Le roi Mohammed VI entame lundi une visite de cinq jours au Sahara
Le souverain marocain doit se rendre à Laayoune, chef-lieu de ce territoire, puis à Boujdour, ville portuaire située à 180 km plus au sud. Cette visite intervient alors que le Maroc se prépare à présenter en avril à l'Onu un projet d'autonomie pour le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole administrée par Rabat depuis 1975 et dont la souveraineté est revendiquée par le Front Polisario, un mouvement armé soutenu par l'Algérie. Il y a dix jours, le palais royal a invité l'ensemble des partis politiques marocains représentés au parlement à présenter leurs positions vis à vis du projet de régionalisation et d'autonomie que compte octroyer le royaume au profit de ses "provinces du sud" (Sahara). A Boujdour, ville qui accueille pour la première fois un roi du Maroc, le souverain doit visiter les chantiers de construction d'un grand port qui a couté plus de 26 millions d'euros. Lors de sa dernière visite au Sahara occidental en 2002, le roi Mohammed VI avait déclaré que le Maroc "ne renoncerait pas à un seul pouce du territoire de son Sahara, inaliénable et indivisible". Vendredi, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Ahmat Allami, avait déclaré à l'issue d'un entretien avec le souverain marocain que son pays avait retiré sa reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD, autoproclamée en 1976 par le Polisario). L'Onu a proposé en 2003 un plan de règlement du conflit du Sahara occidental basé sur une période d'autonomie de cinq ans qui doit être suivie d'un référendum d'autodétermination sur le statut définitif du territoire. Rabat a rejeté ce plan ainsi que le principe du référendum, le jugeant "obsolète" et "inapplicable", proposant en échange une large autonomie sous la souveraineté marocaine.