Bulletin officiel Publication de la liste des médicaments concernés par la baisse des prix
Cette baisse n’affectera en rien la qualité des médicaments.
Affichant la mine des grands jours, le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, savourait enfin les fruits de ses efforts. Souriant et décontracté, le ministre, qui a présidé jeudi dernier une conférence de presse à Rabat, annonçait fièrement la liste des médicaments concernés par la baisse des prix et qui vient d’être publiée le 8 avril dernier dans le Bulletin officiel. Il s’agit en gros de 1 258 médicaments concernés qui viendront s’ajouter à une liste de 350 médicaments, dont les prix ont déjà été revus à la baisse dans un premier temps, soit un total de 1 578 médicaments. S’agissant de la date de l’entrée en vigueur de cette décision, le ministre indique qu’elle est prévue à partir du 8 juin 2014. Cette baisse, tient à souligner le ministre, n’affectera cependant en rien la qualité de ces médicaments, mais permettra de faciliter l’accès aux soins médicaux.
«Le Maroc est le seul pays africain dont les médicaments répondent aux critères de qualité adoptés en Europe. Cette réduction permettra donc d'améliorer le pouvoir d’achat des Marocains, qui prennent en charge environ 54% de frais relatifs aux soins médicaux, dont 40% représentent des prix des médicaments», souligne le ministre. M. El Ouardi a rappelé dans ce sens que la cherté des prix des médicaments contraignait auparavant le citoyen à avoir recours à des méthodes de traitement peu fiables, notant qu’en raison du faible pouvoir d’achat, le citoyen marocain ne dépensait en moyenne annuelle que 376 dirhams pour les médicaments.
Le
ministre a tenu toutefois à indiquer que cette baisse des prix des médicaments
ne pouvait avoir un réel impact sur la vie du citoyen que si elle est
accompagnée d’autres mesures, notamment la formation et la sensibilisation des
médecins prescripteurs des médicaments ainsi que les officines. En effet, M. El
Ouardi reconnaît l’existence de plusieurs dysfonctionnements dans la chaine de
l’offre de soins, à commencer par la rareté des lits dédiés à
l’hospitalisation. Ainsi, apprend-on que les secteurs publics et privés réunis
ne peuvent proposer que 100 lits par jour à tous les citoyens hospitalisés,
ce qui représente une véritable menace pour de nombreuses vies, d’où l’idée,
selon le ministre, d’ouvrir, à travers un projet de loi, les capitaux des
cliniques privées à l’investissement.
Le ministre indique, par ailleurs, que le budget du ministère ne lui permet
d’acquérir qu’un seul scanner tous les deux ans. En outre, d’autres
problématiques sont à relever également en matière de vente et de
commercialisation des prothèses médicales qui n’obéissent actuellement à aucune
référence juridique. «Je suis conscient que les dysfonctionnements sont
nombreux et variés, mais nous procédons étape par étape à l’assainissement de
chaque dossier. Mais je refuse de donner des promesses sans les tenir, car
l’enjeu aujourd’hui est de rétablir la confiance entre le ministère est le
citoyen, et cela se fera non pas par des promesses, mais par des décisions»,
tient à affirmer le ministre de la
Santé.
Il convient de souligner que la baisse des prix des médicaments intervient alors que le ministère vient d’annoncer dernièrement son intention de fixer désormais les prix de tous les nouveaux médicaments qui seront introduits sur le marché marocain. Ainsi, la procédure de fixation desdits prix s’appuiera sur une étude de Benchmarking réalisée par le département en se référant à 8 pays. D’après le ministre, il sera question d’adopter le prix le plus bas affiché par l’un des pays retenus pour la comparaison.
Le secteur contribue à hauteur de 2% du PIB
D’après le ministre de la Santé, le secteur pharmaceutique emploie plus de 42 000 personnes au Maroc et contribue à hauteur de 2% du PIB. L’industrie pharmaceutique permet également de satisfaire la majorité des besoins des citoyens en termes de médicaments, puisque 75% de ces derniers sont fabriqués localement. Autre chiffre important fourni dans le cadre de cette conférence : le chiffre d’affaires des médicaments génériques qui représente 2 milliards de dirhams par an, soit 20% du chiffre d’affaires généré par la vente des médicaments et qui est estimé à 8 milliards de dirhams. Ces statistiques montrent que le taux de pénétration du médicament générique reste très faible et ne représente que 30%, alors que dans les autres pays de la région, ce dernier s’établit à 70%.
Publié le : 18 avril 2014 –SOURCE WEB Par Yousra Amrani, LE MATIN
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