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Où se concentrent les richesses dans les régions?

Où se concentrent les richesses dans les régions?

4 zones totalisent plus de 48% du PIB national
Le Grand Casablanca en tête avec 18,3%

Cette semaine, les Marocains connaîtront les nouveaux présidents de leurs régions. Ces derniers seront munis de nouvelles attributions plus élargies. L’objectif est d’assurer un développement régional inclusif et équilibré. Car, jusque-là, la part des régions dans la création des richesses reste à géométrie variable. Le rapport d’activité de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) au ministère des Finances a dressé un diagnostic de la situation économique des régions. L’idée est d’explorer les avancées au niveau des indicateurs de croissance sectorielle, de mettre en avant les spécificités et les potentialités, et d’identifier les contraintes qui freinent la croissance de la région. Cette analyse confirme «la reconfiguration de la structure régionale du PIB, et fait ressortir l’émergence de nouveaux pôles de croissance, avec un fort potentiel de développement», est-il indiqué. Néanmoins, cette analyse prend en considération l’ancien découpage régional, qui a été revu par la nouvelle loi organique sur les régions et son décret d’application. Les données examinées dans cette étude concernent les 16 régions, et non pas les 12 entrées en vigueur après le scrutin du 4 septembre. Cela, contrairement aux dernières statistiques récemment publiées par le HCP. Néanmoins, ces éléments donnent une visibilité des zones de concentration de richesse et des principaux obstacles qui ont freiné la garantie d’une croissance régionale cohérente.

Globalement, il en ressort que 4 régions totalisent 48,6% du PIB national entre 1998 et 2012. Il s’agit du Grand Casablanca (18,3%), de Souss-Massa-Draâ (12,2%), de Rabat-Salé-Zemmour Zaër (9,6%) et Marrakech-Tansift-Al Haouz (8,5%). Ceci «traduit un héritage historique appelé à être résorbé par les dynamiques en cours», est-il noté.
En face de ces champions de croissance, ce sont les régions à faible contribution au PIB qui révèle des trajectoires plus dynamiques, avec des taux de croissance plus élevés que la moyenne nationale, située à 5,6%. Il s’agit de deux régions des provinces du Sud, à savoir Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra et Oued Eddahab-Lagouira, avec respectivement 11,6% et 11,3%. D’autres régions commencent à renforcer leur dynamique de développement. 4 zones ont enregistré des taux de croissance plus élevés que la moyenne. C’est le cas de Chaouia-Ouardigha (7,6%), Marrakech-Tensift-Al Haouz (6,9%), Doukkala-Abda (6,7%) et Tanger-Tétouan (6,5%). La région du Gharb Chrarda-Beni Hssen a enregistré le taux de croissance le plus bas 3,1%. Néanmoins, cette zone devra améliorer ses performances avec la dynamique d’industrialisation que connaît Kénitra, avec l’installation de grands groupes, notamment dans le secteur automobile. D’ailleurs, le rapport de la DEPF revient sur les spécialisations sectorielles au niveau régional. Il en ressort une modification des typologies des régions durant la période de l’étude, pour aboutir à une segmentation moins concentrée à partir de 2012. Ce qui «témoigne de l’effort de rattrapage déployé par les pouvoirs publics dans la mise en œuvre des réformes sectorielles».

Dans les détails, le rapport de la DEPF montre que la région du Grand Casablanca est entrée dans un processus de transfert de certaines activités industrielles vers les régions limitrophes, dont celles de Rabat-Salé-Zemmour Zaër, de Doukkala-Abda ou de Chaouia-Ouardigha. Ces dernières en ont profité pour améliorer leur positionnement sur la cartographie économique nationale, est-il indiqué. La région de Souss-Massa-Drâa a, quant à elle, profité des avantages tirés de la création du cluster agro-technologique en 2006 et du parc Haliopolis en 2010, en plus de la consolidation de sa capacité touristique. Ce qui s’est traduit par un renforcement de sa spécialisation dans les activités primaires et touristiques. A Marrakech-Tensift-Al Haouz, le développement des aménagements hydrauliques et la réorientation de l’appareil productif vers des spécialisations à haute valeur ajoutée s’est traduit par une forte impulsion du secteur secondaire. Cela, parallèlement au maintien de la croissance du secteur touristique, qui a permis à cette région de garder sa première position dans ce domaine, devant Souss-Massa-Drâa.

Nouvelle plateforme industrielle

Depuis quelques années, l’émergence d’un nouveau pôle de croissance au nord du pays a été favorisée par l’installation de grands groupes industriels, spécialisés notamment dans l’industrie automobile et ses composantes. A Tanger-Tétouan, le rôle du port Tanger
Med a été décisif dans la transformation de cette région en nouvelle plateforme industrielle et commerciale du pays. Pour la DEPF, «ce dynamisme pourrait jouer en faveur des régions avoisinantes, à l’instar du rôle stimulateur que joue le Grand Casablanca au centre». Une mutation de cette zone nord sera consolidée par l’entrée en service de la ligne grande vitesse. L’activité touristique n’est pas en reste avec le renforcement de la capacité litière et la transformation de l’ancien port de la ville en port de plaisance.

Le 14 septembre 2015
SOURCE WEB Par L’économiste
Tags : développement régional– Le rapport d’activité de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF)- la reconfiguration de la structure régionale du PIB- ancien découpage régional– Grand Casablanca- Souss Massa Draâ- Rabat Salé Zemmour Zaër– Marrakech Tansift Al Haouz- provinces du Sud- Laâyoune Boujdour Sakia El Hamra- Oued Eddahab Lagouira– Chaouia Ouardigha- Doukkala Abda– Tanger Tétouan– Gharb Chrarda Beni Hssen- le rapport de la DEPF- la création du cluster agro technologique- parc Haliopolis– secteur touristique- grands groupes industriels- nouvelle plateforme industrielle-