STRATÉGIE LOGISTIQUE QUATRE CONTRATS D’APPLICATION PRÊTS IMPORT-EXPORT, MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION, FORMATION ET DISTRIBUTION DISCUSSIONS SUR L’ÉNERGIE ET L’AGRICULTURE
Import-export: agrégation, comité de chargeurs…
Les objectifs sont ambitieux, mais la mise en œuvre prend du retard. A son lancement, la stratégie logistique visait une réduction des coûts logistiques de 20 à 15% du PIB dès 2015 ainsi que la création de 36.000 emplois. «Nous pouvons accélérer mais pas tout rattraper», s’excuse presque Youssef Tazi, patron de l’Agence de développement de la logistique.
Aujourd’hui, le taux d’externalisation de la logistique est à 15% alors que dans les économies matures il atteint 75%. Un gap important. Pour Tazi, même les pays qui ont un taux d’externalisation de 70% ont de l’informel. Et donc ce dernier aspect ne peut objectivement expliquer la situation actuelle.
Des plans régionaux sont aujourd’hui finalisés sur le plan technique et devront attendre leur validation. Une opération qui, si elle ne fait pas l’objet d’une surenchère politique, pourrait s’effectuer rapidement. L’Agence et les opérateurs privés ont avancé sur quatre contrats sectoriels: import-export, matériaux de construction, distribution interne et formation. Le contrat sur la formation cherche à recadrer un peu les besoins du secteur. Sur les dernières années, l’offre de formation dans la logistique est importante et les effectifs aussi. Reste que la qualité ne suit pas toujours. Une structure de coordination de la formation en logistique sera mise en place. Dans le cas de l’énergie et de l’agriculture, les travaux sur les contrats sectoriels ont démarré.
Le Contrat d’application pour l’amélioration
de la compétitivité logistique des flux import-export comporte une trentaine
d’actions réparties sur cinq axes : appui à l’émergence d’agrégateurs de
chaînes logistiques, développement d’infrastructures adaptées aux flux
import/export, amélioration de l’offre de transport destinée aux flux
import-export, facilitation des opérations logistiques transfrontalières et
renforcement de la sécurité et de l’intégrité des marchandises.
Parmi les propositions l’on retrouve celles relatives à l’adoption d’un
cadre légal pour l’organisation et l’exercice de la profession de
freight-forwarders, le développement de bourses virtuelles de
freight-forwarders ainsi que l’émergence des comités de chargeurs sectoriels à
l’export.
Dans le cas des céréales, l’idée est d’accroître l’offre de silos au sein des zones logistiques multi-flux. La complémentarité entre l’offre logistique destinée aux agro-exports au sein des zones multi-flux avec celles des agropoles est également au menu.
Formation: L’offre décalée de la demande
Pallier les besoins de formation, diversifier l’offre et la rendre plus lisible… Comme c’est le cas dans la majorité des secteurs d’activité, la logistique souffre aussi du problème de disponibilité des compétences. Une palette de formations dans cette activité existe mais elle ne répond pas aux besoins. Elle est surtout axée sur l’encadrement mais les profils comme les opérateurs se font rares. «Nous avons surtout besoin de formations qualifiante», note Youssef Tazi, directeur général de l’Agence marocaine de développement de la logistique.
La feuille de route, établie en commun avec la CGEM, propose trois axes. Le premier est lié au renforcement quantitatif de l’offre pour certains profils. C’est le cas pour les opérateurs spécialisés. Le contrat propose d’en former 5.000 sur les deux prochaines années. Le secteur a également besoin de 200 managers d’ici 2016 ainsi qu’une formation continue en logistique au profit de 20.000 conducteurs routiers sur 5 ans.
Le deuxième volet de cette feuille de route porte sur la diversification et l’amélioration de la qualité de l’offre ainsi que la lisibilité. Pour cela, il est proposé de créer des centres de formation par apprentissage dans le secteur logistique et de mettre du foncier à la disposition des opérateurs. Des pôles de recherche appliquée en logistique ainsi qu’un produit Anapec spécifique au secteur sont également prévus (Taehil). Le secteur veut également bénéficier de conditions spécifiques de financement des formations à l’instar des métiers mondiaux du Maroc qui ont droit à des aides.
Troisième et dernier axe, l’adéquation entre la demande et l’offre de formation. Ce qui passe par la mise en place d’un dispositif de coordination, de la sensibilisation au profit des établissements de formation ainsi que par des enquêtes auprès des employeurs pour évaluer leurs besoins. Une étude sectorielle comprenant un plan de formation pluriannuel détaillé est également prévue.
Flux de distribution interne: En attendant les résultats de l’étude
Ce contrat concerne tous les produits finis de consommation courante. Son objectif, la massification du flux via la création de zones dédiées, le développement d’une offre logistique à haute valeur ajoutée et l’amélioration de la logistique urbaine. Sur le volet de la logistique urbaine un appel d’offres a été lancé l’année dernière pour la réalisation d’une étude pour 8,5 millions de dirhams, mais il s’est avéré infructueux. Il a été relancé en janvier dernier. Dans le projet de contrat de distribution interne, plusieurs mesures sont proposées: bourses virtuelles de transport et logistique orientées distribution interne et sous-traitance, soutien des coopératives de détaillants indépendants adossés à une centrale d’achats professionnelle, lancement d’un projet-pilote de mutualisation partielle du foncier des zones d’activité commerciale prévues par le plan Rawaj et des zones logistiques de distribution interne…
Matériaux de construction: Et pourquoi pas des grossistes
Réseaux modernes de grossistes, développement de services à valeur ajoutée à proximité des chantiers… Trois axes sont prévus dans ce contrat: une massification des flux depuis les zones de production et d’import vers les bassins de construction, l’accompagnement du développement de grossistes et distributeurs professionnels offrant des services à valeur ajoutée ainsi que le soutien à la professionnalisation des autres opérateurs de la filière. Pêle-mêle, les actions prévues vont de la mise à disposition du foncier à prix compétitif en faveur des distributeurs à la régulation et au contrôle du stockage.
SOURCE WEB Par K. M. L’Economiste
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