, en marge des activités artistiques, l’Agence de développement social (ADS), le Réseau marocain de l’économie sociale et solidaire (REMESS) et l’OCE ont organisé un atelier d’échange et de réflexion sous le thème : «Economie sociale: levier du développement local». L’objectif de cette rencontre est d’initier un processus régional de réflexion, de concertation autour de l’économie sociale, de sensibiliser les groupements communautaires locaux en matière d’opportunités que constitue ce secteur en tant que véritable levier pour la création de richesses, l’insertion sociale et l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables. L’un des intervenants, en l’occurrence Ahmed Aït Haddouth, a mis l’accent sur les coopératives au service du développement local, les difficultés de commercialisation et des solutions institutionnelles et associatives à entreprendre. Nomades marocains et météorites L’un des plus importants moments lors de cette 9ème édition de la fête des nomades est l’atelier organisé autour de la thématique des météorites et du rôle des nomades dans la préservation de ce patrimoine national. Le Maroc reste, en effet, un lieu propice de trouvailles des météorites grâce aux vastes territoires du Sahara. Ces zones sont très sèches avec un climat semi-aride et une érosion très faible. Le désert donc, peut préserver ces météorites pendant des années. De telles données sont un véritable patrimoine qui doit être archivé. Pour cela, une prise de conscience collective est aujourd’hui nécessaire, afin de préserver et de transmettre ce patrimoine, riche en informations sur notre système solaire que représentent les météorites sahariennes. La météorite martienne de Tissint La chute de la météorite martienne à Tata (Maroc) est un cadeau du ciel pour les laboratoires scientifiques du Maroc, a souligné Abderrahmane Ibhi, professeur à l’Université Ibn Zohr (scientifique et collectionneur des météorites) : "Jusqu’à nos jours, aucune technologie n’a réussi à rapporter des échantillons de la planète rouge. Les seuls dont nous disposons sont ceux arrivés par des chutes météoritiques". Les nomades ont acquis un savoir-faire au niveau de la collecte des météorites du désert. Au Maroc, ils sont derrière toutes les grandes trouvailles ; et ce sont les nomades de la région d'El Aglâb qui ont observé et trouvé la météorite martienne de Tata. Cette dernière reste la première chute observée au Maroc d’une météorite martienne et la cinquième dans le monde. Historiquement, les chutes observées d'une martienne ne se produisent qu'une seule fois tous les 50 ans ou plus (1815 en France, 1865 en Inde, 1911 en Egypte et 1962 au Nigeria). Mot du directeur du Festival, Noureddine Bougrab “Le Sahara, cet océan de pierres et de sable, est une grande légende qu'on ne dissipera pas de sitôt. Le Clézio disait que le désert est Lumière…C'est vrai, dans ce désert, existent des perles de lumière ! Des perles de lumière…dans les yeux de ces femmes du désert, de tous les nomades, dans l'air d'une stance qui finit languissante dans le souffle de nos poètes et de tant d'autres qui s'éteignent à bout de souffle au cœur de ces traditions orales. C'est aussi un hommage appuyé que nous rendons aujourd'hui aux mères fondatrices de la culture nomade. Je ne peux donc m'empêcher, aujourd'hui, de penser à ces nomades qui portent haut les valeurs et la culture de leurs pères. Le président-poète Léopold Sédar Senghor avait l'habitude de dire que la culture est au début et à la fin de tout développement. Développement que le Festival veut encourager à travers ses ateliers et expositions d’artisanat et produits du terroir. Je terminerai en saluant fortement tous nos partenaires et sponsors qui ont porté à bras-le-corps ce Festival et qui vont certainement poursuivre leur œuvre, afin de soutenir notre culture nomade et ouvrir de nouvelles perspectives dans une réelle démarche de développement durable. Je ne manquerai pas de remercier également tous les organisateurs, membres actifs de l'Association et tous les amis qui ont assuré la mise en place de ce Festival. Que ce 9ème Festival des nomades soit un dépaysement total”! Mercredi 14 Mars 2012 L SOURCE WEB Par Libération