Tourisme Le Maroc se bat pour maintenir ses positions
La
destination séduit toujours les TO malgré les difficultés
Les grands distributeurs de voyages à forfait sont à la peine
Des affiches publicitaires placardées dans les taxis parisiens, 240 m² au salon français du tourisme international Top Résa… L’Office national marocain du tourisme (ONMT) met les bouchées doubles pour attirer les touristes français. Et pour cause, la délégation marocaine est consciente que la sortie de crise en est à ses balbutiements en France, avec une croissance du PIB à peine redevenue positive au deuxième trimestre (+0,3%). «Mais si les Français se remettent à voyager, c’est au Maroc qu’il faut venir». D’autant plus que la concurrence est rude. Le monde entier s’est retrouvé Porte de Versailles pour délivrer le même message. Les Tunisiens, toujours aux aguets, ne sont pas loin et lorgnent le stand marocain, le soupèsent et font leur benchmark.
Pour reconquérir les Français dont le taux de départ en vacances a baissé de 0,8% par rapport à 2011, le Maroc met en avant les produits de niche. Le golf par exemple cible une clientèle limitée, mais qui va beaucoup dépenser durant son séjour. Idem pour les adeptes de trekking ou des stations balnéaires.
Pour autant, il
faudrait faire attention à ce que l’écart entre la promesse marketing et
l’offre sur le terrain reste de l’ordre du raisonnable. Entre la station
balnéaire de Saïdia qui peine à dépasser ses dysfonctionnements et celle de
Taghazout qui n’est pas encore au point, l’offre balnéaire n’est pas encore ce
qu’il y a de mieux à promouvoir. Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, aurait
retenu la leçon. Il ne «permettra pas que Taghazout connaisse les mêmes
problèmes que Saïdia». Trois nouveaux hôtels seront même construits pour relancer
cette station. L’avenir nous dira si c’est suffisant pour lui donner un nouveau
souffle.
Quoi qu’il en soit, la destination Maroc continue indéniablement à exercer son
charme sur les Français. Les tour-opérateurs (TO) lui font la part belle dans
leurs brochures, à l’image de TUI, numéro 1 mondial des voyages à forfait.
Malgré une année 2013 difficile et la suppression de 300 postes en France, ce
TO a décidé de «maintenir ses positions au Maroc», notamment via sa filiale
Marmara. Stéphane Le Coz, directeur des Ventes individuelles et groupes,
explique que l’évolution des modes de consommation freine leur développement, à
commencer par le «do it yourself» qui
consiste à chercher les offres les moins chères sur internet, en matière de
vol, d’hébergement et de bons plans.
Pour parer à cette
nouvelle tendance de consommation, TUI ne va pas jusqu’à revendre des clubs ou
des hôtels marocains contrairement à la concurrence. Stéphane Le Coz explique
que TUI compte sur des «produits différenciants que le consommateur ne peut pas
trouver lui-même».
Autre bâton dans les roues des TO: «le Printemps arabe». S’il a permis au Maroc
de récupérer des touristes dans d’autres pays, et «même si le climat n’est pas
le même qu’en Tunisie ou en Egypte, il a eu un impact collatéral sur le Maroc»,
certains tour-opérateurs ayant renoncé
d’investir en Afrique du Nord.
«Il n’y a pas que la France»
Pourquoi le Maroc est si performant en France, mais n’arrive pas à décoller sur des marchés comme l’Allemagne, premier marché mondial des voyages à forfait? Pour Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, il s’agit simplement d’une question de structure du marché. «L’Allemagne s’articule autour des tour-opérateurs, alors que le Maroc accueille jusqu’à 80% de touristes qui constituent leur offre individuellement ; nous faisons le nécessaire pour inverser cette tendance», explique-t-il. Cette année, le Maroc a réalisé une progression de 15% sur le marché allemand, notamment grâce au «do it yourself» qui s’impose petit à petit dans ce pays aussi.
SOURCE WEB Par Rime AIT EL HAJ Envoyée Spécial Top Résa L’Economiste
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