TOURISME ESSAOUIRA BALNÉAIRE ET CULTURE, UN MIX QUI MARCHE... TOUJOURS
LA DESTINATION TIRE SON ÉPINGLE DU JEU EN CES TEMPS MOROSES
LES MAISONS D’HÔTES REHAUSSENT L’OFFRE D’HÉBERGEMENT, +20%/AN DE CAPACITÉ LITIÈRE
En ces temps moroses pour le tourisme, la ville des alizés réussit à tirer son épingle du jeu par rapport à d’autres villes
Les maisons d’hôtes tirent vers le haut l’offre d’hébergement et attirent davantage de touristes que les 5 étoiles qui connaissent elles des baisses drastiques depuis le début de l’année. En effet, tirant les leçons des erreurs des autres destinations, Essaouira n’a pas mis ses œufs dans le même panier et a développé plusieurs foyers émetteurs en concomitance. Ainsi, l’évolution des marchés britannique et allemand ont permis d’absorber les baisses sur le marché traditionnel qu’est la France et ce même si l’aéroport Mogador connaissait un déficit aérien. Avec les nouvelles dessertes programmées, ces marchés devraient connaître leur envol. Surtout qu'Essaouira reste très prisée pour son climat doux et unique, comparable à celui de San Francisco, un ensoleillement de 3.000 jours par an, une médina exceptionnelle -où on retrouve les remparts qui abritèrent les corsaires du sultan de Sidi Mohammed ben Abdellah et qui ont inspiré Orson Welles pour son film Othello-, des plages tout aussi uniques bien appréciées des pratiquants du windsurf et du kitesurf, une population très chaleureuse… C’est tout cela, la petite ville d’Essaouira composée de moins de 70.000 habitants et dont les atouts sont nombreux tout comme la mobilisation de plusieurs de ses natifs -avec comme chef de file André Azoulay-. Destination d’été, mais aussi d’hiver et de printemps, la ville offre un mix de balnéaire avec 150 kilomètres de côte et de culture. Elle bénéficie en plus d’une aura médiatique grâce à ses rencontres culturelles et est de plus en plus prisée par les étrangers qui viennent y passer une retraite dorée. Il faut reconnaître que les facteurs pour faire décoller la destination sont tous réunis. C’est ce qui explique l’impressionnante progression depuis 2000 de sa capacité litière (+20% par an). En principe, avec le projet Mogador, les perspectives sont encore plus importantes et Essaouira devrait voir sa capacité d’hébergement augmenter fortement à l’horizon 2020 avec une offre orientée haut de gamme. Comme à Marrakech, les investissements étrangers et marocains dans sa médina y ont fortement contribué et ont d’ailleurs donné naissance à un produit nouveau, authentique et à la mode, qui a révolutionné l'offre touristique de la ville. Aujourd’hui, le regain d’intérêt des compagnies redonne confiance aux professionnels de la ville. Ainsi, si en 2014, l’activité touristique a enregistré une hausse de plus de 5% alors que d’autres villes étaient en baisse, les opérateurs souiris ambitionnent un peu plus en 2015, maintenant qu’un plan aérien a été mis en place et que les compagnies aériennes qui ont misé sur la ville renforcent leurs dessertes. D’autres transporteurs opèrent le retour à l’instar de Ryanair qui vient d’inaugurer son Marseille Essaouira le 2 avril dernier. Du côté de l’aéroport d’Essaouira, on confirme la croissance. Sur le mois de février, l’évolution du trafic des passagers a quasiment doublé pour passer de 1.168 passagers à 2.381 durant la même période cette année. Une tendance qui se poursuit pour le mois de mars selon les premières données, indique Yahya Laarous, Commandant de l’aéroport Essaouira Mogador. D’après Redwane Khanne président du conseil provincial du tourisme d’Essaouira, d’autres projets de lignes aériennes sont en cours de négociations… et la ville n’a pas fini d’étonner. L’autre atout réside dans l’offre culturelle d’Essaouira. On entend par cette offre, les Redwane Khanne président du conseil provincial du tourisme d’Essaouira, mais aussi la mise en œuvre
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En l’espace de 4 ans, la ville des alizés a réussi à doubler ses arrivées, le pic est enregistré durant la saison du printemps et de l’été. La ville réalise aussi de bons scores les mois de janvier
d’un ensemble de projets structurants lancé en 2009 afin de valoriser son patrimoine culturel et architectural. Car la cité côtière affiche aussi sa médina, son port et l’île de Mogador sur la liste du patrimoine universel de l’humanité de l’Unesco. C’est ainsi que le programme de mise à niveau de la médina qui se chiffre à 300 millions de DH comprend la restauration des murailles historiques, des portes de la ville, des bastions, contreforts, des chemins de ronde…et aussi la réhabilitation de lieux qui font la particularité d’Essaouira: ses cimetières musulman, juif et chrétien ainsi que la synagogue Simon Attias. En effet, carrefour de civilisation, la ville d’Essaouira met en avant sa pluralité culturelle et celle du Maroc juif, berbère, africain, occidental et arabe. Essaouira fut une grande ville juive et deux moussems rappellent la vigueur des traditions séfarades dans la province d'Essaouira. En septembre, on célèbre le rabbin Haim Pinto (1749-1845), enterré dans le cimetière juif du bord de mer sous un mausolée blanc. En mai, on commémore Rabbi Nessim Ben Nessim, dont le sanctuaire occupe le village d’Aît Bayyoud, à une quarantaine de kilomètres d'Essaouira. Une occasion pour la ville d’accueillir un grand nombre de pélerins qui ravivent les liens profonds qui les lient au Maroc, pays de diversité, de partage et de cohabitation et engendrent un grand nombre de nuitées touristiques.
Arrière-pays
Essaouira, c’est aussi l’arrière-pays, des sites naturels qui en font un centre d’excursions aussi intéressantes que variées. Parmi eux, l’oasis Ain Lahjar, une source d’eau douce limpide, qui sort au pied d’une colline rocheuse, canalisée durant le protectorat français, pour gérer la distribution de l’eau, irrigant toute la plaine en aval et donnant naissance à une riche végétation. Ou encore l’ancienne sucrerie d’Ida Ouguerd qui est une véritable virée culturelle et touristique ou le Jbel Amsitten, un massif fortement boisé où faune et flore avec des balades sillonnant des étendues de plantes aromatiques et médicinales aux mille vertus ancestrales, savamment exploitées. Cet arrière-pays est aujourd’hui une valeur inestimable pour la ville touristique. Pour les professionnels, avec un meilleur accompagnement, on peut faire de cet arrière-pays de véritables circuits touristiques. Plusieurs produits pourront y être développés dans le cadre du PAT et ont donc besoin d’être structurés «Il s’agit de préserver ces singularités et savoir mener de nouveaux projets, sans rien dénaturer», insistent les professionnels.
7 Avril 2015
SOURCE WEB Par Badra BERRISSOULE
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