Le gouvernement se penche actuellement sur l’une des réformes les plus complexes, celle des caisses de retraite
Les syndicats promettent un été très chaud au Chef du gouvernement.
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Face au blocage du dialogue social, les centrales syndicales ont fini par perdre patience. La CDT, la FDT et l’UMT organisent des marches régionales de protestation ce week-end (les 23 et 24 mai) dans différentes villes du Royaume. De son côté, le gouvernement affiche une sérénité à toute épreuve.
La tension a atteint son paroxysme entre gouvernement et syndicats. Alors que l’Exécutif ne cesse de mettre en avant sa bonne foi et sa disposition à reprendre le dialogue social une fois que les élections des commissions paritaires auront pris fin, les syndicats, eux, affûtent déjà leurs armes et promettent un été chaud, en termes de protestations s’entend. Et ce sont les trois centrales syndicales alliées, à savoir la Fédération démocratique du travail (FDT, aile Azzouzi), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union démocratique du travail (UMT), qui ont choisi d’ouvrir le bal à travers une série de protestations qui démarrent ce week-end (les 23 et 24 mai) avec des marches régionales prévues au niveau de différentes villes du Royaume, notamment Oujda, Nador, Al Hoceima, Taza, Fès et Béni Mellal. Les marches devraient reprendre les 30 et 31, mais dans les villes du Sud.
Il s’agit là d’un premier coup de semonce que les centrales syndicales souhaitent donner au gouvernement avant de passer à la vitesse supérieure, nous confie le syndicaliste Abderrahmane Azzouzi, de la FDT. «Le Chef du gouvernement a annoncé clairement qu’aucun nouvel acquis n’est à espérer. Il n’a même pas daigné répondre au mémorandum que nous lui avons envoyé. Le dialogue se trouve par ailleurs au point mort. Aucune réunion n’est programmée pour reprendre les négociations. Les syndicats sont conscients que la décision de répondre à nos doléances n’est pas entre les mains du ministre de la Fonction publique, Mohamed Moubdii, mais appartient à Abdelilah Benkirane», déclare-t-il. Même sentiment de colère du côté de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). Son secrétaire général, Mohammed Kafi Cherrat, menace de «dénoncer» le gouvernement auprès du Bureau international du travail qui tient ses assises au cours de la semaine prochaine. «Nous sommes outrés par l’indifférence du gouvernement qui place l’intérêt du salarié et de l’ouvrier au dernier rang de ses préoccupations. Une chose est sûre : l’UGTM ne restera pas les bras croisés». Par ailleurs, l’Organisation démocratique du travail (ODT) a préféré de nouveau faire cavalier seul, promettant d’organiser une marche régionale dont la date est fixée pour le 20 juin.
«La marche réunira des ouvriers et des salariés, mais aussi des représentants des PME et du patronat», lance Ali Lotfi, secrétaire général de cette organisation. Mais visiblement, les menaces lancées par les centrales syndicales ne semblent pas entamer la sérénité du gouvernement. Mohamed Moubdii, ministre de tutelle, se dit toujours ouvert au dialogue avec les syndicats, mais relève toutefois la difficulté de satisfaire toutes les doléances dans l’immédiat. «Le gouvernement se penche actuellement sur l’une des réformes les plus complexes, celle des caisses de retraite. Nous entretenons le dialogue avec les syndicats. Mais leurs revendications nécessitent plus de temps et des moyens financiers considérables», tranche le responsable gouvernemental.
22 mai 2015 - 19h49
SOURCE WEB Par Yousra Amrani, LE MATIN
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