Tanger Le port de pêche pour fin 2015

Il sera le premier à entrer en service
Eagle Hills hérite de l’aménagement de la partie terrestre
Au total, 6,2 milliards de dirhams seront investis
        
Un projet singulier à plus d’un titre. En plus de réconcilier la ville avec son environnement marin, le projet de réaménagement du port Tanger-ville constitue la première expérience de réaménagement portuaire en milieu urbain. Le financement est à la hauteur de ses ambitions avec 6,2 milliards de dirhams. Objectif: ériger le port historique en  atout touristique de premier ordre.
Vieillissant, enclavé et saturé, Tanger-ville avait passé la main au port Tanger
Med en 2010 pour reprendre le trafic TIR et passagers. C’est alors qu’est annoncé le projet de reconversion du port et la création d’une structure ad hoc pour le suivi de ce projet, la Société d’Aménagement du port de Tanger-ville, SAPT. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et le projet avance conformément à l’échéancier prévu, selon les responsables de la SAPT. L’une des premières composantes censée entrer en service est celle du port de pêche. En effet, le port de Tanger héberge actuellement une importante flotte de pêche hauturière mais surtout artisanale qui devra être déplacée afin de permettre la poursuite des travaux au sein du port. Les travaux sur ce futur port ont atteint les 85% de réalisation. Le mur de protection est presque finalisé alors que les travaux sur les quais continuent selon le planning prévu. Quant aux travaux d’équipement, ils ont déjà démarré. C’est le cas de la future halle aux poissons dont les gros œuvres ont été finalisés et dont les travaux de finition devraient démarrer sous peu. La déviation d’une grosse canalisation mitoyenne qui entravait les constructions devrait prendre fin dans les prochaines semaines. Si le rythme est maintenu, il est prévu que le port puisse entrer en service vers la fin de l’année, selon la SAPT. Les travaux de la partie maritime qui inclut plusieurs quais de croisière et une Marina avancent en parallèle.
Pour sa part, la partie terrestre  avance selon le planning prévu afin de dégager le terrain pour le futur aménageur. En effet, la SAPT a signé en mars dernier un mémorandum d’entente avec Eagle Hills, une entreprise émiratie pilotée par Mohamed Alabbar, le patron d’Emaar. Une annonce qui a étonné plus d’un, Wessal Capital ayant déjà manifesté à maintes reprises son intérêt pour le projet.
Eagle Hills, qui a aussi signé avec l’Agence d’aménagement du Bouregreg dans le cadre du projet Bab Al Bahr, est une entreprise  de droit privé qui a repris en 2014 le contrôle d’Al Maabar, société émiratie qui était en charge de divers investissements de promotion immobilière au Maroc.
Le point sur Amendis…
La page Actis semble définitivement tournée. En effet, les dirigeants de Veolia Maroc dont dépend le gestionnaire délégué des services de distribution d’eau et d’électricité de Tanger et de Tétouan, Amendis ont pris note du refus quasi unanime des communes concernées auxquelles se joint celle de Rabat, de voir ces services cédés à un tiers. La balle est actuellement dans le camp des communes, qui pour certaines avaient montré leur intérêt pour le rachat du contrat. Jusque-là, aucune demande formelle de rachat n’a été formulée et le délégataire a affiché la volonté de réviser les différents contrats de gestion signés, à Tanger, Tétouan et Rabat. Avec l’approche des élections communales, aucune de ces options ne sera pourtant menée à terme dans l’immédiat, tout du moins. Cela n’empêche, la thématique des services de gestion déléguée promet d’être une des thématiques importantes lors de la future campagne électorale.
Selon les termes de l’accord avec la SAPT, le promoteur émirati devra prendre en charge le développement de la partie urbaine, c’est-à-dire la partie résidentielle, touristique et de l’animation dont l’investissement prévu devra dépasser les 4 milliards de dirhams. Le reste, la partie maritime (plaisance et pêche) et les éléments annexes comme le projet de téléphérique, resteront entre les mains de la SAPT avec un investissement prévu de 2,2 milliards de dirhams.
Eagle Hills aura l’obligation de développer, en se basant sur les grandes lignes déjà tracées dans le cadre du projet, qui prévoit une partie résidentielle et deux unités hôtelières ainsi que d’autres équipements annexes. Mais sa marge de manœuvre reste assez large en tant que développeur. En effet, ce sera à elle de définir la meilleure approche pour le projet en fonction de son évaluation du marché et de la demande.
Les techniciens de l’Emirati sont actuellement en train de ficeler les détails de leur projet. Une première version devrait être prête incessamment.
Autre projet sur les rails, celui du téléphérique. La SAPT est actuellement en pourparlers avec l’un des deux présélectionnés pour la construction et l’exploitation de ce moyen de transport novateur et écologique. Les discussions portent sur des études complémentaires et surtout sur le phasage du projet, afin de le synchroniser avec l’avancement du reste des composantes.
Dates clés
• Février 2010: Annonce de la création de la Société d’aménagement du port de Tanger
• Décembre 2010: Présentation du projet de réaménagement à Tanger
• Mars 2011: Début des premiers travaux
• Février 2013: Lancement des travaux du quai à croisière
• Mars 2015: Signature du protocole d’accord avec Eagle Hills pour la partie maritime
• Fin 2015: Entrée en service du port de pêche
Le 20 Juillet 2015
SOURCE WEB Par L’économiste
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