SNI parachève son retrait de l’agroalimentaire
La holding finalise son désengagement de Centrale Danone
L’offre publique de retrait en Bourse attendue sur le marché
La nouvelle configuration du tour de table de Centrale Danone réduit le poids des investisseurs en Bourse. Leur part se limite à 4%. Ce niveau de flottant ne devrait pas améliorer la liquidité de la valeur
L’aventure SNI-Centrale Danone prend fin. Un peu plus de quatre ans après l’annonce du changement de la vocation de SNI en holding d’investissement, le groupe vient d’achever son désengagement de Centrale Danone. Il vient de se retirer totalement du capital de l’industriel à travers la cession des derniers 5% qu’il détenait encore.
L’opération s’est traduite par la vente d’un bloc de 471.000 titres sur le marché de gré-à-gré au cours unitaire de 1.500 DH. Un prix nettement au-dessus du cours actuel de Centrale Danone (961 DH). La SNI engrangera au passage près de 706,50 millions de DH. Rien de surprenant puisque le prix de vente avait été déjà fixé lors de la dernière opération qui correspondait à la cession de 21,7% de SNI à Centrale Danone et qui avait permis au groupe français de renforcer son tour de table à 90,86%.
Avec cette dernière cession, l’industriel détient désormais 95,86% du capital portant le flottant en Bourse à 4,14%. Ce qui oblige Centrale Danone à s’engager dans une offre publique de retrait (OPR). Une procédure qui va permettre aux actionnaires minoritaires de se retirer dans de bonnes conditions. «L’opération devrait s’effectuer dans les plus brefs délais, mais sans pour autant aller jusqu’à une radiation de la cote», assure Hassan Boulaknadel, directeur général du CDVM. En effet, l’industriel n’a aucune intention de quitter la Bourse. «Danone demeure attaché à la cotation des actions Centrale Danone», confirme le management. Or, selon certains experts, «juridiquement parlant, une entreprise appartenant à un seul actionnaire n’a plus sa place en bourse». Pour d’autres, «l’industriel a tout intérêt, au contraire, d’assurer une présence en Bourse». Dès l’annonce du retrait définitif de la SNI de son capital, la cotation Centrale Danone a été suspendue. Le titre s’échangeait auparavant à 961 DH, en baisse de 33,72% depuis le début de l’année avec une capitalisation de 9,05 milliards de DH.
Au niveau de la maison mère Danone, cette
opération n’a eu pratiquement aucun impact sur l’évolution du titre coté sur
Euronext Paris. «L’augmentation de participation du groupe lui permet, entre
autres, de réduire son risque opérationnel, mais n’a aucun impact sur le cours
du titre. L’opération ne représente que 0,15% de la capitalisation globale»,
confie Pierre Tegner, analyste chez Natixis Securities. Le leader mondial
des produits laitiers est la 8e plus importante capitalisation du CAC40.
Il pèse plus de 40 milliards d’euros.
La décision de SNI de se désengager de ses filiales matures représente une
aubaine pour l’industriel français. Les 5% détenus par la holding devaient être
cédés au marché. «Mais le leader en produits laitiers était le mieux désigné
pour reprendre les parts du groupe», expliquent les analystes. Le
partenariat entre Danone et Centrale Laitière est vieille de plus de 60
ans. Centrale Laitière fut dans les années 1950 la première franchise de Danone
dans le monde.
Désormais, « SNI pourra s’atteler à une autre
phase de désengagements dans d’autres segments jugés plus matures», laisse
entendre un analyste. Avec cette cession, SNI pourra poursuivre sa stratégie de
réorganisation annoncée en mars 2010. Le groupe veut basculer vers une holding
d’investissement et de portefeuille au lieu d’un groupe industriel
multi-métiers. Le futur fonds d’investissement œuvre ainsi à détenir à terme
des participations non majoritaires dans des secteurs à forte valeur ajoutée ou
dans des secteurs fortement capitalistiques. D’où le processus de désengagement
du secteur agroalimentaire avec la cession des parts de Bimo, Lesieur
Cristal, Cosumar et Centrale Laitière. Les fonds dégagés serviront
principalement à soutenir la nouvelle vocation d’investissement de la
holding.
Ils seront, du coup, réinvestis dans des projets innovants et structurants
aussi bien au Maroc qu’en Afrique subsaharienne. En effet, la SNI mise
fortement sur l’Afrique et sur les secteurs où les opérateurs privés
marocains ne prennent pas encore suffisamment de risque. Pour l’heure, SNI est
présente sur le reste du continent à travers ses filiales, notamment Attijariwafa
bank et Managem.
Le 14 Décembre 2015
SOURCE WEB Par Médias 24
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