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Emergence des villes nouvelles

Emergence des villes nouvelles

Avec une population qui avoisine les 33 millions d’habitants et un taux d’urbanisation qui frôle les 60%, le Maroc compte chaque année un peu plus de 500 000 nouveaux citadins.

Cette poussée démographique urbaine, selon certaines prévisions, engendrera prés de 25 millions âmes dans les cités marocaines dans un proche avenir, avec comme conséquences immédiates ; une nécessité d’augmenter les offres de logements, de multiplier les espaces d’activité et de mettre en place des équipements et des infrastructures qui accompagneront les nouvelles mutations.

C’est dans ce contexte que le Maroc a favorisé l’émergence de villes nouvelles de Tamesna à Rabat-Témara, Sala Al Jadida à Salé, Tamansourt à Marrakech, la nouvelle ville de Chrafat à Tanger et plus récemment Zenata à Casablanca. Au total, plus de 15 villes satellites devront naitre dans le Royaume à l’horizon 2020. L’initiative est louable. Mais certaines cités, déjà construites, sont désertées par leurs populations et tombent progressivement dans l’oubli. Un tel constat est fait à Tamesna et Tamansourt qui, à l’origine devaient aspirer une partie des habitants et ainsi décongestionner Marrakech et Rabat. La plupart des experts concordent à dire que ces expériences n’ont pas eu les résultats attendus, comme partout ailleurs.

Malgré ces manquements, la mise en place de nouvelles villes se poursuit dans plusieurs régions du Maroc. C’est dans ce registre que s’inscrit la ville de Chrafat à 18 kilomètres de Tanger sur une superficie totale de 769 ha. Globalement, cette nouvelle cité compte 30 000 logements et prévoit d’accueillir 150 000 habitants. C’est également le cas de Zenata située entre Casablanca et Mohammedia sur une surface de 2 000 ha. Cette cité verte va disposer, en plus des 6000 logements pour des ménages issus des bidonvilles, d’une offre importante d’habitations.
Afin d’éviter le fiasco des villes fantômes, ces cités doivent constituer une convergence des efforts des architectes urbanistes, des opérateurs économiques et des entreprises mais surtout, d’un pouvoir local faisant abstraction de toute considération partisane et capable de cordonner leurs activités. Ces nouveaux projets peuvent devenir des modèles d’intégration territoriale. Une fois créée, toute nouvelle ville doit mettre en place les conditions de son autonomie en disposant d’un minimum d’infrastructures nécessaires telles que des hôpitaux, des écoles, des centres de loisirs et des lieux de travail… Pour fixer les populations, la création d’opportunités économiques acceptables est aussi une des priorités, tout comme une gestion adéquate à long terme. Il y va de la pérennité des villes nouvelles, d’être accompagnées dans la gouvernance, la gestion et la canalisation des ressources communales. Ces villes auront aussi besoin d’activités économiques complémentaires et génératrices de revenus et offrir des opportunités d’investissement. Comme dans tout espace urbain, un réseau de transport fluide et efficace est nécessaire aussi bien Chrafate qu’à Zenata. La cohésion sociale impose aussi l’implication inconditionnelle des démembrements de l’Etats, des élus locaux des privés et du citoyen qui est la pierre angulaire de ces projets. Le concours de toutes ces entités est fondamental pour une croissance harmonieuse de la cité.

Pour sa part, la société d’aménagement de Zenata (SAZ), filiale de la Caisse de Dépôt et de gestion (CDG) rassure. Selon elle, que la ville de Zenata sera une parfaite représentation du concept « Mieux vivre en villes ». A noter que la L’Agence française pour le développement (AFD) a accordé un prêt de 150 millions d’euros au projet. Pour le rayonnement économique de la cité écologique, la SAZ a aussi mis en place la Zenata Commercial Project (ZCP) pour l’aménagement, la mise en place, l’exploitation et la gestion de la partie commerciale du projet. Cette filiale projette d’investir 1,2 milliards de dirham dont 40% sur fond propre et 60% sou forme d’emprunt.

Très ambitieuses dans leur conception et répondant à une certaine politique urbaine, les villes nouvelles n’ont cependant pas toutes été à la hauteur des attentes des citoyens. Certaines d’entres elles sont aujourd’hui des villes fantômes qui se vident de leurs habitants. Mais avec la mise en place d’une vraie vocation (universitaire, touristique, culturelle…) des infrastructures nécessaires, un bonne politique économique et une implication de l’Etat, des élus locaux, des investisseurs privés et surtout des citoyens, elles pourraient constituer un deuxième poumon pour les grandes métropoles du Maroc et aussi un pignon pour le rayonnement économique du Royaume.

SOURCE WEB Par Malick Maram Ndiaye VillesduMaroc

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