LA CONFÉDÉRATION DU TOURISME AU CLUB DE L’ECONOMISTE 17 IMPÔTS LOCAUX À RÉGLER !
LES PROFESSIONNELS RÉCLAMENT PLUS DE COHÉRENCE
LE CALENDRIER DES VACANCES SCOLAIRES PÉNALISE L’HÔTELLERIE
Les nuitées dans l’hôtellerie classée se sont élevées à 15,32 millions entre janvier et septembre, soit une progression de 5%
Malgré la conjoncture économique et géopolitique dans la région, l’industrie touristique se porte bien. Invité du Club de L’Economiste du lundi 10 novembre, Ali Ghannam, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), a insisté sur les performances réalisées à fin septembre. Les statistiques de l’Observatoire du tourisme indiquent qu’au terme des neuf premiers mois de 2014, les arrivées internationales ont augmenté de 4,4%. En parallèle, le nombre de nuitées pour la même période a augmenté de 5%. Quant aux recettes, elles se sont élevées à 44,9 milliards de dirhams contre 44 milliards pour la même période de l’année précédente, en hausse de 1,9% par rapport à la même période de 2013. L’industrie touristique pèse environ 110 milliards de dirhams de chiffres d’affaires. Mais l’actualité, c’est aussi la réforme de la fiscalité locale, et l’investissement, entre autres. Tour d’horizon avec le président de la Confédération nationale du tourisme.
Un chapelet de taxes locales sans cohérence
L’industrie du tourisme est représentée par plusieurs métiers, dont le transport touristique, les agences de voyages, les restaurateurs, les loueurs de voitures… Chaque métier est imposé différemment. Les disparités se manifestent aussi bien au niveau de la fiscalité locale que nationale. Ainsi, bien qu’opérant à l’international, les agences de voyages sont imposées à 30% au lieu de 17,5% à l’instar de l’hôtellerie (sur la tranche du chiffre d’affaires réalisé en devises). Les établissements hôteliers sont grevés de 17 impôts sur le plan local à des taux différents. «Le secteur du tourisme est le seul secteur taxé 17 fois au niveau local. Nous ne demandons pas un allègement, mais juste l’harmonisation et la simplification de la fiscalité pour tous les métiers œuvrant dans le tourisme», propose Ghannam.
La CNT compte d’ailleurs revenir à la charge pour proposer l’intégration de ces propositions dans le cadre du projet de loi de Finances. La Confédération compte également proposer la réduction du taux de TVA sur les nouveaux équipements d’animation de 20 à 10%, sachant que cela constitue le talon d’Achille de l’offre touristique. «Nous proposons également l’attribution d’une prime à l’investissement pour les opérateurs qui s’implantent dans certaines régions enclavées», ajoute Ghannam. Le principe est acquis pour la future Charte de l’investissement.
Nouveau calendrier des vacances scolaires dès 2015-2016
Lors des vacances estivales, les hôtels enregistrent un rush de clientèle nationale. Du coup, les prix explosent. Et beaucoup de familles marocaines ne trouvent pas où loger à un prix abordable. Certains hôtels mettent à la disposition des touristes nationaux le produit Kounouz Biladi. Mais l’offre est en deçà des attentes. Malgré deux stations balnéaires venues renforcer le plan Biladi, l’une à Ifrane et l’autre à Imi Ouaddar (Agadir). La capacité litière reste insuffisante en été. Une troisième devrait ouvrir à Mehdia. C’est la raison pour laquelle la CNT a proposé le réaménagement des vacances scolaires. «Le Conseil supérieur du tourisme a déjà acté le principe. Nous discutons actuellement avec nos partenaires syndicaux pour revoir l’organisation des vacances scolaires au moins en deux calendriers dès la rentrée 2015-2016», annonce le président Ghannam. L’objectif étant de mieux répartir les flux vers les destinations touristiques toute l’année.
Un produit vieilli et en décalage
Bon nombre de touristes nationaux préfèrent passer leurs vacances à l’étranger (Espagne, Turquie), où le rapport qualité-prix est très compétitif. En cause, le vieillissement de l’offre marocaine mais aussi le décalage par rapport au pouvoir d’achat des nationaux. «Au moment de l’élaboration de la Vision 2020, nous avons identifié 1.450 ressources touristiques, dont à peine 350 sont exploitées. Parmi elles, figurent des kasbahs, des festivals, du folklore… Par conséquent, nous avons une grosse marge de manœuvre pour renforcer notre offre», signale Ghannam. Le produit devrait être relevé grâce à l’arrivée de grandes enseignes, notamment à Marrakech. Reste à améliorer l’accessibilité du produit touristique aux nationaux. La CNT propose la mise en place du principe du chèque vacances. Ce qui consiste en un produit d’épargne qui devrait être défiscalisé. Mais faute d’une participation de l’Etat et du privé, le principe ne pourrait pas être efficient.
Une nouvelle classification des hôtels
Les établissements hôteliers sont classifiés sur la base d’une vieille loi qui ne tenait compte que des caractéristiques techniques des chambres, notamment leur superficie, leurs équipements… Dans le projet de loi actuellement dans le circuit, ces critères représenteront 60 à 70% de la classification. Le reste sera représenté par de nouveaux paramètres d’ordre qualitatif tels que la formation, la qualité de service, le relationnel… Des critères qui devront être certifiés par des cabinets agréés par l’Organisation mondiale du tourisme.
11 Novembre 2014
SOURCE WEB Par Hassan EL ARIF L’ECONOMISTE
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