Vous avez demandé la réouverture des frontières, merci de patienter

Décidemment, si Hakimi, Boufal, Halilhodži? et compagnie ne nous donnaient pas le moral et un peu d’espoir, cette fin de mois de janvier 2022 serait bien triste. A quelques jours de la date de fin annoncée de la fermeture des frontières marocaines, tous les signaux sont au rouge.
Du point de vue sanitaire d’abord, certes la vague d’Omicron a été moins létale jusqu’à présent que les deux vagues précédentes, dont les pics ont été atteints avec respectivement le 20 novembre 2020, avec 92 décès et le 20 août 2021, avec 115 décès en une journée. Mais, depuis début janvier, le nombre de décès ne cesse d’augmenter, de même que les hospitalisations, et cela ne présage rien de bon pour la réouverture des frontières tant attendue pour le 1er février. Ajoutez à cela le fait que le nombre de cas positifs listés chaque jour ne correspond qu’aux tests effectués, et que compte tenu de la forte transmissibilité du variant Omicron, et ses symptômes s’apparentant pour la majorité des cas à une forte grippe, le nombre de cas réel est certainement bien plus élevé.
Pourtant, l’objectif premier de la fermeture des frontières était de permettre au Maroc de limiter le risque de propagation du nouveau variant dont on ne connaissait pas suffisamment l’impact potentiel. Il n’a fallu que quelques jours pour qu’en décembre le variant soit identifié au Maroc, rendant caduque le raisonnement protectionniste. D’ailleurs, les rares pays ayant eu le même réflexe que le Maroc, comme Israël, sont depuis revenus sur leur position et la tendance actuelle en Europe est en faveur de la levée des restrictions dans la majorité des pays malgré une flambée sans précédent du volume de cas positifs, en France notamment, avec en moyenne quelque 500 000 cas par jour.
Comment expliquer et justifier dès lors, la prudence marocaine dans ce contexte nouveau ? Pourquoi nos frontières resteraient fermées sous prétexte que leur ouverture accentuerait l’impact du virus alors même que nos concitoyens se chargent malgré eux de propager le virus depuis des semaines ?
Les autorités politiques, du Chef du gouvernement au ministère de la Santé ou des Affaires étrangères, rassurent à demi-mots l’opinion publique, mais reconnaissent obéir à des contraintes et des décisions qui les dépassent. Mais cette même opinion publique fait preuve désormais d’une certaine désillusion et manifeste un ras-le-bol grandissant.
C’est économiquement que les Marocains sont le plus touchés par cette énième fermeture des frontières, qui pour beaucoup, n’est plus un acte de prudence comme lors de la première vague, mais plutôt un aveu d’impuissance et d’incapacité à gérer les risques inhérents à la circulation du virus au Maroc.
Le 26/01/2022
Source web par : lnt
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