Première session de la haute commission mixte Le Maroc et le Tchad renforcent leur coopération politique
Le ministre des Affaires étrangères tchadien, Mahamat Moussa Faki, s'entretenant avec Abdelilah Benkirane.
Le Maroc et le Tchad ont signé, vendredi dernier à Rabat en marge de la première session de la haute commission mixte, plusieurs accords de coopération dans les domaines politique, culturel, de l'éducation et de la formation, rapporte la MAP. Signés par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, et son homologue tchadien aux Affaires étrangères et à l'intégration africaine, Mahamat Moussa Faki, le premier accord est relatif à l'établissement d'un mécanisme de consultations politiques entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays. Il s'agit aussi d'un mémorandum d'entente entre le ministère des Affaires étrangères (Académie marocaine des études diplomatiques) et le ministère tchadien des Affaires étrangères et de l'intégration africaine. Le troisième accord est lié à l'approfondissement de la coopération culturelle, alors que le quatrième instrument est un accord de coopération en matière de formation professionnelle et d'enseignement technique. Les deux ministres ont également signé un procès-verbal de la première session de la Commission mixte Maroc-Tchad.
Salaheddine Mezouar, qui coprésidait avec son homologue tchadien aux Affaires étrangères et à l'intégration africaine, Mahamat Moussa Faki, l'ouverture des travaux de cette commission de deux jours, a mis en avant l'important rôle des secteurs privés dans les deux pays dans le renforcement de ce partenariat. D'importants groupes et opérateurs marocains actifs dans plusieurs secteurs manifestent un intérêt réel et croissant pour investir au Tchad, a noté le ministre dans ce cadre, assurant que «le Maroc ne ménagera aucun effort pour accompagner le Tchad dans les secteurs socio-économiques qu'il juge prioritaires pour faire du Tchad un pays émergeant à l'horizon de 2025» conformément au plan d'action du Président Idriss Déby Itno. Toujours selon la MAP, le ministre a, dans ce cadre, mis en avant l'«ambition commune» des deux pays, eu égard aux défis multidimensionnels que connaît la région, expliquant que, «outre les défis sécuritaires, il y a lieu de citer les défis liés au développement, et qui entrent dans la vision de S.M. le Roi Mohammed VI en faveur du raffermissement des relations Sud-Sud avec les pays amis, et ce dans le cadre d'une relation exceptionnelle et avec une approche pragmatique et opérationnelle».
S’agissant des défis sécuritaires dans la région sahélo-saharienne, M. Mezouar a salué la présidence tchadienne de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), et le «rôle décisif de l'armée tchadienne dans la libération du nord Mali de l'emprise des groupes terroristes, ainsi que sa contribution à la stabilisation de la République centrafricaine». Le Maroc et le Tchad, a poursuivi le ministre, «peuvent faire office d'une locomotive pour permettre à cette organisation de jouer le rôle qui lui échoit pour la promotion de la paix, la sécurité et le développement dans la région sahélo-saharienne». Il a mis en exergue, à cet égard, l'importance d'une «coopération accrue» entre les pays du Maghreb et ceux du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest pour la sauvegarde de la paix et de la sécurité dans ces régions. Concernant la question de l'intégrité territoriale du Royaume, M. Mezouar a tenu à remercier le ministre tchadien pour le soutien de son pays au processus de négociations en cours sous l'égide des Nations unies. Dans ce cadre, M. Moussa Faki a fait part de son souhait de voir les efforts consentis au niveau des Nations unies aboutir à une «solution juste et mutuellement acceptable», toujours selon la MAP. Il a, par ailleurs, appelé à hisser les échanges économiques et commerciaux au niveau des relations politiques excellentes qui lient les deux pays, soulignant l'importance de cette commission dans l'instauration d'un partenariat mutuellement bénéfique.
M. Moussa Faki a fait état des énormes potentialités dont regorgeait son pays, notamment en matière d'exploitation pétrolière et des ressources minières, mais également en termes d'agriculture et d'infrastructures, précisant que son pays venait de mettre en place un plan national de développement pour 2013-2015 dont 48% du budget était ouvert au financement étranger. «Ce plan offre des opportunités d'investissement dans plusieurs secteurs, notamment dans les infrastructures énergétiques, routières et immobilières», a-t-il dit.
D'autres secteurs de coopération doivent être placés en tête des priorités de l'agenda de la coopération bilatérale, a indiqué le ministre, citant notamment l'éducation, la formation et les énergies renouvelables, en particulier solaires et éoliennes, notant dans ce cadre que le Maroc avait développé une expertise considérable dans le domaine des énergies renouvelables «dont nous souhaitons bénéficier». Par ailleurs, M. Moussa Faki a indiqué que son pays «qui se trouve aujourd'hui au centre d'une zone marquée par des turbulences de toutes sortes (...) se réjouit des initiatives prises par le Maroc dans le domaine de la sécurité régionale». Le responsable tchadien a également salué la stabilité dont jouissait le Maroc dans une région «en proie à tous les extrémismes», faisant remarquer que «le Royaume a su bénéficier de sa tradition millénaire dans le système de gouvernance qui lui garantit la paix, la stabilité et le développement». Sur un autre registre, M. Moussa Faki a fait remarquer que le Tchad, qui succède au Maroc en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, souhaitait bénéficier de l'expérience du Maroc dans ce poste.
Publié le : 13 avril 2014 –SOURCE WEB Par LE MATIN
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