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Hydrocarbure Amina Benkhadra il est encore trop tôt pour parler d’exploitation de pétrole au Maroc

Hydrocarbure   Amina Benkhadra   il est encore trop tôt pour parler d’exploitation de pétrole au Maroc

Le Matin : La compagnie anglo-turque d’exploration pétrolière Genel Energy a récemment affirmé la

cinq jours avant la fin du forage et avant de traverser la zone recherchée. Suite aux présence de pétrole au niveau de la licence Juby maritime 1, situé entre Tan Tan et Tarfaya. Confirmez-vous cette annonce ?

Amina Benkhadra : Genel a communiqué résultats encourageants des études géologiques et géophysiques au niveau de Juby maritime, un forage d’exploration a été réalisé et a atteint la profondeur finale de 3 835 mètres le 9 mars dernier. Il a détecté la présence de l’huile lourde à 2 112 mètres. L’objectif du forage Juby maritime a été rencontré à la profondeur de 3 490 mètres, mais il n’a pas montré de réservoir de bonne qualité. Des opérations spécifiques sont en cours pour apprécier les qualités pétrophysiques des roches traversées avant de se prononcer sur le réel potentiel de cette zone.

Il faut savoir que l’huile lourde est beaucoup plus complexe à exploiter que les hydrocarbures légers. Ces premiers résultats exploratoires confirment ce que nous avions déjà expliqué à plusieurs reprises, à savoir que le processus de l’exploration pour les hydrocarbures est long, hautement capitalistique et à haut risque. Par ailleurs, ces premiers résultats ne concernent que quelques puits sur les 27 puits prévus d’ici la fin de l’année 2014 et on ne peut pas encore tirer de conclusions. Il est encore beaucoup trop tôt pour parler d’exploitation de pétrole. Actuellement, nous sommes au début d’un important programme de forages aussi bien en onshore qu’en offshore, et l’ONHYM et ses partenaires restent confiants et persévérants.

Quelle est justement la situation actuelle de l’exploration pétrolière au Maroc ?

Aujourd’hui, 31 sociétés opèrent au Maroc, dont des majors, des super indépendants et des indépendants (offshore et onshore). Ainsi, de nombreux travaux d’acquisitions géophysiques, d’analyses et d'études de géologie ont été réalisés en onshore comme en offshore sur plusieurs bassins du Royaume. L’interprétation de ces données a permis d’évaluer le potentiel pétrolier de ces régions, ouvrant la voie à de nouvelles investigations de recherches. Les experts internationaux des compagnies qui opèrent en onshore et en offshore marocain s'accordent à qualifier la région de potentiellement favorable à l’accumulation des hydrocarbures. Des travaux importants sont en cours. Sur les deux années 2013 et 2014, on note 31 forages, dont 27 pendant l’année en cours et 7 en offshore.

Quelle est la densité de forages au Maroc ?

Le nombre total de forages exécutés au Maroc est de 312 à fin 2013, soit une densité d’environ 0,04 puits par 100 km², contre une moyenne mondiale de 10 puits par 100 km². En effet, il convient de préciser qu’il faut souvent faire de très nombreux forages avant que ces derniers ne s’avèrent être positifs. À titre d’exemple, en mer du Nord, il a fallu effectuer 200 forages avant d’aboutir à un forage de découverte et 500 forages à Pineview aux États-Unis avant d’avoir des résultats positifs. L’ONHYM poursuit avec détermination les efforts engagés pour intensifier l’exploration de nos bassins sédimentaires et augmenter les investissements.

En vertu de la loi de 2000, la quote-part de 75% octroyée aux opérateurs privés est jugée trop exorbitante. Qu’en pensez-vous ? Avant 2000, le code des hydrocarbures marocain donnait 51% à l’État via l’ONAREP. Tant qu’il n’y a pas une vraie découverte, le risque est très élevé pour les opérateurs. Les compagnies ne se précipitaient pas au Maroc. Le nombre des sociétés qui intervenaient était limité. En 2000, les pouvoirs publics ont décidé de créer un cadre plus attractif pour attirer les opérateurs pétroliers, surtout dans un secteur risqué qui demande beaucoup d’investissements. Le code a été promulgué en 2000, donnant lieu à un certain nombre d’incitations, d’exonérations de paiement de TVA et des droits de douane sur le matériel et les équipements, tant dans l’exploration que dans l’exploitation, ainsi que d’une exonération sur l’impôt sur les sociétés pendant les premières années après une découverte commerciale. Le code donne 75% au partenaire et 25% à l’État via l’ONHYM. L’objectif était d’attirer les opérateurs. C’est ce qui est arrivé à partir de 2000, grâce à ce code jugé très attractif, à la mobilisation de l’ONYM et aux données géologiques.

Quel est le montant des investissements en matière d’exploration pétrolière au Maroc ?

L’investissement fait par nos partenaires allait de 600 millions à 1,2 milliard de dirhams jusqu’en 2012. En 2013, les partenaires ont investi 2,3 milliards de dirhams et il est prévu plus de 5 milliards de dirhams en 2014. C’est un investissement record. Les ressources de l’État destinées à la recherche pétrolière ne dépassent pas 60 millions de dirhams par an.

Quid du respect des normes en matière de prospection pétrolière ?

Nos partenaires appliquent les normes internationales pendant toutes les étapes. Au Maroc, nous avons aussi un certain nombre d’exigences en matière de respect environnemental. Chaque étape est accompagnée d’une étude préalable sur l’environnement qui est soumise aux commissions régionales, puis aux commissions nationales.La compagnie Triangle Energy a annoncé son retrait du Maroc. Quelles en sont les raisons ?En décembre 2012, la société Triangle Energy avait signé avec l’ONHYM un mémorandum d’entente de 3 mois en vue de négocier des permis de recherche pétrolière sur six blocs. Par la suite, il est apparu que ladite société spéculait sur des titres qu’elle n’avait pas encore acquis, ce qui a conduit l’ONHYM à mettre fin au mémorandum avec Triangle Energy le 31 mars 2013

Publié le : 14 mars 2014 –SOURCE WEB Par Jihane Gattioui, LE MATIN

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