Le Maroc nouveau n’est pas apprécié par les dirigeants algériens
La célébration annuelle de la Marche Verte est l’occasion de faire le point sur le chemin parcouru, de rappeler les enjeux dans la région et les jeux de nos adversaires en esquissant de nouvelles perspectives. Clarté, ton direct, sincérité et réalisme, font du discours Royal prononcé à cette occasion une référence.
Des acquis dans tous les domaines depuis 38 ans sont une réalité. Les Marocains avec peu de moyens, mais dans la solidarité ont transformé en profondeur le visage de nos provinces du Sud. Cette expérience d’intégration originale sur une base unitaire a jeté les fondements d’un Maroc nouveau. N’oublions pas que le vent du changement a soufflé depuis 1975 à partir du Sud. Unité territoriale et démocratie ont constitué la matrice fondatrice de la dynamique de réformes qui a abouti à la nouvelle Constitution de 2011.
Ce Maroc nouveau avec un ancrage africain renforcé, une façade atlantique élargie, n’est pas apprécié par les dirigeants algériens. Il remet en cause leur vision géopolitique héritée de la Guerre froide. Le Maroc est considéré de manière obsessionnelle comme une « menace », car il représente l’anti-modèle politique, économique et socioculturel de ce que les militaires projetaient pour l’Algérie.
Le président Boumédiène confiait au journaliste français, Paul Balta, qu’il considère la question du Sahara comme un caillou dans la chaussure marocaine qui l’empêchera de marcher pendant longtemps normalement.
Il
n’est pas étonnant de constater que depuis l’indépendance de l’Algérie, le
cycle des tensions l’emporte très largement sur celui de la bonne entente et du
bon voisinage.
La panne du Grand Maghreb est non seulement coûteuse mais constitue en plus un
lourd handicap pour l’avenir.
Si l’Histoire nous donne raison, il est nécessaire d’approfondir la démocratisation de nos structures politiques et administratives afin de créer les conditions d’une plus grande adhésion de la population, favorisant par-là une plus grande mobilisation. Comme il est nécessaire de créer les conditions d’une économie de partage pour plus de cohésion sociale.
Dans cette optique, la régionalisation avancée comme prélude à l’autonomie devient impérieuse. Sa mise en œuvre permettra de générer une nouvelle dynamique de réformes capables de restaurer la confiance grâce à une grande ouverture sur la nouvelle génération des jeunes Sahraouis.
L’Histoire s’accélère souvent par la destruction faisant apparaître de nouveaux équilibres et de nouveaux acteurs.
Sous couvert du « Printemps arabe », une nouvelle stratégie est en œuvre, mettant à profit la fragilisation d’un certain nombre de pays arabes. Elle constitue une menace pour leur unité territoriale, car elle vise à une recomposition géopolitique dans la région.
Si le 20ème siècle a été celui des indépendances politiques sur la base de territoires nationaux confortées par des conventions internationales et régionales, le 21ème siècle sera celui de la décomposition sur la base de nouveaux intérêts stratégiques.
Notre
force réside dans notre unité et la solidité de nos institutions basée sur la
confiance.
* Président de la Commission administrative nationale de
l’USFP
Vendredi 8 Novembre 2013
SOURCE WEB Par Habib El Malki Libération
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