COMMENT LE MAROC FERA FACE AU STRESS HYDRIQUE UN PLAN NATIONAL DE L’EAU FIN PRÊT
LE RECOURS AU DESSALEMENT DE L’EAU DE MER, INCONTOURNABLE
SEULES 8% DES EAUX USÉES RÉUTILISÉES
Le Maroc veut introduire de nouveaux recadrages à la politique des barrages, notamment à travers l’implication des populations locales dans la gestion et la viabilisation de ces structures hydrauliques. Surtout face à l’abandon de certains barrages, qui ne remplissent plus leur rôle, à cause de l’envasement, qui diminue considérablement la capacité de stockage
Le secteur de l’eau semble suivre l’exemple de la stratégie énergétique. Face aux menaces de stress hydrique, le Gouvernement veut diversifier les sources d’approvisionnement. C’est ce qu’a déclaré Charafat Afilal, ministre en charge du secteur de l’Eau, lundi dernier à Rabat. Surtout que le Maroc est en train d’épuiser ses dernières ressources. «Même les nappes phréatiques profondes sont surexploitées, dont certaines sont non renouvelables», a déploré la ministre. En effet, près de 1 milliard de m³ sont pompés annuellement de ces eaux profondes. Or, il s’agit là de ressources qui devaient être intouchables, pour constituer un réservoir stratégique pour les années où le Maroc sera confronté à de grands déficits hydriques. Aujourd’hui, le Gouvernement veut introduire de nouveaux recadrages dans la politique de gestion de l’eau. Car, «il faut intervenir immédiatement, avant qu’il ne soit trop tard», a estimé Afilal. Celle-ci a fait savoir que le Plan national de l’eau, qui détermine les besoins et les ressources à mobiliser d’ici 2030, a été finalisé. L’idée est de définir des sources alternatives aux barrages, qui ont perdu de leur efficacité, et ne jouent plus le rôle qui leur a été attribué. Cela est dû, selon la ministre, à une série de facteurs, dont notamment la rareté des sites adéquats pour la construction des barrages. Leur coût est devenu plus élevé en comparaison avec d’autres technologies. C’est pour cela que le nouveau Plan national de l’eau appelle à exploiter de nouvelles sources comme le dessalement de l’eau de mer. «Le recours à cette technique est incontournable», a estimé Afilal. Elle a fait savoir qu’une première expérience a été lancée à Agadir, et devra être dupliquée dans d’autres villes comme Casablanca, El Hoceima, Tanger… Ce programme devra nécessiter un investissement de 1 milliard de DH. L’exploitation du premier projet est prévue en 2017/2018. Parallèlement, le Maroc devra ré-exploiter les eaux usées, après leur traitement. La ministre a déploré que pour l’instant, «seules 8% sont exploitées sur un potentiel de 300 millions de m³ par an, qui peuvent être réutilisées». Une étude est en cours d’élaboration au niveau du département chargé de l’eau, afin de déterminer les modalités du recours à cette technique dans le cadre de la stratégie à l’horizon 2030.
La diversification des sources d’approvisionnement ne signifie pas l’abandon des barrages. La politique des barrages, lancée par Hassan II, a permis au Maroc de réaliser de grandes avancées dans le domaine de la gestion de l’eau. Mais des décennies après, des recadrages s’imposent. Car, beaucoup de structures hydrauliques de ce type sont délaissées, sans qu’elles soient exploitées. D’autant plus que l’envasement limite leur capacité. C’est pour cela que la ministre de tutelle plaide pour une nouvelle approche de la gestion des barrages, dont certains sont programmés pour cette année, comme ceux de Moulay Bouchta dans le Nord, ou encore Zrar dans la région d’Essaouira. A cela s’ajoutent les barrages d’Agdez et de Toudgha, qui seront lancés en 2015. Globalement, les grands barrages, mais surtout les petits et les moyens, devront s’inscrire dans le cadre d’une gestion contractualisée. «Cela va permettre d’impliquer la population locale, à travers les assemblées élues, les associations, les coopératives, afin qu’elles puissent s’approprier le projet, garantir sa viabilité et assurer des retombées positives sur les populations locales», a expliqué Afilal.
Investissements
La mise en œuvre des nouvelles orientations du Plan national de l’eau nécessite la mobilisation d’importantes ressources financières. Elle coûtera près de 230 milliards de DH d’ici 2030. Or, «le budget de l’Etat ne permettra pas de mobiliser ces grands montants. D’où la nécessité d’impliquer d’autres investisseurs dans le cadre de contrats de partenariat public-privé», a expliqué Charafat Afilal. Mais pour attirer les investisseurs, le secteur doit présenter des conditions d’attractivité. Pour cela, la ministre a souligné que «les activités agricoles peuvent être un levier pour pousser des opérateurs privés à s’impliquer dans cette nouvelle politique de l’eau». Elle a donné l’exemple de la mobilisation des investisseurs, notamment à Sebt Gardane, à travers la réalisation d’un projet de transfert de l’eau sur une distance de 80 km.
19 Novembre 2014
SOURCE WEB Par M. A. M. L’ECONOMISTE
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