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AÉROCLUBS LA GRANDE PAGAILLE

AÉROCLUBS   LA GRANDE PAGAILLE

UNE CRISE QUI EN DIT LONG SUR LA GOUVERNANCE DES FÉDÉRATIONS SPORTIVES AU MAROC ASSEMBLÉES SANS QUORUM ET LIMITÉES AU TIERS DE L’EXERCICE  MIS EN CAUSE, LE PRÉSIDENT REJETTE LES ACCUSATIONS DES MEMBRES
En pleine campagne électorale de 2012, le président de la Fédération royale marocaine d’aviation légère et sportive a décidé d’organiser à Kelaât Mgouna, son fief, un festival international de parapente. D’importants moyens ont été engagés pour terrasser jbel Tialouite et créer un espace de décollage grand comme un stade de foot. Résultat, un seul parapentiste réussira à décoller et atterrir vite fait à cause des vents très forts
Le torchon brûle entre le président de la Fédération royale marocaine de l’aviation légère et sportive (FRMALS) et quatre clubs des plus prestigieux. Il s’agit des aéroclubs de Casablanca, d’Agadir, de Tanger et d’un club de parapente, les Ibis d’Aglou. La rupture a été consommée lors des assemblées générales (ordinaire et extraordinaire) qui ont eu lieu le samedi 27 décembre au complexe sportif Moulay Abdallah à Rabat. Un site désormais associé à la mauvaise gouvernance du ministre MP de la Jeunesse et des Sports. «Or, le président de la Fédération affiche la même couleur que son tuteur dont il bénéficie de largesses à des fins électorales», dévoile un membre de l’aéroclub casablancais.
Dilapidation de deniers publics, non respect des statuts de la Fédération et de la législation en vigueur, trafic sur la qualité d’adhérent et prise de décision en l’absence du quorum, autant de griefs soulevés par les clubs contestataires. Ces derniers ainsi que trois autres clubs et membres du bureau envisagent, dès à présent, de saisir la justice pour demander l’annulation des actes de ces assises. En attendant, ils ont publié un communiqué aux termes duquel ils réclament l’ouverture par la tutelle d’une enquête.
Au départ, les 4 associations ont été interdites d’accès aux travaux de l’assemblée générale. Motif invoqué, leur non-mise à jour vis-à-vis des cotisations. Argument battu en brèche, puisque les «indésirables» disposaient de documents justifiant les règlements par virement bancaire. «De plus, les statuts les autorisent à s’en acquitter séance tenante», est-il précisé. Mais le président a préféré camper sur sa position. Du coup, plusieurs clubs ont boycotté la réunion, avec à leur tête 7 membres sur les 15 que compte le bureau. Ironie du sort, la situation était prévisible dans la mesure où ces clubs avaient pris la précaution de s’adresser la veille au tribunal de Rabat qui a désigné un huissier de justice pour suivre les travaux de l’assemblée. Et le constat a été fait de l’interdiction et de l’absence du quorum.
Joint par L’Economiste, le président, Mohamed Hachami récuse les accusations dont il fait l’objet. Selon lui, les assises de la Fédération  «se sont déroulées dans la légalité totale, avec à la clé la présence des autorités locales, des représentants de la tutelle et d’autres instances sportives d’intérêt commun». Quant à l’interdiction d’accès des quatre clubs, c’est pour le défaut de versement des cotisations dans les délais. D’après le président, la liste des clubs à jour de leur contribution a été remise au Comité olympique le 22 décembre, date limite. «Et les statuts ne prévoient pas de les régler le jour même de la tenue de l’assemblée générale», tranche-t-il. Une position que ne partagent pas les clubs contestataires. A leurs yeux, le président aurait dû s’abstenir de tenir les assemblées mais il a fait «avec quelques rares clubs amis et des membres qui n’existent que sur le papier. A cet égard, ils citent l’exemple de l’aéroclub royal de Kenitra, inactif depuis les années 1990, faute d’aérodrome et d’avions. Seul, le hangar qui existe encore est devenu un lieu de vente de moutons.
«Pour le président, le plus important est d’obtenir un quitus pour un rapport financier très controversé et de se maintenir à la tête de la Fédération», relève un membre du bureau fédéral.
Un rapport financier est censé, comme le rapport moral, couvrir tout l’exercice correspondant à la période située entre deux assemblées générales ordinaires. Or, le rapport présenté ne concerne que la période allant du 1er juin au 15 décembre 2014 alors que l’exercice s’étale de fin mai 2013 à fin décembre 2014. Pourquoi délibérer sur six mois au lieu de 19?
Pour les clubs contestataires, il s’agit de passer sous silence le gros des recettes de la Fédération. Tout d’abord, la dotation de 3,2 millions de DH obtenue auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports, soit 10 fois plus que le montant habituellement servi. S’ajoutent ensuite les cotisations des clubs en plus de 70.000 dollars représentant les contributions des pays participant au 5e  championnat arabe et au 1er championnat africain tenu à Taroudant du 28 février au 8 mars 2014. Du coup, toutes les recettes antérieures au 1er juin 2014 ne sont pas comptabilisées. «Faux! s’exclame Hachami». Selon lui, «l’examen des finances de la Fédération a concerné les 19 mois de l’exercice». Sauf qu’il reste muet sur le chèque qu’il s’est fait octroyer (dont L’Economiste détient copie). Il porte sur un montant de plus de 263.000 DH alors que l’apport, tel qu’il ressort de l’état financier de 2013, s’élève à 138.946.
Au-delà, des responsables des clubs s’inquiètent de l’opacité qui entoure la prise de décisions et de l’absence de communication. Même pour la dernière assemblée générale, le président a fait du surplace. Les rapports financier et moral qu’il devait envoyer aux membres 10 jours avant la tenue de l’assemblée ont été remis le jour même

4 Janvier 2015

SOURCE WEB Par A. G. L’ECONOMISTE

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