Les Touristes Français boudent le Maroc

L’attentat de Marrakech et les manifestations et grèves qui se multiplient effraient les touristes français, principaux amateurs du soleil et de l’hospitalité marocaine, qui se tournent vers d'autres destinations. Le Maroc ne semble pas profiter, en matière de tourisme, de l'instabilité en Tunisie et en Egypte. Le tourisme au Maroc a connu des jours meilleurs. Pour cet été, le secteur marque une tendance baissière au grand dam des acteurs du milieu, principalement les tour-opérateurs. Les touristes français qui avaient annulé leurs réservations pour les destinations Egypte et Tunisie dès le début des émeutes au profit du Maroc et des Canaries se désistent. En effet, 20% des touristes français ont déprogrammé leurs vacances estivales auprès des agences de voyage en mai dernier. Une chute de 39% pour l’Egypte et de 44% pour la Tunisie à été observée pour la dernière saison, révèle le quotidien Les Echos. A Agadir, dès le début des manifestations en février, nombre de touristes ont annulé leurs arrivées pour les mois de juillet, août et septembre. Les répercussions des pillages qui ont eu lieu en marge des manifestations pacifiques, du contexte politique « tendu » et des conséquences de l’attentat terroriste du 28 avril dernier, ont été néfastes pour Marrakech. La ville ocre a enregistré 22 000 annulations pour mai, juin et juillet. Par contre, les attentats ne semblent pas terroriser les Allemands et les Britanniques : on enregistre une augmentation de 14% de visiteurs de ces deux pays pour la période post-attentat de Marrakech. Le marché belge marque une hausse de 4% également, alors que des marchés plus classiques comme la France ou l’Espagne reculent respectivement de 5% et 29%. Jean Jacques Bouchet, directeur général de Fram, confirmait fin mai déjà à nos confrères de la Vie Eco la baisse des réservations qui avait été constatée bien avant l’attentat de Marrakech. Les Français se tournent vers d'autres destinations, estimées plus sûres telles que l' Espagne, les îles Canaries, la Grèce, la Turquie ou encore les Antilles. Si le Maroc pâti de ces déprogrammations, le secteur en France n’est pas à l’abri. Le Maroc représente en effet la deuxième destination privilégiée des Français. Les agences de voyage françaises sont donc directement visées. René-Marc Chikli président du Cercle d’Etudes des Tours Opérateurs, interrogé par nos confrères des Echos français, se désole : « Sans le printemps arabe, 2011 aurait dû être l'année de la reprise pour le secteur, estime-il. On aurait dû retrouver le trafic de 2008 ». Source Web yabiladi.com