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#MAROC_COVID19_TESTS: Ceux qui soignent bien leur business...

#MAROC_COVID19_TESTS: Ceux qui soignent bien leur business...

C’est une aubaine inespérée pour les activités médicales directement corrélées au Covid-19 comme les cliniciens et les biologistes. Nombre d’entre eux profitent à fond de la situation pour se remplir les poches au-delà du raisonnable.

La nomenclature des tarifs de soins du Covid-19 dans le cadre de l’AMO est enfin arrivée. Très attendue par les patients, elle a été rendue publique par l’agence nationale de l’Assurance maladie. L’absence de cette grille des tarifs des prestations médicales liées à cette maladie contagieuse a encouragé certaines cliniques notamment à Casablanca à facturer comme bon leur semblait. Et ils n’y allaient pas de main morte. Devant la saturation des lits de réanimation dans les hôpitaux publics en raison de l’afflux continu des malades et la difficulté d’en obtenir pour un proche touché par le coronavirus, ils ont poussé l’opportunisme jusqu’à exiger des sommes invraisemblables... Une clinique qui a pignon sur rue à Casablanca exigeait de payer rubis sur l’ongle la bagatelle de 60.000 DH- cash s’il vous plaît- avant l’admission du patient. Une espèce de ticket d’entrée qu’une autre clinique, connue dans le quartier l’Oasis de la même ville, a fixé à 75.000 DH.

Un médecin contaminé a été délesté de cette somme par cette structure hospitalière pour pouvoir être pris en charge soins intensifs ! Cette affaire a scandalisé de nombreux confrères dont certains pensent que la nomenclature de l’agence nationale de l’assurance-maladie ne sera pas vraiment respectée tant que la pression sur les lits de ranimation restera forte…. Ces sommes en liquide viennent en sus des tarifs des autres actes liés au bilan préthérapeutique (bilan biologique, échographie cardiaque, imagerie thoracique …) et autres consommables. Selon la grille tarifaire de prise en charge des covidés AMO dans le secteur privé, le prix d’une journée d’hospitalisation en soins intensifs a été fixé à 1.000 DH par jour contre 550 en hospitalisation normale. On est évidemment loin des tarifs pharamineux pratiqués jusque-là par certains cliniciens prédateurs qui, fidèles à leur réputation peu flatteuse dans l’opinion, ont profité de l’aggravation de la crise sanitaire pour faire saigner les patients en détresse en gonflant les prix plus que de raison.

La Covid-19 a créé des effets d’aubaine pour les filières médicales et biomédicales corrélées à la crise sanitaire.  Dans ce domaine, les laboratoires d’analyses du pays ont vu leurs chiffres d’affaires faire un bond exceptionnel du fait de la circulaire du ministère de la Santé datée du 28 septembre les autorisant, sans exception, à s’équiper pour effectuer les tests de dépistage. Pour les biologistes, les tests PCR, remboursés aujourd’hui par l’AMO sur prescription médicale, c’est du jackpot : une marge de 200 DH sur chaque test pour des kits qui reviennent à 500 DH. Au bas mot, les labos de biologie médicale font tester chaque jour entre 100 et 150 personnes. Faites le calcul… Une personne est déclarée positive et c’est toute la famille, les proches, les amis et les copains qui accourent affolés vers les centres de dépistage pris d'assaut tous les jours par des foules impétueuses... Bien des labos, décidés à exploiter le filon à fond, sont allés jusqu’à inventer les résultats express obtenus la journée même pour ceux qui veulent savoir rapidement s’ils sont positifs ou pas. Prix de cette gâterie: 1.000 DH ! Et pour un faux résultat, un vrai positif déclaré négatif, il faut débourser combien ?! Devant ces flux humains et d’argent immenses et incessants, les labos voudraient bien que le cercle des contaminations, infernal pour le pays mais bénéfique  pour leur activité, ne s’arrête jamais... Le business du moment c’est sans conteste le dépistage du coronavirus. «J’aurais dû créer un laboratoire d’analyses biologiques au lieu d’ouvrir un cabinet de médecin spécialisé», lâche sur un ton enjoué un jeune praticien de la place. Mais il n’est jamais trop tard pour bien soigner…son compte bancaire...

Médecins sans couverture médicale !

L’un des grands paradoxes de cette crise sanitaire c’est que les médecins sont en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 alors qu’ils n’ont pas de couverture médicale ni de retraite ! Or, la profession a payé un lourd tribut au Covid-19 puisque de nombreux médecins et d'éminents professeurs sont morts du coronavirus en étant au contact avec les malades. Cela fait plusieurs années que les praticiens du privé, concernés par le problème de la couverture médicale, attendent que le gouvernement opérationnalise l’AMO des indépendants gravée dans la loi 15/98, promulguée dans le Bulletin Officiel du 5 avril 2018. Depuis cette date rien n’a été fait par l’exécutif pour la rendre effective. En cause, l’échec des négociations entre le Conseil de l’ordre des médecins et le gouvernement sur le niveau des cotisations des futurs bénéficiaires. Ces derniers ont émis une proposition de cotisation mensuelle de 590 DH pour les médecins généralistes et 700 DH pour les spécialistes. Formulée par le Collège syndical national des médecins spécialistes privés (CSNMSP), dirigée par Dr Saïd Afif, cette proposition financière, fondée sur un rapport d’expertise réalisé par un cabinet étranger reconnu, a été rejeté par le gouvernement. Dans ses calculs, celui-ci a exigé des contributions sensiblement élevées : 1300 DH par mois pour les généralistes et 2.000 DH pour les spécialistes. A ces deux retenues viendraient s’ajouter les cotisations retraite qui sont respectivement de 2.000 DH et 3.080 DH. Pas question pour les médecins de payer de telles sommes, juge le président fondateur du Syndicat national des médecins du secteur privé Dr Saad Agoumi, qui les considère très exagérées par rapport aux revenus de la médecine libérale. Chacune des deux parties reste pour le moment cramponnée sur sa position. Dans l’attente d’une contre-proposition qui tarde à venir, susceptible de sortir de l’impasse les médecins qui comptent sur un arbitrage fort pour leur permettre enfin d’accéder un droit fondamental qu’ils sont supposés normalement en être les premiers bénéficiaires.

Le 05/11/2020

SOURCE WEB PAR lecanardlibere

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