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Première rencontre entre les opérateurs du tourisme et la nouvelle ministre

Première rencontre entre les opérateurs du tourisme et la nouvelle ministre

La ministre du Tourisme a reçu, ce mardi 2 novembre, toute la profession. Fatim-Zahra Ammor nous a confié que la réunion s’était bien passée, mais qu’il faudrait attendre la publication d’un communiqué commun pour en savoir davantage. Médias24 a toutefois appris qu’elle s’était engagée à annoncer de bonnes nouvelles d'ici deux semaines.

Lors de sa première rencontre avec les professionnels du tourisme, la ministre de tutelle a dû faire face à un déluge de questions concernant les récentes mesures gouvernementales qui ont durement impacté le secteur et empêché la reprise espérée.

Côté officiel, motus et bouche cousue sur le contenu de la réunion

Sollicités par Médias24 qui souhaitait prendre le pouls de la réunion et s’enquérir des décisions adoptées, la ministre et certains participants ont préféré temporiser en nous invitant à attendre la publication imminente d’un communiqué de presse (lire en fin d’article).

En effet, malgré notre insistance, Fatim-Zahra Ammor s’est contentée de nous assurer, sur un ton plutôt serein, que les échanges avaient été très courtois et la discussion constructive pour l’avenir.

L’occasion de préciser aussi qu’elle n’avait pas encore entamé de tournée internationale pour rassurer les opérateurs étrangers, mais que son agenda prévoyait bien des rencontres très prochainement.

Une prise de contact courtoise, mais sans grande annonce

Se voulant moins politiquement correct, un des participants, requérant l’anonymat « pour rester en bons termes avec l’autorité de tutelle et lui laisser sa chance », nous a révélé que cette réunion n’avait rien apporté de concret, à part faire connaissance avec la nouvelle ministre qui s’était montrée très réceptive.

« Si la ministre nous a semblé de bonne foi et concernée par les graves difficultés que nous traversons, elle a cependant été évasive sur la suspension du jour au lendemain des vols avec l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, qui a gravement impacté la crédibilité du Maroc auprès des prescripteurs étrangers de voyages (T.O., compagnies aériennes…). »

Des intervenants très remontés contre le gouvernement

Précisons que face aux 11 représentants de la profession (Jalil Benabbés-Taarji, Tarik Deblij, Lahcen Zelmat, Hamid Bentahar, Abbes Azzouzi, Abdelatif Kabbaj, Mohamed Semlali, Othman Cherif Alami, Rachid Dahmaz, Rkia Alaoui, Youssef Zaki), la ministre était accompagnée de son secrétaire général, du président du directoire de la SMIT, du directeur général de l’ONMT, du directeur de la réglementation et enfin de la directrice de la stratégie de développement.

Au départ seuls deux représentants du secteur privé devaient intervenir mais au final ils ont été plus nombreux à poser jun diagnostic catastrophique du secteur, avant de proposer des solutions à court terme.

Ainsi, les participants ont tenu à lui faire part de leur grand étonnement par rapport au silence du gouvernement qui n’a pas daigné faire de déclaration sur le tourisme.

En effet, l’exécutif n’a pas davantage consacré un paragraphe dans la loi de Finances 2022, qui soit à la hauteur de la catastrophe vécue qui s’est accentuée depuis la fermeture de trois grands marchés européens.

Le parti majoritaire au pouvoir a été accusé de suivre les pas du PJD

« A ce propos, il y a eu plusieurs interventions fortes et marquantes comme celles de Abbès Azzouzi (H partners), Jalil Benabbés-Taarji (ANIT) mais aussi de Rachid Dahmaz (CRT Agadir) qui a osé dire ce qu’il pensait vraiment du gouvernement.

« Si jusqu’ici, il était commode de jeter la pierre au gouvernement précédent dirigé par le PJD, qui ne portait pas le tourisme dans son cœur, nous avons dit à la ministre, qui a eu l’air un peu gênée, que la récente décision de son homologue de la Santé de fermer trois marchés étrangers majeurs ne valait pas mieux car totalement incompréhensible. »

« La ministre a compris le désarroi des opérateurs qui ont dû gérer des décisions gouvernementales incompréhensibles »

« D’ailleurs quand nous avons cherché à comprendre les ressorts gouvernementaux de l’annulation à la dernière minute du sommet mondial de l’OMT à Marrakech, nos interlocuteurs donnaient également l’impression d’être dans leurs petits souliers.

Face à nos questions sans réponse, la ministre n’a eu d’autre choix que de nous dire qu’elle regrettait cette situation et comprenait parfaitement notre désarroi.

Idem pour les mesures du contrat-programme, signé en août 2020, qui n’ont toujours pas été appliquées, et l’arrêt en juin du versement de la subvention CNSS aux très nombreux employés du secteur.

En fait, plus les intervenants s’exprimaient, plus la tension ne montait à tel point qu’à un moment, Hamid Bentahar, président de la CNT, a dû signifier à la ministre qu’il ne fallait pas en vouloir à notre profession confrontée à une frustration croissante.

Elle a compris qu’il était préférable d’être franc et transparent car notre industrie du tourisme mérite beaucoup mieux.

L’ouverture d’autres frontières aériennes prochainement ?

« Après avoir exposé notre situation désespérée, la ministre nous a affirmé qu’elle était à son poste pour redresser le secteur et qu’il y aurait bientôt de bonnes nouvelles sans donner plus de précisions.

« Le seul moment où elle s’est vraiment avancée, c’est quand elle nous a révélé que sa collègue des Finances était en train de valider un plan de report des crédits bancaires qui étouffent plusieurs opérateurs touristiques.

« De plus, elle a également révélé que le gouvernement planchait sur une ouverture des frontières pour les tour-opérateurs étrangers, qui se limiterait aux vols charters et aux vols spéciaux pour les touristes. »

La création à court terme d’une task force commune est à l’étude

« Si elle s’est engagée à construire, à nos côtés, un nouveau départ pour le tourisme marocain, il n’y a eu à ce stade aucune véritable annonce ou engagements de sa part.

« Cela dit, notre message d’alerte est bien passé, car la ministre de tutelle nous a affirmé qu’elle était favorable pour la création à court terme d’une task force commune dédiée au redressement de notre secteur à l’agonie. »

« L’ancienne proximité de la ministre avec Akhannouch pourrait s’avérer positive »

« Sachant que c’est une marketeuse qui a été à l’origine du développement, en moins de dix ans, d’énormes réalisations dans le secteur privé, nous allons par conséquent lui laisser sa chance.

« En effet, si nous n’avons pas été convaincus par tout ce qu’elle a dit, elle nous a écoutés attentivement et, à partir de là, notre espoir est que cette ancienne collaboratrice du chef du gouvernement dans le privé pourra le pousser à nous sauver », conclut notre interlocuteur qui espère de véritables annonces d’ici 15 jours sous peine de voir le secteur imploser.

Ci-après, le communiqué de presse commun de la réunion, publié en fin d’après-midi :

Communiqué Rencontre CNT

Le 2 novembre 2021

Source web Par : medias24

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