Conjoncture régionale Les disparités du PIB restent intenables
Publié le : 25.01.2012 | 12h14 Plus que par le passé, la contribution régionale à la création de la richesse nationale exige des mesures et un modèle axés sur une péréquation judicieuse. La configuration régionale actuelle du PIB (produit intérieur brut) fait ressortir des disparités pour le moins remarquables. Alors que des régions s'avèrent capables de soutenir leur propre croissance en exploitant davantage les ressources naturelles et humaines locales, d'autres, éligibles à un nouveau palier de croissance, peinent à enclencher des rythmes d'évolution assez soutenus. Selon les dernières analyses du HCP (Haut Commissariat au Plan), sur les 16 régions du Royaume, cinq restent les principales pourvoyeuses de la richesse nationale, participant à hauteur de 57,5% au PIB (dernier exercice considéré : 2009). En pole position, le Grand Casablanca intervient pour 19,5%, talonné par Rabat-Salé-Zemmour-Zaër avec une contribution de 13%. Alors que Tanger-Tétouan participe à hauteur de 8,3% nationale, la région de Souss-Massa-Draâ intervient pour 7,6% à la richesse nationale. Selon le HCP, la contribution de ces mêmes régions à la formation du PIB s'est plutôt inscrite dans un trend baissier. En revanche, il est signalé des améliorations importantes dans la contribution des régions de Chaouia-Ouardigha, du Sud, de Tadla-Azilal et du Gharb-Chrarda-Béni Hssen. «L'écart absolu moyen entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen est en progression, passant de 21,9 milliards de DH 2007 à 22,9 milliards en 2009, consacrant ainsi une plus grande dispersion des richesses régionales créées». En fait, la configuration de la contribution régionale aux activités économiques n'a pas connu de grands changements. Au niveau de l'agriculture et pêche, c'est la région de Marrakech-Tensift-El Haouz qui occupe la première position avec près de 12%. Concernant le secteur des industries, mines et énergie, le Grand Casablanca concentre plus de 31% de la valeur ajoutée nationale, suivi par la région Chaouia-Ouardigha avec 12,3%. Quant aux activités du BTP, elles restent les plus dynamiques dans les régions de Rabat-Salé-Zemmour Zaër (14%), de Tanger-Tétouan (10,3%) et de Marrakech-Tensift-El Haouz (10,2%). Les activités tertiaires restent prépondérantes au niveau du Grand Casablanca (21,8%) et de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër (18,1%). Au plan des structures des activités économiques, on note la prédominance des activités agricoles et de la pêche dans trois régions. Il s'agit de Taza-Al Hoceima-Taounate, dont la part des activités agricoles dans valeur ajoutée totale de la région est de 35,1%, du Gharb-Chrarda-Béni Hssen avec 33,3% et surtout de Tadla-Azilal où cette part est de l'ordre de 37,2%. Par ailleurs, la configuration confirme également une tendance à la concentration des activités de l'industrie, mines et énergie dans trois autres régions : Fès-Boulemane, où la part de ces activités dans la valeur ajoutée régionale a atteint 24,5% au lieu de 23,1%, de Tanger-Tétouan 22,8% au lieu de 20,7%, et de Chaouia- Ouardigha où cette part a progressé de plus de 10 points, passant à 39,9% au lieu de 29,7%. Il faut noter à cet égard que malgré la tendance à la baisse du poids de ces activités dans le Grand Casablanca, cette région-ci n'en reste pas moins importante, affichant 34,5%. Le secteur tertiaire (commerce, services marchands et non marchands) représente, comme en 2007, les parts les plus importantes dans les régions de Rabat-Zemmour-Zaër (72%), les régions du Sud (63%) et celle du Grand Casablanca (58%), soit des niveaux supérieurs à la moyenne nationale qui ne dépasse guère 52,5%. Dans les régions de Marrakech-Tensift-El Haouz et de Souss-Massa-Drâa, le poids de l'activité touristique (hôtels et restaurants), malgré sa tendance à la baisse, reste largement supérieur à la moyenne nationale, se situant à 8,4% en 2009 au lieu de 11% en 2007 pour la première, et à 7,4% au lieu de 9,9% pour la seconde. Les activités agricoles ont toutefois un poids relativement important (supérieur à 20%) dans les régions de Béni Mellal-Khénifra, de Marrakech-Safi et de Fès-Meknès. Les activités de l'industrie, mines et énergie occupent une place importante avec des taux supérieurs à 22% dans les régions de Casablanca-Settat, de Béni Mellal-Khénifra et de Tanger-Tétouan. Concernant le poids de l'activité touristique (hôtels et restaurants), il reste largement supérieur à la moyenne nationale qui est de 2,6% dans les régions de Marrakech-Safi avec 6,9% et Souss-Massa-Drâa avec 6,8%. En somme, une donne qui devrait donner plus de tonus à l'émergence de pôles abritant des territoires urbains économiquement forts. Ces derniers devraient jouer un rôle de locomotive en alimentant les espaces limitrophes par une croissance plus importante. Il s'agit de promouvoir les régions capables de soutenir leur propre croissance en exploitant davantage les ressources naturelles et humaines locales. Ce qui, au demeurant, nécessite un appui en matière de solidarité nationale. C'est que la contribution sectorielle à la création de la richesse nationale interpelle des choix, des mesures et un modèle judicieux de péréquation ! Quid du PIB régional par habitant ? Sur le registre du PIB régional (PIBR) par habitant, 3 régions affichent un niveau largement supérieur à la moyenne nationale qui est de l'ordre de 23.240 DH par habitant. Il s'agit du Grand Casablanca, avec 37.800 DH, de Rabat-Salé-Zemmour–Zaër avec 36.600 DH et des régions du Sud avec 30.600 DH. Tanger-Tétouan a un PIBR par habitant de 22.700 DH. Taza- Al Hoceima-Taounate revendique 12.564 DH, suivie par Tadla-Azilal avec 15.527 DH et le Gharb- Chrarda-Béni-Hssen avec 15.774 DH. Souss-Massa-Draâ et Meknès-Tafilalet ont respectivement un PIBR par habitant de 16.789 DH et 18.391 DH. Repères Consommation finale des ménages La totalité des régions a enregistré une nette amélioration des dépenses de consommation finale des ménages. La contribution des régions aux dépenses de consommation n'a pas connu de changements significatifs et reste similaire à celle du PIB. S'accaparant près de 56% de la consommation finale des ménages, cinq régions produisent 57,5% de la richesse nationale, revendiquant également près de 56% de la consommation finale des ménages. SOURCE WEB Par Abdelali Boukhalef | LE MATIN