EXCLUSIF Gestion intégrée des eaux urbaines La Banque mondiale va prêter 100 millions de dollars à l’ONEE
La demande nationale en eau devrait atteindre 16,5 milliards de mètres cubes en 2030, soit un déficit de 5 milliards, sur la base des conditions actuelles d’alimentation.
La Banque mondiale doit approuver début 2016 un prêt de 100 millions de dollars en faveur de l’Office national de l'électricité et de l'eau potable. Cet emprunt garanti par l'État a pour objectif d’introduire, pour la première fois au Maroc, une approche de gestion intégrée des eaux urbaines. Une première également dans la région MENA.
La Banque mondiale s’apprête à approuver un nouveau prêt en faveur du Maroc. D’un montant de 100 millions de dollars, ce prêt sera accordé à l’Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) et garanti par l'État. Ces fonds serviront à introduire, pour la première fois au Maroc, une nouvelle approche de gestion intégrée des eaux urbaines. Une première également dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
Ce prêt est en négociation entre les deux parties depuis début 2015, comme nous l’annoncions en exclusivité en mars dernier. Il devra être approuvé au plus tard début 2016, selon nos sources.
La gestion intégrée des eaux urbaines permet d’adopter une vision globale de toutes les étapes du cycle de vie de l'eau en milieu urbain, d’optimiser sa gestion, de faire face à la pénurie, à la croissance rapide de la population urbaine, de la pollution et des interactions non optimisées entre l'eau et d'autres secteurs (énergie, agriculture, industrie, tourisme, ménages notamment).
Ce mode de gestion innovant nécessitera une meilleure coordination entre l'ONEE, les Agences des bassins hydrauliques ainsi que les municipalités. L'objectif est de rendre les villes du pays durables et résilientes via une meilleure gestion de l’offre et de la demande de cette ressource qui se raréfie. Comment ? en équilibrant notamment les demandes des différents utilisateurs et en améliorant à la fois la gouvernance, les services et les infrastructures d'alimentation en eau. D’après nos sources, l’ONEE envisage d’introduire progressivement la gestion intégrée des ressources en eau.
Dans une première phase, trois régions du Royaume sont concernées : Al Hoceima, Sidi Ifni et Tarfaya, qui font face à un important gap entre offre et demande.
La réalisation de cette première phase nécessitera 120 millions de dollars, financée donc à hauteur de 100 millions par l’Institution de Bretton Woods. Outre le volet gouvernance de l’offre et de la demande, l’appui de la Banque mondiale financera aussi la réalisation de 3 usines de dessalement de l’eau de mer de taille moyenne. L'une à Al Hoceima, l'autre à Sidi Ifni, puis une troisième à Tarfaya dans le cadre d’un partenariat public-privé. Sur la base des infrastructures et des conditions d’alimentation actuelles, les prévisions de la Banque mondiale présument que le déficit offre/demande en eau potable à Al Hoceima passerait de 15% en 2015 à 50% en 2030. Celui de Sidi Ifni atteindrait 40% à l’horizon 2030 et de Tarfaya 50%. Globalement, la demande nationale en eau devrait passer de 13,5 milliards de mètres cubes en 2015 à 16,5 milliards en 2030, soit d’un déficit de 2 à 5 milliards de mètres cubes, sur la base des conditions actuelles d’alimentation et de l’évolution de la population. L’objectif de la Banque mondiale et de l’ONEE est d’étendre par la suite la gestion intégrée des ressources en eau à d’autres villes.
Le 30 Décembre 2015
SOURCE WEB Par la vie touristique
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