Tourisme: Une balle dans le pied

Les professionnels du tourisme l’ont sans doute très bien remarqué : l’Office national marocain du tourisme (ONMT) est particulièrement actif depuis la réouverture des frontières marocaines. Il multiplie les partenariats et les alliances, dans une course effrénée pour promouvoir la destination Maroc. Israël, Angleterre, France, Allemagne ou encore l’Espagne…, Adel El Fakir, DG de l’ONMT, a décidé de ratisser large pour séduire les tours opérateurs et/ou compagnies aériennes de ces marchés émetteurs.
Objectif : repositionner le Maroc parmi les destinations privilégiées des voyageurs étrangers, après notamment le crash du secteur touristique suite à la pandémie liée à la Covid-19.
Et il y a encore du boulot ! Car, même si l’effondrement de l’industrie touristique était mondial, dans la phase de relance post-Covid-19, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Le Maroc, par exemple, a donné par moments nombre de signaux défavorables aux touristes étrangers à travers les fermetures intempestives et soudaines de ses frontières dans le cadre de la gestion de la pandémie. Conséquence : des milliers de voyageurs dans l’expectative, bloqués sur le territoire national, contraints d’attendre d’hypothétiques vols spéciaux pour pouvoir rentrer chez eux.
Aujourd’hui, le travail de l’ONMT est double : gommer cette image de destination insécure et séduire les touristes grâce à une offre attractive afin de consolider le redressement des indicateurs. Après la forte baisse enregistrée par les recettes touristiques au mois de janvier 2022 (-58,6%), en raison de la fermeture des frontières nationales le long de ce mois, l’activité a un peu repris.
Selon les données de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), le nombre de passagers accueillis dans les aéroports nationaux durant la période du 7 (date de la réouverture des frontières) au 28 février est de l’ordre de 660.045 passagers, dont 50% sont des voyageurs internationaux. Y a-t-il cependant moyen de faire mieux ?
A l’évidence oui. D’autant que le Maroc impose toujours des restrictions pour accéder au territoire national : est exigé non seulement un pass vaccinal, mais également un test PCR négatif d'au moins 48 heures. En exigeant le test PCR, le Royaume fait figure d’exception dans ce marché touristique très concurrentiel. Cette mesure rédhibitoire pousse les touristes à se détourner du Maroc pour des destinations moins contraignantes. Clairement, on se tire une balle dans le pied.
On ne peut vouloir relancer véritablement le secteur et récupérer les parts de marché perdues, voire en gagner, tout en imposant des barrières à l’entrée du territoire national. Nous le disions tantôt sur ces colonnes : la crise sanitaire, avec tous ses enseignements, doit induire de profonds changements dans la manière de concevoir la chose touristique.
La réflexion doit être transversale et globale pour une politique touristique plus cohérente et plus efficiente. A défaut, le secteur ne pourra jamais s’immuniser contre les chocs externes. Et retombera toujours dans ses travers.
Le 08 Avril 2022
Source web par : la quotidienne
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