TSGJB BANNER

Reprise du tourisme en Afrique: Top 3 des destinations dépassant les niveaux d’arrivées d’avant la pandémie

Reprise du tourisme en Afrique: Top 3 des destinations dépassant les niveaux d’arrivées d’avant la pandémie

Après les ravages de la pandémie, le tourisme africain renoue avec la croissance et affiche de solides performances dans certains pays. Les chiffres du premier trimestre 2024 montrent que ces trois pays ont retrouvé leur niveau d’avant la crise.

Après avoir subi de plein fouet les effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19, le tourisme international en Afrique est sur la voie de la reconquête, selon les données du Baromètre du tourisme mondial de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) de mai 2024. Les chiffres du premier trimestre 2024 témoignent d’une reprise vigoureuse qui permet au continent de renouer avec ses niveaux d’avant la crise et d’afficher de solides performances pour certaines destinations.

Au premier trimestre 2024, l’Afrique a accueilli 5% d’arrivées internationales de plus qu’à la même période de 2019, année de référence d’avant la pandémie, et 13% de plus qu’au premier trimestre 2023. Cette dynamique positive, en hausse de 14% sur un an, place le continent sur une trajectoire ascendante après avoir recouvré 96% de ses niveaux pré-Covid en 2023. Plusieurs pays se distinguent par leurs résultats encourageants qui dépassent largement la moyenne continentale.

La Tanzanie, le Maroc et l’Algérie à l’avant-garde

Avec une progression fulgurante de 53% par rapport à 2019, la Tanzanie émerge du lot en tant que destination phare de ce rebond. Riche de ses parcs nationaux et ses safaris emblématiques, le pays a su tirer profit de la levée des restrictions liées au Covid pour séduire de nouveau les amateurs de nature et d’aventure.

De son côté, le Maroc enregistre une hausse substantielle de 32% des arrivées internationales au 1er trimestre 2024 comparé à avant la crise sanitaire. Véritable carrefour entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient, le Royaume chérifien capitalise sur son positionnement stratégique et la diversité de son offre, allant des villes impériales aux stations balnéaires en passant par le désert et la montagne.

L’Algérie n’est pas en reste et boucle le Top 3 africain avec une progression de 17% qui témoigne de l’intérêt renouvelé des voyageurs pour cette destination méditerranéenne. Pour se faire une idée de la performance des pays de l’Afrique du Nord en termes de reconquête touristique, d‘après les données de l’OMT, par sous-régions, l’Afrique du Nord a enregistré la meilleure performance au premier trimestre 2024, avec 23% d’arrivées internationales de plus qu’avant la pandémie, suivie par l’Amérique centrale (+15%), les Caraïbes et l’Europe occidentale (chacune +7%).

Au-delà des arrivées, les recettes engrangées par l’Afrique au titre du tourisme international reflètent cette embellie. Selon l’OMT, elles ont atteint 95% des niveaux d’avant pandémie en 2023. Certaines destinations ont même dépassé leurs performances de 2019, à l’image du Maroc (+44% de recettes) et de l’Île Maurice (+46%).

Chefchaouen dans le Nord-Ouest du Maroc. L'une des destinations les plus prisées au Maroc après les villes impériales et les stations balnéaires. Cette cité bleue aux ruelles pittoresques attire les visiteurs en quête d'authenticité et de dépaysement..

Cette augmentation des revenus touristiques, supérieure à la hausse des arrivées dans plusieurs cas, s’explique notamment par un panier moyen plus élevé par voyage et des taux de change favorables qui renforcent la compétitivité-prix de nombreuses destinations africaines.

Contraste entre croissance des arrivées et celle des recettes

Cependant, en Afrique, la reprise du tourisme international affiche des tendances contrastées entre la croissance des arrivées et celle des recettes. La Tanzanie (+53%), le Maroc (+32%) et l’Algérie (+17%) figurent en tête des reconquêtes touristiques en Afrique au 1er trimestre 2024 par rapport à 2019. Cependant, en termes de recettes, seul le Maroc (+44%) se maintient dans le top africain, derrière l’île Maurice (+46%).

Cette divergence s’explique par des facteurs tels que la durée moyenne des séjours, les dépenses moyennes par visiteur et la composition des clientèles. Le Maroc, destination prisée pour son tourisme balnéaire et culturel haut de gamme, attire une clientèle à fort pouvoir d’achat, généralement plus dépensière. L’île Maurice mise, quant à elle, sur un positionnement luxueux, expliquant ses excellentes recettes malgré un volume d’arrivées moindre.

De plus, les différences de connectivité aérienne et de stratégies marketing influencent les flux. Bien relié à l’Europe, le Maroc a pu capter davantage de la demande européenne revenue en force. Enfin, les investissements dans l’offre touristique durable, très prisée actuellement, ont renforcé l’attrait et la compétitivité de certaines destinations.

Cette reprise en ordre dispersé montre que les pays africains doivent continuer à diversifier leurs marchés cibles, enrichir leurs offres et optimiser leurs canaux de distribution pour maximiser leurs retombées économiques du tourisme.

Des perspectives prometteuses

Malgré ces signaux encourageants, des défis de taille persistent pour assurer une reprise pérenne du secteur touristique africain. L’inflation élevée, la hausse des coûts de transport et d’hébergement, et les tensions géopolitiques constituent autant d’obstacles à franchir. Les impacts du changement climatique et les événements météorologiques extrêmes représentent également une préoccupation majeure pour nombre d’experts.

Néanmoins, les perspectives restent favorables pour la haute saison touristique de l’été 2024 dans l’hémisphère Nord, principale région émettrice vers l’Afrique. Combinés à une connectivité aérienne renforcée et à des efforts de facilitation des visas, la vigueur de la demande et la réouverture définitive des marchés asiatiques, notamment la Chine, laissent présager le plein rétablissement du tourisme africain en 2024.

Pour tirer pleinement parti de ce regain, les pays du continent devront poursuivre leurs efforts d’adaptation et d’amélioration de la gestion du tourisme au niveau local et national. Placer les communautés et résidents au cœur de ce développement permettra de conjuguer croissance économique, création d’emplois et développement durable à long terme.

SOURCE WEB Par LE360 Modeste Kouamé

Les tags en relation

 

Les articles en relation