Le far ouest chinois, Région de Lanzhou
Les dirigeants chinois se préparent à deux anniversaires. En 2030 ils fêteront le cinquantenaire de la politique d’ouverture et en 2050 le centenaire de la République populaire de Chine.
Ils se sont assignés à faire de la première commémoration le parachèvement de la modernisation du pays. Pour le centenaire de la PRC ils se sont fixé comme objectif le bonheur et le bien être du peuple chinois. Ainsi ils veulent équilibrer le développement entre les différentes provinces de Chine.
A titre d’exemple, la Nouvelle Zone de Lanzhou qui se veut un moteur du développement et de croissance économiques du nord-ouest de la Chine. Une zone qui affiche des ambitions énormes à même de désenclaver les régions pauvres de l’ouest. Le responsable de communication de cette nouvelle area économique ne tarissait pas d’éloges sur le projet.
Un méga projet qui pousse à la vitesse grand V.
Dès notre descente d’avion sur le minibus qui nous amenait de
l’aéroport de Lanzhou vers la zone économique, l’image d’une immense forêt de
grues géantes frappait notre vue. N’aurait-ce été un jour férié (week-end) on
aurait vu, presque littéralement, pousser les bâtiments vers le ciel. Une ville
immense défilait devant nos yeux. Le projet est tellement grand qu’on a dû
implanter d’abord une usine de grues.
Ce méga chantier, commencé en 2011, a vu la cadence des travaux s’accentuer à
n’en plus s’arrêter pour être achevé en …2030.
Une fois abouti, c’est une
ville huit fois plus grande que Paris qui aurait émergé des montagnes des
environs de Lanzhou. Des montagnes qu’on a rasé pour ne pas empiéter sur
les terres arables. Gansu est d’abord une province à caractère agricole.
Une métropole appelée à accueillir 1 million d’habitants. Actuellement ils sont
à peine deux centaines de milliers à y vivre et travailler.
Toutefois, le soucis d’éviter de bâtir des villes dortoirs avec le risque qu’elles se transforment en villes fantômes pousse les dirigeants du parti à œuvrer pour attirer industriels et investisseurs.
Ils ont déjà commencé une sorte de « délocalisation »
locale en amenant sur la nouvelle zone de développement le géant automobile
chinois « Geely » ou Sany, le fabricant de matériel de chantier. Il y
a aussi un géant local de fabrication de logiciels.
C’est simple, d’abord procurer de l’emploi pour attirer l’employé.
La stratégie des responsables chinois consisterait à attirer les entreprises, nationales ou internationales.
Mais pour le moment on ne se bouscule pas au portillon. Seules des compagnies chinoises ont franchit le rubicond et se sont installées dans la nouvelle zone de Lanzhou, appâtées par les moult avantages et mesures incitatives offerts par les autorités locales.
Des terrains gratuits à condition que l’occupant investit plus de 3 millions de yuans (360 000 euros) par mu (environ 700 m2).
Ajouter à cela une main-d’œuvre locale très bon marché par rapport
à celle du littoral.
Mais pour cela, cette main d’œuvre bon marché, initialement constituée de
petits cultivateurs qui auraient vu leur terres rasées par les pelleteuses, est
appelée à se convertir aux métiers la
pétrochimie, les matériaux, l’industrie pharmaceutique et l’électronique. Bref,
les quatre secteurs qui seront privilégiés à Lanzhou.
Mais il y en a qui ne voient pas d’un bon œil ce surinvestissement des les
régions de l’ouest. Ces voix n’y voient dans cet élan que des raisons
politiques et pensent que les autorités auraient dû mieux axer l’effort à
développer encore plus les zones économiques déjà existantes dans les autres
grandes villes chinoises.
L’on craint aussi que la nouvelle zone pourrait aussi entraîner
une spirale de dette locale avec le risque de se transformer en ville fantôme.
Crainte balayée par l’autorité centrale chinoise qui finance le projet à
hauteur de 2 milliards de yuans par an (326 millions $), le solde étant apporté
par les gouvernements locaux et des banques.
En tout cas la détermination de Pékin
à faire de cette nouvelle ville le symbole
du développement accéléré du Far West chinois semble inébranlable et rien
ne pourrait l’en dissuader. Il suffit pour cela de voir l’engouement pour le
méga projet observé chez tous les interlocuteurs que nous avons rencontré, soit
à Pékin, Lanzhou ou Dunhuang. Et tous rattachent le surinvestissement dans la
nouvelle zone à la réhabilitation de la route de la soie.
22/11/2014
SOURCE WEB Par L’OPINION
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