L’ÉCONOMIE EUROPÉENNE MANQUE DE SOUPLESSE

CELA EXPLIQUE EN PARTIE SES DIFFICULTÉS À RETROUVER UNE CROISSANCE VIGOUREUSE

LE PÔLE D’ATTRACTIVITÉ DU MONDE SE DÉPLACE VERS LE PACIFIQUE

Pour José Pique, ancien ministre espagnol (Parti populaire) des Affaires étrangères, l’Europe souffre aujourd’hui de sa gouvernance et de la rigidité de son économie. Cela explique sa difficulté à retrouver rapidement une croissance forte et durable

- L’Economiste: Vous dites que le monde n’est plus en crise mais l’Europe oui. Comment expliquez-vous que la reprise y soit lente?

- José Pique: L’Europe a un problème de gouvernance. Plusieurs exemples peuvent corroborer ce constat. Nous avons un gouvernement européen qui ne l’est pas vraiment. Idem pour le Sénat. Le Parlement n’a pas les mêmes pouvoirs qu’ailleurs. L’on peut également dire de même de la Banque centrale européenne. Globalement, nous avons un problème d’institution, mais également de rigidité dans tout le fonctionnement de l’économie. Ces facteurs font qu’aujourd’hui l’Europe a plus de difficultés que d’autres zones du monde à sortir de la crise. Son futur passe à mon avis par un projet fédéral. Soit nous avançons significativement dans l’union politique ou, nous serons hors sujet.

- La direction du monde est en train de changer. Quelles en seront les implications?
- Le centre de gravité du monde s’oriente de plus en plus vers l’océan Pacifique. Et le reste du monde devra s’adapter à cette nouvelle réalité. Il y a aussi que l’Afrique se réveille. Certes, c’est un continent très hétérogène mais pris dans son ensemble, il présente de bonnes perspectives. S’il ne fait pas de doute que l’Asie sera le principal pôle d’attraction du monde durant ce siècle, l’Afrique, elle, pourrait être une très bonne surprise.

- L’Espagne devrait renouer avec la croissance cette année. Pensez-vous qu’elle sera durable?
- Je crois que oui. Il y a un processus d’amélioration de la productivité qui donne des résultats. Un effort important a été réalisé dans le secteur privé. Nous repartons donc sur une base solide pour le futur. Mais il reste encore beaucoup d’effort à fournir, surtout que l’Espagne compte aujourd’hui 6 millions de chômeurs.

SOURCE WEB  par F. Fa L’Economiste_7/02/2014

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