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Lahcen Haddad dit ses 4 vérités

Lahcen Haddad dit ses 4 vérités

Plusieurs sujets d’actualité dans le secteur touristique ont connu ces dernières semaines une issue mouvementée. Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, nous apporte donc des éléments de réponses sur toutes ces problématiques et bien d’autres. Une interview que nous avons voulu sans langue de bois sur les sujets sensibles du secteur.

On ne peut pas dire que l’actualité du secteur de ces dernières semaines a été de tout repos… Plusieurs sujets qui fâchent, n’est ce pas ?

Je ne crois pas qu’il y ait des sujets qui fâchent. J’ai plus de bonnes que de mauvaises nouvelles comme le flux de touristes vers le Maroc, les arrivées au premier trimestre 2014 qui sont en hausse et même les recettes qui, selon les prévisions, de mars ont augmenté.

La taxe aérienne a fait beaucoup de remous… On peut dire, aujourd’hui que le sujet est clos ?

Le sujet est clos pour moi et il l’a toujours été. Certains ont essayé de le réouvrir à plusieurs reprises de manière à semer la zizanie. Ils n’ont pas réussit. Heureusement pour nous et heureusement pour le Maroc !

C’est une décision du législateur et les professionnels réclamaient cette taxe depuis une dizaine d’années. Au delà de l’aspect social, cela va permettre une rentrée constante à l’ONMT.
Sur ce sujet, la loi a été claire. Quelques uns se sont agités… s’ils ne savent lire la loi, ce n’est pas mon problème !

Avez-vous des rancœurs contre ceux qui ont essayé de manipuler l’opinion publique pour faire avorter ou tout du moins saboter ce projet ?

Non, il n’y a pas de rancœurs à avoir. S’il y a des personnes qui ont essayé de manipuler l’opinion publique et certaines institutions, ils n’ont pas eu gain de cause… Je suis néanmoins surpris que certaines personnes censées être responsables, ont essayé de le faire. C’est un chapitre triste dans leur carrière professionnelle, mais cela ne m’empêchera pas de dormir !

Concrètement, comment va se dérouler la mise en application de cette loi et la collecte de cette taxe ?

Il y a eu, la semaine dernière une circulaire interne entre les ministéres des Finances, des Transports et du Tourisme qui fixe le mode de fonctionnement entre les différents départements. Les compagnies doivent à présent faire leur déclaration, chaque mois, où le cas échéant s’en remettre à l’ONDA.

La RAM ne joue pas forcément son rôle au service du secteur touristique. Est-ce un frein au développement de l’activité ?

Il y a eu beaucoup de choses que la RAM a fait pour le tourisme. Peut-être que la compagnie peut mieux faire mais je pense qu’elle est disposée. Nous avons tenu une réunion dans ce sens, la semaine dernière avec le ministère des Transports.

Pour l’instant, la compagnie respecte son contrat-programme. Maintenant, il faudrait peut-être changer de contrat-programme dans un business modèle où tout le pays est gagnant. Ce qu’il faut se dire, c’est que ce que l’on perd dans l’équilibre financier de la compagnie, on le récupère dans l’activité touristique du pays.

La CNT, en a également pris pour son grade, cette semaine, a quoi est du cette position aussi ferme de votre part ?

Dans un partenariat, il faut être francs les uns avec les autres. J’apprécie quant la Confédération me fait état de ses doléances. Mais ce qu’il faut se rappeler, c’est que la Vision 2020 n’est pas juste une Vision du Gouvernement. Les opérateurs privés sont signataires.
On ne peut pas être dans un esprit revendicatif des deux côtés mais plutôt dans un esprit constructif.
La CNT est désormais disposée car il ne faut pas oublier que nous sommes dans le même bateau. Il faut que chacun assume ses responsabilités.

Nous sommes aujourd’hui d’accord sur ce changement de démarche.

Il se dit que les chantiers n’avancent pas vite au ministère, que vous avez du mal, pour plusieurs raisons, lenteurs administratif, pas forcément d’aide des autres départements… Que répondez-vous ?

Il y a quelques dossiers qui n’évoluent pas aussi vite que je le souhaiterais comme la Gouvernance ou encore les primes d’investissement. Ils arrivent à un moment où il y a une grande pression sur les Finances publiques dans un climat macro-économique assez tendu.
Mais il ya d’autres dossiers où nous faisons beaucoup de progrès :

Nous allons, par exemple, amender la loi pour rendre la télédéclaration obligatoire très prochainement. Nous sommes entrain de verrouiller les dernières retouches avec le ministère de l’Intérieur.

