TOURISME COUPE BUDGÉTAIRE LES DÉPUTÉS MONTENT AU CRÉNEAU
ILS REDOUTENT L’IMPACT NÉGATIF DE LA BAISSE SUR LA VISION 2020
LES ASSURANCES DE HADDAD N’ONT PAS CALMÉ LES DÉPUTÉS
TOUTEFOIS, UN BILAN POSITIF POUR LES HUIT PREMIERS MOIS DE 2013
Source: Ministère du Tourisme La baisse du budget du ministère du Tourisme impose une diminution des enveloppes réservées aux établissements sous sa tutelle. Le plus gros recul concerne le budget de la Smit qui va baisser de 33,6% en 2014. L’ONMT n’échappe pas non plus à la cure d’amaigrissement (-10,7%)
Crise économique,
instabilité régionale et saison estivale coïncidant avec Ramadan… Visiblement,
ces facteurs n’ont eu aucun impact négatif sur le tourisme national. C’est du
moins ce qui ressort du bilan touristique des huit premiers mois de 2013,
dressé par Lahcen Haddad devant la commission des secteurs productifs de la
Chambre des représentants. En effet, le nombre de touristes a augmenté de
6,76% avec un total de près de 7 millions à fin août 2013 contre
6,58 millions à la même période de 2012. Mais ce résultat demeure faible
en comparaison avec les 9,7 millions d’entrées touristiques sur lesquelles
tablait le département du Tourisme. «Il n’empêche que le Maroc fait bonne
figure en résistant le mieux à la mauvaise conjoncture», a tenu à relativiser
le ministre. Le dernier classement du Forum économique mondial le démontre.
Pour rappel, le Royaume a gagné 7 places en termes d’attractivité et de
compétitivité touristiques, en occupant la 71e position au niveau mondial et la
9e dans la région Mena. Le pic des flux touristiques s’est accompagné d’une
augmentation de 2,2% des recettes touristiques. Parallèlement, le nombre de
nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement touristique classés a
enregistré une hausse de 9%. L’instabilité régionale a sans doute joué en
faveur du Maroc. Ce que le ministre a d’ailleurs confirmé lors du débat sur son
budget devant la commission. D’autant plus que «le Maroc pourra réaliser
davantage de bons résultats vu que les prévisions mondiales tablent sur une
croissance de 4% de la demande touristique internationale en 2014», a souligné
Lahcen Haddad. Sans oublier que l’on s’attend à la reprise de la croissance de
l’économie mondiale l’année prochaine. Toutefois, le Maroc risque de ne pas
maintenir la cadence après la baisse du budget que lui réserve le projet de loi
de finances 2014, ont rappelé plusieurs députés. En effet, l’enveloppe
consacrée au département de Haddad est passée de 820 millions de DH en 2013 à
678 millions, soit une baisse de près de 20%. Si l’on prend en compte la coupe
budgétaire de 15 milliards de DH de mai dernier, le budget de 2013 s’établit à
près de 660,9 millions de DH, soit une hausse de 2,68%. Parallèlement, l’Office
national marocain du tourisme (ONMT) n’a pas échappé à la baisse. Son budget
est passé de 480 millions actuellement à 300 millions en 2014. Or, «cela ne
fera qu’amplifier les contraintes budgétaires que connaît déjà l’Office», pour
reprendre l’expression d’un député de l’Istiqlal. La promotion touristique
risque donc de connaître ses plus faibles niveaux. La Société marocaine
d’ingénierie touristique (SMIT) va voir son budget passer de 39,7 millions de
DH en 2013 à 19,7 millions de DH, soit une baisse de près de 33%. Pourtant, «la
Smit remplit une tâche et non des moindres, à savoir la réalisation d’études
pour la mise en œuvre des politiques publiques en matière de tourisme, en
l’occurrence la Vision 2020», a rappelé un député du PAM. D’autant plus qu’elle
est chargée des contrats-programmes régionaux (CPR) pour le développement du
tourisme.
Il n’empêche que Haddad se veut confiant. Pour lui, «l’impact négatif sera
surtout en termes de recettes si l’on ne cible pas les niches à haute valeur
ajoutée». Visiblement, son département s’y prépare déjà en planchant
actuellement sur une stratégie pour identifier les marchés prometteurs. Mais
cela ne semble pas rassurer les parlementaires. Pour qui cette baisse aura un
impact négatif sur la Vision 2020. Ils ont été unanimes à souligner l’impératif
de revoir à la hausse le montant alloué au tourisme. Ils proposent d’ailleurs
de relever le montant alloué au ministère à 1 milliard de DH. Qu’importe,
Lahcen Haddad compte mener sa stratégie avec les moyens dont il dispose. Malgré
la baisse de son budget, les objectifs de la Vision 2020 seront atteints. Pour
lui, une meilleure gestion des finances permettra de maintenir le cap.
Toutefois, le ministre a reconnu qu’avec un budget de 800 millions de DH, le
secteur pourrait réaliser une hausse supplémentaire de 5 à 6% des recettes
touristiques. Mais pour s’adapter à cette baisse, le ministre compte
hiérarchiser ses actions. La priorité sera donnée à l’aérien pour avoir des
dessertes à partir des marchés traditionnels, mais également des pays émergents
comme le Brésil. Le ministère compte aussi renforcer les investissements dans
l’Internet. Car, «c’est par ce canal que transite une grande partie des achats
de voyage», a-t-il dit. Parallèlement, une attention particulière sera accordée
à la communication sur les atouts de la destination Maroc aussi bien dans les
marchés classiques qu’émergents.
Les assises en 2015
Malgré son faible budget, le département de Haddad s’engage à poursuivre la quête d’investisseurs. Ses prévisions tablent sur un investissement de pas moins de 20 milliards de DH en 2014, qui permettront d’augmenter la capacité litière à travers la création de 17.727 lits. Le ministère prévoit aussi d’accompagner 32 projets pour un investissement global de 33,6 milliards de DH afin de créer 46.201 nouveaux lits. Parallèlement, des forums régionaux seront organisés, avant la tenue des assises en 2015 lors desquelles une évaluation à mi-parcours de la Vision 2020 est prévue.
Déficit de formation
La promotion d’une industrie touristique nationale fait face à un défi de taille, en l’occurrence l’insuffisante de la formation des cadres. A peine 4.300 ont été formés en 2013 contre 4.298 en 2012. Au total, sur les 70.000 jeunes ciblés par le plan Azur, seuls quelque 27.000 ont été formés. Pour les députés, ce déficit aura un impact négatif sur la Vision 2020 puisque le manque de ressources humaines qualifiées limite le taux de retour au Maroc.
SOURCE WEB Par Hajar BENEZHA L’Economiste
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