Terminal énergétique Ça s’accélère sur Jorf!
L’Etat veut aller plus vite sur le futur port énergétique
Des études géotechniques complémentaires bientôt lancées
Terminal GNL, jetée maritime… 4,6 milliards de dollars d’investissement
La plateforme portuaire de Jorf Lasfar abrite déjà les infrastructures du groupe OCP. Avec la prochaine mise en service du nouveau port énergétique, le site conservera son positionnement stratégique dans la cartographie logistique nationale
Le puzzle infrastructurel prend forme à Jorf Lasfar. Quelques jours après le lancement par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) d’un appel d’offres international pour le montage du projet «gas to power» - d’un peu plus de 4 milliards de dollars d’investissement global - c’est au tour du ministère des Transports et des Infrastructures d’entrer en jeu. L’objectif est de boucler dans les meilleurs délais les études relatives à la concrétisation de ce méga-ouvrage, lancées depuis 2011 déjà. Le ministère s’apprête en effet, de son côté, à faire appel à un ou plusieurs bureaux d’étude pour la réalisation des reconnaissances géotechniques sur le site du nouveau port énergétique. Plus d’une cinquantaine de sondages devrait être réalisée pour déterminer la qualité et la structure des sols et sous-sols maritimes et terrestres sur lesquels reposeront les ouvrages en projet. «Il est indispensable de maîtriser la nature du sol pour dimensionner et stabiliser les ouvrages », explique un expert des BTP. A terme, la plateforme énergétique de Jorf sera destinée à satisfaire les besoins croissants du pays en termes de trafic des hydrocarbures, avec un volume moyen estimé à plus de 17 millions de tonnes/an (produits raffinés et bruts inclus). «Ce chiffre devrait rapidement grimper à partir de 2016 si la Samir ne revient pas sur son activité du raffinage. La libéralisation des prix à la pompe devrait aussi entraîner une hausse des approvisionnements en produits raffinés à partir des marchés internationaux», explique un responsable du Groupement des pétroliers du Maroc. Les distributeurs y exploitent en effet déjà d’importants dispositifs de stockage en produits énergétiques. D’autres, comme Oilibya Maroc, devraient se projeter déjà sur de nouveaux investissements.
La plateforme englobe aussi une importante
composante gazière. C’est une partie intégrante essentielle de la nouvelle stratégie
sur le gaz naturel dévoilée fin 2014 par le ministère de l’Energie.
3.000 m3 de gaz naturel liquéfié devraient transiter par ce site à l’import,
avec l’ambition de passer à 5.300 m3 dès 2020 puis à 7.400 m3 en 2030. Cela,
alors même que l’Etat est encore en train de négocier plusieurs contrats
d’approvisionnement. Les Russes sont déjà annoncés en pôle position des
potentiels fournisseurs du royaume en GNL. Le département de l’Energie
parle d’un besoin national estimé à 5 milliards de m3 à l’horizon 2020. Le gaz
naturel a en effet résolument pris sa place dans le bouquet énergétique du
pays.
En attendant, les infrastructures gazières prévues sur le port
énergétique portent d’abord sur la réalisation d’une jetée maritime sur la
plateforme de Jorf, pour un investissement de 600 millions de dollars. Le site
abritera aussi un terminal de re-gazéification du gaz naturel liquéfié (GNL),
incluant plusieurs bacs de stockage, pour une enveloppe globale de 800 millions
de dollars. Des bretelles sont aussi programmées pour le raccordement des
centrales à cycles combinés (CCGT) programmées dans le plan gazier national
et, éventuellement, des cavités souterraines de stockage du gaz. Deux de ces
CCGT seront installées au niveau du terminal GNL de Jorf Lasfar. Il est aussi
question de la réalisation d’un gazoduc de transport du gaz, long de 400 km,
qui devrait relier le terminal GNL au gazoduc Maghreb-Europe existant
(600 millions de dollars d’investissement).
Jorf Lasfar vs Nador West Med
La tutelle a longtemps hésité sur la localisation du terminal énergétique. Le port de Jorf Lasfar a fini par s’imposer au détriment de Nador West Med, notamment du fait de son positionnement géographique stratégique et de ses acquis logistiques sur lesquels le groupe OCP a déjà beaucoup investi. Mais l’Etat n’a pas remis «Nador West Med» au fond de son tiroir. La phase de dépôt des candidatures à la pré-qualification aux appels d’offres de réalisation de cette plateforme portuaire a été bouclée en début d’année. Seize groupements d’entreprises internationaux ont présenté leurs offres techniques. Les majors sont au rendez-vous. Parmi ces dernières, les Chinois CRIBPE, Sinohydo&Shandong Harbour, China Harbour Engineering Company, et les Coréens Samsung C&T et Hyundai Engineering & Construction. Pour rappel, la réalisation de Nador West Med devrait mobiliser près de 10 milliards de DH d’investissement, pour 48 à 60 mois de travaux.
Le 17 septembre 2015
SOURCE WEB Par L’économiste
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