Une vision stratégique à l’horizon 2020 en cours de préparation
La formation professionnelle, priorité du nouveau gouvernement Dans la perspective d’élaborer une vision stratégique de la formation professionnelle, le ministère de l’Emploi a lancé une étude visant à établir un diagnostic général de ce secteur, a indiqué le ministre lors d’un point de presse tenu vendredi à Rabat. Abdelouahed Souhail (4e à partir de la gauche) lors de la rencontre de Rabat, le 24 février 2012. Le nouveau ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, fait de la formation professionnelle sa priorité. Ce secteur a connu certes des avancées ces dernières années qui se sont traduites par le renforcement de la capacité d’accueil et la diversification des modes de formation, mais ces progrès ont été freinés par plusieurs contraintes. Conscient de ces difficultés, le ministère a prévu d’élaborer une stratégie intégrée de développement de la formation professionnelle à l’horizon de 2020. Cette stratégie aura pour objectif d’améliorer le système actuel de sorte qu’il devienne plus flexible, réactif et suffisamment ancré dans le milieu professionnel. Ce qui permettra de répondre aux besoins en compétences des entreprises et d’accompagner l’évolution socio-économique du pays. « Le gouvernement place la vision stratégique intégrée de la formation professionnelle parmi ses principales préoccupations. La nécessité d’une telle vision trouve ses fondements d’une part, dans l’institutionnalisation de la formation professionnelle par la nouvelle Constitution en tant que droit devant être garanti de façon équitable à chaque citoyen; et d’autre part, dans l’impératif de répondre aux besoins en compétences des entreprises et l’exigence d’assurer une plus grande compétitivité économique du pays », a déclaré le ministre. Selon ce dernier, cette vision traduit également la volonté du gouvernement de poursuivre la dynamique enclenchée et de renforcer la participation effective de tous les acteurs et partenaires publics et privés, économiques et sociaux, tant au niveau de sa conception qu’au niveau de sa mise en œuvre. Une croissance annuelle de 8 % Dans la perspective d’élaborer cette vision, le ministère a lancé donc une étude visant à établir un diagnostic général du système de la formation professionnelle. Pilotée conjointement par le département de la formation professionnelle, le Conseil supérieur de l’éducation et la Confédération générale des entreprises du Maroc, cette enquête dresse l’état des lieux du secteur, les avancées, mais aussi les contraintes. Les premiers résultats de cette étude actuellement en cours ont été communiqués par le ministre de l’Emploi vendredi dernier à Rabat lors d’une conférence de presse tenue à cette occasion. La diversité des institutions qui concourent à l’organisation de la formation professionnelle a permis d’accroître l’offre actuellement en croissance annuelle de 8 % depuis 2001. Le secteur s’est également renforcé par le recrutement de nouveaux formateurs permanents et vacataires portant à 18.000 le nombre d’enseignants. Le secteur a connu aussi une amélioration de la qualité de la formation qui s’est traduite par l’adoption et la mise en œuvre de l’approche par compétence lancée en 2003, comme approche associant les professionnels dans la planification, la mise en œuvre et l’évaluation de la formation. L’étude a relevé également une diversification des modes de formation et le développement de la formation en milieu professionnel. Persistance de certains blocages Mais malgré tous les progrès constatés, plusieurs insuffisances persistent et entravent le développement de ce secteur. Il s’agit en l’occurrence de l’inadéquation entre l’offre d’emploi et la formation. Le système souffre également d’un manque de moyens financiers et d’un déficit d’expérience professionnelle du corps formateur. La formation continue demeure également faible au Maroc. En effet, malgré les efforts consentis dans le domaine de la formation en cours d’emploi, seules 1320 entreprises font bénéficier leurs employés de stages de formation. Ce chiffre baisse d’ailleurs chaque année de 2 %. La future stratégie promet donc de pallier ces insuffisances et de promouvoir le secteur de la formation professionnelle afin d’en faire un levier de croissance économique et sociale. ________________________________________ 750.000 lauréats Le nombre de lauréats pourrait atteindre 750.000, la période 2008-2012, contre 474.800 pour 2003-2008. C’est ce qu’avait affirmé en novembre 2011 l’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Jamal Rhmani. Ce dernier prévoit d’augmenter le nombre de stagiaires au cours de l’année scolaire actuelle à environ 327.000 contre 223.000 durant celle de 2006-2007. Et d’ajouter que le programme de l’élargissement de la capacité d’accueil du département pour le secteur public entre 2010 et 2012 comporte la création de 60 établissements et l’extension de 17 autres. Publié le : 26 Février 2012 – SOURCE WEB Par Yousra Amrani, LE MATIN