Pour ce qui est du Transport touristique, le cahier des charges a été revu en prenant en compte les doléances des transporteurs. Il est presque fini. Nous le signerons très bientôt.
N’oublions pas, également, que 15 Contrats programmes régionaux ont été signés et il ne manque que celui de Rabat.

Et pour ce qui est du Plan Azur, nous avons refait le tour de table de trois stations, Saïdia, Taghazout et Lixus et il faut souligner que nous avons validé le master-plan et démarré les travaux à Taghazout pour la première fois de l’histoire de ce projet!

Pour ce qui est du classement hôtelier, nous avons également bien avancé.

Concernant, justement, le nouveau système de classement hôtelier présenté le 22 novembre à Casablanca, le dossier stagne… Il ne risque pas d’être opérationnel avant plusieurs années… qu’en dites-vous ?

C’est prévu que cela prenne du temps. Nous y travaillons. Le texte de loi est prêt. Nous attendons juste le feed back du ministère de l’Intérieur. Ensuite nous mettrons en place les textes d’application et nous démarrerons la mise en place du système, normalement d’ici fin 2014 ou début 2015.

Cela prendra néanmoins quelques années avant de couvrir tout le territoire. C’est un chantier où nous avons beaucoup travaillé avec l’Organisation Mondiale du Tourisme.

Sur quel projet êtes-vous fier de l’état d’avancement. En d’autre terme, sur quel projet peut-on dire qu’il y a l’empreinte Haddad ?

Je suis fier de l’état d’avancement de beaucoup de projets : la qualité de service et de l’environnement, par exemple, que nous sommes entrain d’améliorer. Nous avons une étude, tous les trois mois, qui nous permet de connaître le pourcentage de satisfaction des touristes et leurs remarques. Aujourd’hui, nous sommes à 83% de taux de satisfaction. C’est très bien, mais nous continuons à travailler sur les aspects négatifs pour nous améliorer encore plus.
Je suis également fier du dossier du développement durable. Le Maroc a été élu à la présidence duSymposium International sur le Tourisme Durable. Nous sommes en plein dans le choix de la durabilité. S’il y a quelque chose que je vieux léguer, c’est bien ce dossier. Nous ne pouvons pas développer notre tourisme au détriment de nos ressources, de notre patrimoine, de notre littoral, de nos forets et sans qu’il y ait un impact positif sur les communautés locales et l’emploi. Le tourisme peut être un excellent moyen pour préserver les écosystèmes et les cultures locales.

Et je suis fier également du volet formation. Un plan d’action va très bientôt être annoncé pour redynamiser nos écoles, les programmes de l’OFPPT et des établissements privés.

La région de Ouarzazate souffre de l’absence de stratégie claire et menée de front. Beaucoup d’effets d’annonces, pas beaucoup d’actions. Que comptez-vous faire pour changer la donne ?

Malheureusement, Ouarzazate a été victime de fermetures d’établissements à cause de problèmes financiers et sociaux ainsi que de la réduction de l’aérien.

Nous sommes entrain d’étudier avec le CIH et certains propriétaires, la reprise de leurs unités avec de nouveaux gestionnaires.

En matière d’aérien, nous voulons qu’il y ait plus de vols de France et d’Espagne et nous sommes entrain d’inciter les réceptifs à programmer Ouarzazate dans le cadre de packages sur Marrakech.
Nous travaillons également avec la commission pour la promotion cinématographique de Ouarzazate pour qu’il y ait plus de films dans la région.

Mais il faut qu’on travaille plus avec la région et les élus pour qu’il y ai plus d’évènements culturels et sportifs pour créer plus d’attractivité dans la région.

Nous voulons aussi intéresser les Tours Opérateurs pour qu’ils programment des charters mais il faut avant cela plus de capacité d’où l’urgence de réouvrir les hôtels fermés.

Vous êtes confiant pour l’avenir ?

Je suis très confiant sinon je ne serai pas là. Je ne suis pas là pour faire de la figuration. Les choses sont difficiles, certes mais nous prenons le taureau par les cornes, je suis donc optimiste d’autant que la destination redécolle. Le programme d’actions en matière de promotion et de marketing commence à donner des fruits. Je suis également content que le ciel marocain soit beaucoup plus attractif qu’avant.

Je suis également content qu’il y ait un intérêt de la part des investisseurs nationaux et internationaux pour certaines destinations.

Nous attendons également les signes de reprise chez nos partenaires européens et les moteurs de l’économie mondiaux, tel les Etats Unis ou le Japon. Dés qu’il y aura reprise, cela voudra dire augmentation du pouvoir d’achat et donc croissance du tourisme également.

21 avril 2014_SOURCE WEB Par Ahlam Jebbar  Toursma Post

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