L’élection de Karioun remise en question
Rien ne va plus à la FNAVM. A peine élu, qu’Amal Karioun, nouveau président de la FNAVM, fait l’objet de remises en question statutaires. Le président élu serait-il sur le fil du rasoir?
Il y a quelques jours à Marrakech, en marge de la tenue de l’assemblée générale élective de la FNAVM, qui a d’ailleurs porté Amal Karioun à la présidence, Othman Cherif Alami avait émis une réserve, lors de son intervention précédant l’opération de vote, réserve qui a figuré à l’ordre du jour d’une réunion, tenue récemment, des membres du Bureau de l’AVC.
Cette réunion a été l’occasion de passer en revue les statuts organisant la relation entre l’ensemble des membres de la Fédération. La lecture des statuts, d’après nos sources, stipule que le candidat à la présidence doit être un administrateur délégué, ce qui ne serait pas le cas pour Amal Karioun pour l’habiliter à voter, confirme un voyagiste ayant pris part à cette réunion, ajoutant que celui-ci n’était pas délégué pour participer au vote. Ce pourquoi le bureau a décidé de saisir le ministère pour arbitrage et statuer sur cette situation, l’invitant à veiller à l’application et au respect des statuts règlementant la profession de voyagiste.
Le cas échéant, les voyagistes de Casablanca auraient recours tout simplement à la Justice.
Qu’il soit membre du Conseil d’Administration de l’association régionale de Rabat ou pas, Karioun campe sur sa légalité à se présenter, en déclarant qu’il a été «coopté» par les membres du Conseil. Mais ce qui intrigue le plus dans cette affaire, c’est l’acceptation de sa candidature par la commission d’éthique, établie le 17 novembre, aux côtés de Farid Dellero (Rabat), Othman Cherif Alami et Omar Sabri (Casablanca). Karioun dit ne rien comprendre à ce revirement pour le moins rocambolesque. «S’il y a opposition à faire, elle aurait dû être formellement instruite auprès de la fédération. Pourquoi intriguer maintenant après que je sois élu Président ? », s’étonne t-il.
Dans le registre de la légalité, des bruits circulent selon lesquels l’un des candidats casablancais en lice aurait, la veille du dépôt des candidatures, déposé un chèque personnel (en garantie), totalisant la somme de 280.000,00 DH, montant des arriérés des cotisations dues par l’AVC à la FNAVM, pour être dans la course. Chèque qu’il aurait, par la suite, récupéré lors de la réunion de l’association casablancaise, en le remplaçant par un autre cette fois-ci au nom de l’AVC.
Le maquis
Des voix s’élèvent, en effet, chez les voyagistes contre l’élection d’Amal Karioun à la présidence, invoquant les articles 15 et 21 des statuts légiférant le fonctionnement de la fédération.
L’article 21 des dits statuts indique : « L’Assemblée Générale se compose des Représentants des Conseils d’Administration des Associations régionales, Associations qui devront être à jour de leur cotisation envers la Fédération pour accéder à l’Assemblée et participer aux décomptes du quorum et de la majorité y afférentes».
A travers ces statuts, les voyagistes casablancais dénoncent, tout bonnement, ce qu’ils désignent par élection illégale, en s’armant de moult argumentaires : Amal Karioun, voyagiste de Rabat et membre de l’association régionale de la ville, «n’a pas le statut de délégué pour voter et n’est, en même temps, pas membre du conseil d’administration pour se présenter», affirme t-on.
D’autres avouent qu’il avait une longueur d’avance dans la course post-électorale, durant laquelle Karioun aurait vraiment battu campagne dans différentes régions, particulièrement celles où certains voyagistes étaient en disgrâce chez la FNAVM. «A Agadir, Karioun avait invoqué les voix de ceux mêmes qui ont été sanctionnés par le ministère du Tourisme à cause de leurs malversations pendant l’opération Haj au même titre que Khouribga, où l’un des voyagistes votants aurait défrayé la chronique dans la litigeuse et ténébreuse affaire du saoudien Taha El Baz». Est-ce à dire que le nouveau président aurait fait appel aux voix en déshérence pour se concilier des voix votantes ? Dans ce cas, quel en aurait été le deal, si toutefois deal il y avait eu ? Surtout, dans l’affaire Taha El Baz, portée même devant le Parlement et que Lahcen Haddad avait promis de tirer au clair mais sans aucune suite. On parle de quelques 9 millions de dirhams volatilisés et dont le voyagiste de Khouribga aurait été le principal instigateur. Argumentaire mis à profit par les voyagistes casablancais qui n’hésitent pas à le qualifier de délictueux.
Plus grave encore. Les voyagistes de Casablanca affirment que l’élection de Karioun ne manque pas de complicités couvées au sein même du Bureau sortant qui avait, selon eux, béni sa candidature bien que celui-ci « sait de science certaine qu’elle est illégale et anti-constitutionnelle », remarque t-on.
Scission ?
Le tollé soulevé par les voyagistes s’en tenant au caractère «illégal» de la candidature de Karioun est révélateur : ils comptent aller plus loin, en avisant le ministère du Tourisme, la CNT ainsi que les instances juridiques. Pour ne pas dire qu’ils sont déjà passés à l’acte. Or, le nouveau président déclare que son dossier est propre ne comportant aucune illégalité et que c’est son droit absolu de se présenter au même titre que tout autre voyagiste, conformément aux principes déontologiques de l’éthique et de la démocratie associative.
Le pire des scénarios est à envisager : Si le camp anti-Karioun l’emporte, la présidence reviendrait à Omar Sabri, second dans le nombre de vote. Si Karioun l’emporte, on doit s’attendre à un dur déchirement dans les rangs de la FNAVM, l’AVC étant la plus grande et la plus influente association régionale. La scission en sera la pire résultante.
En attendant les rebondissements de ce bras-de-fer, 2016 s’annonce sur les chapeaux de roue pour le secteur des voyagistes, pas encore au bout de ses peines.
Le 29 Décembre 2015
SOURCE WEB Par Tourisme Et Gastronomie
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