Tourisme Lahcen Haddad
Les hôteliers réclament de meilleures conditions de financement, Lahcen Haddad promet de s'y attaquer Ils réclament des crédits à plus long terme pour les investissements hôteliers et un fonds de garantie pour le financement de leur fonds de roulement. On demande aussi un moratoire d'un an sur les crédits CMT et l'exemption des pénalités de retard sur les dettes fiscales et les créances de la CNSS. Les professionnels du secteur du tourisme sont unanimes. Le premier contact avec le nouveau ministre du tourisme, Lahcen Haddad, a été positif. Reçus par le responsable ministériel, mardi 10 janvier, le bureau de la Fédération nationale du tourisme (FNT), les présidents des Fédérations métiers et ceux des Centres régionaux du tourisme (CRT) ont pu constater, comme ils l’affirment tous, la capacité d’écoute de leur nouvel interlocuteur. Ainsi, la conjoncture actuelle a occupé la plus grande partie de la rencontre et toutes les mesures déjà prises par l’ancien gouvernement, en cours d’application ou en suspens, ont pu être discutées. Succinctement, les professionnels, représentés par leur fédération, estiment que les entreprises touristiques souffrent d’un problème de compétitivité qui a des répercussions négatives sur la qualité du produit, d’une manière générale, ainsi que sur leur capacité à faire face à leurs engagements, notamment aux échéances bancaires, et au maintien des emplois. Des mesures d’urgence s’imposent, selon eux. Mesures qui avaient déjà été exposées à l’ancien gouvernement, mais qui sont restées sans suite… Il s’agit en premier lieu d’une vieille doléance qui n’a jamais trouvé d’écho chez les banques, en l’occurrence l’allongement de la durée du crédit pour les investisseurs hôteliers qui est actuellement de 15 ans dans le meilleur des cas (12 ans en moyenne), alors qu’elle est de 30 ans en Egypte, 25 ans en Tunisie et même 40 ans en France. L’allongement de la durée des crédits devrait, selon les professionnels, être accordée aux investissements supérieurs à 200 MDH, à ceux ayant fait l’objet d’une convention avec l’Etat et aux hôteliers qui ont ouvert leurs établissements en période de crise, c’est-à-dire à partir de 2008. En second lieu, les professionnels suggèrent la mise en place d’un mécanisme de garantie du financement des besoins en fonds de roulement, à hauteur de 50% avec un engagement plafonné à 10 MDH par bénéficiaire. Ils demandent aussi un moratoire d’un an pour les entreprises ayant un crédit à moyen terme, de même que l’exemption des pénalités de retard sur les dettes fiscales et les créances de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Hôtels : à peine 40% de taux de remplissage à Marrakech Selon une source présente à cette rencontre, M. Haddad a promis de s’engager personnellement sur cette question du financement. Il faut souligner néanmoins que cette problématique dépasse largement le champ d’action du seul ministre du tourisme et que les banques ont aussi leur logique propre. Reste donc à savoir si le ministre arrivera à les convaincre. Lors de cette réunion de prise de contact, Lahcen Haddad a aussi annoncé qu’il rencontrera à tour de rôle toutes les Fédérations métiers ainsi que les professionnels au niveau des régions pour aller vers une meilleure gouvernance et un renforcement du partenariat public/privé. Si donc les professionnels sont sortis satisfaits de leur rencontre suite au «je vous ai compris» du ministre, force est de constater que ce qui l’attend n’est pas facile. Car, au delà de la problématique du financement de nouvelles unités hôtelières, il y a aussi l’urgence de remplir honorablement ce qui est déjà construit. Certes, les efforts en matière de promotion sont visibles (300 MDH en 2011), mais ils restent insuffisants. Le problème de la commercialisation se pose de manière aiguë à Marrakech qui représente le tiers des arrivées nationales et qui va voir sa capacité passer à près de 80 000 lits d’ici 2015 contre 40 000 en 2008. En deux ans, les prix des chambres ont baissé de 40% en moyenne dans cette destination et le taux de remplissage a dégringolé pour se situer autour de 40%, contre 70% il y a 10 ans. Selon un spécialiste, remonter la pente suppose de revoir la copie de fond en comble, au niveau de la promotion, de la formation, mais aussi au niveau de la diversification de l’offre des idées inscrites dans la Vision 2020 que le ministre devra piloter. Mais il y a aussi la revalorisation des différentes destinations nationales, c’est-à-dire, selon lui, «en offrant d’autres choses aux touristes en plus de l’hébergement». C’est là tout le problème. SOURCE WEB Par Mohamed Moujahid. La Vie éco