Quel avenir pour Agadir ?
Après la tenue récemment des assises nationales sur le tourisme, forum de concertation de plusieurs acteurs et partenaires œuvrant dans le secteur touristique ; il me parait ainsi congru de signaler que le tourisme est un
secteur porteur, prometteur,
pourvoyeur et par conséquent
inéluctable pour notre politique de développement économique.
Incontestablement, le tourisme est un secteur stratégique, son importance s’avère proéminente en matière de création d’emplois, d’effets d’entrainement qu’il sous-tend, de reproduction du capital, ainsi que par son ampleur quant à la génération du surplus susceptible d’étayer et de promouvoir les autres secteurs d’activité dans le cadre d’une logique de croissance soutenue. Cependant, nous observons confusément des « disséminations d’efforts sporadiques » uniquement, et des velléités timorées pour la promotion des villes touristiques au sein de notre pays.
A vrai dire nous en déduisons sans risque de nous tromper que, l’aléa des actions disparates et le manque d’organisation efficiente du secteur, voire la faiblesse d’initiatives audacieuses conjuguée à l’absence de planification de stratégies perspicaces -portant sur le moyen et long terme- exposent notre politique touristique à des convulsions chroniques !! Ceci nous ramène dans le sillage à rappeler que le Maroc jouit d’un emplacement stratégique attractif vu notamment sa proximité de l’Europe et regorge d’atouts de nature à favoriser ses produits touristiques apparemment variés.
Hélas !nous n’en tirons pas profit et les efforts entrepris demeurent en deçà du souhaitable, ce qui à fortiori va nous amener à focaliser notre attention sur des problèmes saillants que connait spécifiquement la ville d’Agadir deuxième destination touristique phare au Maroc, concernée par le fameux plan d’Azur.
Certes, outre son aspect désormais nonchalant, Agadir pâtit sous les affres de l’insouciance des décideurs quant à son avenir touristique.
En effet, les aspects négatifs caractérisant son activité touristique sont légion à savoir : (actions éparpillées infructueuses, précarité de la capacité d’hébergement pour les touristes et familles de la classe moyenne aussi bien nationaux qu’étrangers, surséances aux efforts de promotion de ses produits touristiques, notamment son tourisme balnéaire et éco-tourisme, faiblesse de l’animation, voire l’inexistence de moyens adéquats de transport touristique notamment les sightseeings buses ou « bus touristiques ») à l’instar de ce qui existe dans la majorité des destinations dont la vocation touristique s’avère confirmée….
Corroborant ceci, en faisant allusion au dernier problème soulevé, nous n’hésiterions point de dire que ces fameux bus touristiques destinés au public jouent un rôle capital dans le rayonnement de l’activité touristique au sein de la ville qui se veut touristique, dans la mesure où ils véhiculent les touristes à toutes les places intéressantes et attractives, on y monte et descend à sa guise selon les besoins éprouvés par chacun moyennant un prix raisonnable prépayé pour une durée choisie, et se sont les professionnels chevronnés qui définissent sciemment leurs itinéraires selon des objectifs clairs afin de familiariser les nouveaux visiteurs avec la destination visitée en les assistant pour mieux la découvrir ; ceci est de nature à rendre le séjour des hôtes plus agréable et plus enrichissant et subséquemment contribuerait à l’amélioration du taux de retour restant toujours très faible et en deçà du souhaitable au Maroc en général.
En l’occurrence, même au sein de petites destinations touristiques européennes, les responsables ne lésinent point sur le financement de ces moyens de transports devenues très sollicitées, sans parler des autres moyens de liaisons sophistiquées tels les métros qui rendent commodes tous déplacements.
Décidément, et après de longues critiques diatribes sur ses prestations touristiques, Marrakech ce n’est que récemment qu’elle s’est dotée de ses sightseeing buses, apanage d’une amélioration d’organisation de son accueil touristique, qu’en est-il d’Agadir ? Force est de constater qu’Agadir est une ville agréable en toute objectivité, ensoleillée à longueur de l’année, recèle des paysages pittoresque et présente plusieurs niches de produits touristiques : (le balnéaire, le tourisme écologique ou éco-tourisme réputé tourisme vert..).
Nous y trouvons plusieurs attractions et confère un relaxe aux touristes ; elle est fort bien compétitive sur ces points, nonobstant elle est laissée pour compte et larguée à son destin à cause de l’insouciance de ses décideurs. Inutile de rappeler que ses produits touristiques sont mal présentés et aucun opérateur n’a ménagé l’effort requis en vue de définir une approche probante susceptible de faire valoir cette destination, l’opacité et l’indifférence sont autant de facteurs criards qui y sévissent encore et font perdre à la ville une clientèle considérable, ce qui suscite sempiternellement les tollés d’indignation et les plaintes des acteurs même du secteur. En définitive l’attraction et la compétitivité de cette ville ne cessent de décliner au lieu d’être entretenues. A juste titre, comparativement à la destination Marrakech, l’écart est bien manifeste et s’est bien creusé, alors qu’Agadir qui a rivalisé il y a belle lurette, est censée garder son poids voire avancer au fil des années au lieu de fléchir.
En effet, Agadir il ya quatorze ans a devancé Marrakech au niveau des nuitées réalisées par les touristes et Marrakech l’a succédée, selon les statistiques officielles fournies par les délégations du tourisme ; ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Il serait d’ores et déjà judicieux de se pencher vers les points noirs et nébuleux inclinant la vocation touristique de cette merveilleuse ville et trouver une issue de ce goulot d’étranglement menaçant non seulement l’image de la ville à l’étranger mais la motivation aussi des investisseurs potentiels pour ce secteur touristique rendu dénué de perspectives prometteuses à leurs yeux.
En définitive, nous suggérons aux responsables de ne pas être blasés devant cette crise, car si elle perdure aucun n’en sera indemne du fait qu’elle battra en brèche directement et indirectement toute la politique de développement de la ville, nous devons pérenniser nos valeurs de convivialité et d’hospitalité emblème de notre culture et identité séculaire à l’ère où l’on écarquille les yeux sur le degré de gouvernance et de développement du capital matériel et immatériel au sein des pays et nous aspirons que l’image d’Agadir et du pays en général ne soient pas ternies.
22 Novembre 2014
SOURCE WEB Par La Vie Touristique
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