Le Monde Universitaire en deuil, décès du président de l’université de Tétouan Mohamed Errami

Très convoité en ces temps de pandémie, le délai de grâce ne profite pas à tous les emprunteurs, même en prouvant une diminution conséquente de revenus. La preuve avec cette ordonnance du Tribunal de première instance de Casablanca.
Pour les emprunteurs défaillants, la pandémie n’est pas carte blanche. En atteste une récente ordonnance émise par TPI de Casablanca. Elle rejette la requête en référé d’un citoyen tendant à activer le délai de grâce. Prévu par l’article 149 de la loi 31-08, ce mécanisme permet au consommateur de suspendre le paiement d’un crédit.
L’ordonnance a été rendue le 8 septembre 2020. Elle survient dans un contexte de hausse des impayés bancaires, phénomène lié à l’impact de la crise sanitaire et ses conséquences socio-économiques (pertes d’emplois, de revenus, etc.). D’où l’usage de plus en plus croissant de l’article 149, dont les dispositions semblent taillées sur la période actuelle.
L’article en question dispose que « l'exécution des obligations du débiteur peut être, notamment en cas de licenciement ou de situation social imprévisible, suspendue par ordonnance du président du tribunal compétent ». Cet outil, appelé délai de grâce, bénéficie uniquement aux consommateurs (non professionnels) dans le cadre d’un crédit. La suspension peut durer jusqu’à deux ans pendant lesquels les sommes dues peuvent ne pas produire d’intérêts.
Avantages de l'article 149 : La décision est rendue en référé, c'est à dire en urgence. D'ordre public, le délai de grâce peut être sollicité en complément ou comme alternative aux mesures actées par le Comité de veille économique (report des échéances bancaires). Autrement dit, personne ne peut contraindre un consommateur à y renoncer.
Revenons au cas d’espèce. La requête a été déposée en aout 2020. Le requérant, qui travaille comme Stewart à la Royale Air Maroc, voudrais obtenir un délai de grâce sur un crédit de 430.000 DH destiné à financier l’acquisition d’un appartement.
Pour appuyer sa demande, l’emprunteur a fait valoir une diminution conséquente de ses revenus mensuels, normalement fixés à 23.974 DH. Pandémie oblige, son employeur a du « suspendre les vols ce qui a « impacté négativement son salaire, revu à la baisse jusqu’à atteindre 2.572 DH dans certains cas ». Or, la mensualité du prêt est établie à 3.566 DH.
En substance, l’emprunteur réclame la suspension des prélèvements jusqu’à « extinction de la pandémie Covid-19 et levée de l’état d’urgence sanitaire, sans que le délai ne dépasse deux années ». Il demande également l’arrêt du court des intérêts.
En outre, le demandeur entend revoir les modalités de paiement des sommes exigibles au terme du délai de suspension (diminution du montant des mensualités et leur mise en adéquation avec le niveau du salaire). Là aussi, cette possibilité est prévue par l’article 149.
Qu’en dit le juge des référés ?
Un « niet » catégorique. Et pour cause, le tribunal considère que les faits avancés par le requérant « ne constituent pas une situation sociale imprévisible au sens de l’article 149 ».
En ce sens, l’interprétation du magistrat et la suivante : « Le requérant n’a pas perdu son revenu mensuel ». Or, « l’application des dispositions dudit article suppose une perte de salaire », tranche le tribunal.
Résultat : La demande du Stewart sera rejetée. Il sera, en prime, condamné aux dépens. L’article 149 est prévu pour les périodes de crise, mais pas pour tous les emprunteurs en crise.
Le 19 septembre 2020
Source web Par : medias24
Les tags en relation
Les articles en relation

Des hôteliers marocains appellent à la légalisation des relations hors mariage
L’interdiction des relations sexuelles extraconjugales imposée aux musulmans affecte le marché intérieur hôtelier déjà très affaibli par la crise sanit...

#RELANCER_LE_TOURISME_DRAA_TAFILALET: A quel prix ?
La Région Draa Tafilalet a connu ces dernières années une régression de ses performances touristiques. A l’instar de toutes les destinations mondiales et ...

HCP: au Maroc, le revenu médian par ménage est de 5.133 dirhams par mois
Le Haut commissariat au plan publie une enquête inédite sur les revenus des ménages. Revenus moyens, revenus médians, distribution sociale, inégalités, et...

La CGEM accueille trois nouvelles Fédérations
Leur adhésion a été actée lors du Conseil d’administration d’aujourd’hui. La confédération patronale compte ainsi 36 fédérations. La Confédér...

#MAROC_AMBASSADE_FRANCE_AIDES_SCOLAIRES:
Plus de 2,7 millions d’euros mobilisés par l’Etat français sous forme de subventions pour soutenir toute la communauté scolaire du réseau de l’enseign...

Les pilotes de la RAM contrattaquent et se dirigent vers débrayage
L’aérien au Maroc et dans le monde se porte mal. Il a été le secteur le plus touché par la crise sanitaire et économique qu’a engendrée la pandémie...

Deux ans de fermeture des frontières, Sebta et Melilla à l'agonie
Les villes de Sebta et Melilla commémorent avec tristesse les deux ans de fermeture des frontières avec le Maroc depuis la crise du covid-19. En raison de cet...

Tourisme : Les recettes de voyages dépassent les 16 MMDH à fin février
Les recettes voyages se sont établies à plus de 16 milliards de dirhams à fin février 2023, contre seulement 3,56 milliards de dirhams à la même période ...

L’ONMT subventionne le vol Casablanca – El Hoceima
Plus de 6 Millions de dirhams ont été débloqués par l’Office National Marocain du Tourisme avec le soutien du ministère du Tourisme et du Transport Aéri...

#MAROC_RAPPORT_BANQUE_MONDIALE/ tURBULENCES POUR LA REPRISE
La Banque mondiale (BM) s’attend dans un rapport à une reprise mesurée quant aux économies des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord (MENA) en 202...

A la demande du gouvernement, RAM devra céder 20 appareils et donc réduire ses effectifs du tiers
Selon des sources proches de la RAM, c’est le gouvernement, actionnaire majoritaire de la compagnie nationale, qui a exigé cette mesure pour faire face à la...