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Les opérateurs s’attendent à un été difficile Baisses drastiques des réservations en juin et juillet Pas de reprise avant septembre Lundi, 13 Juin 2011 23:19 Sale temps dans le tourisme. Zéro visibilité sur le second semestre, plans sociaux, travail à mi-temps au sein de certains hôtels, des compagnies aériennes (les low-cost surtout) réduisent leur voilure… Côté trafic, RAM a enregistré une baisse de 11% durant le mois de mai. Les prévisions de la compagnie annoncent une baisse de même ordre pour ce mois de juin et ce, dans un contexte de pertes sèches estimées à 20 millions de DH par semaine! Des pertes qui menacent les fondamentaux de l’entreprise. En termes de réservations, il y a des baisses de 20 à 30% sur les mois de juin à juillet, annonce Abdelhamid Addou, DG de l’ONMT. «Beaucoup de pays européens émetteurs surfent sur le printemps arabe et les manifestations de rues pour retenir leur clientèle. Objectif: la réorienter vers le tourisme interne» C’est dire que les prochains mois sont compromis et les professionnels s’attendent à un été difficile. Le constat est plutôt alarmiste auprès de nombreux opérateurs. Les plus optimistes d’entre eux s’attendent à des jours meilleurs voire une légère reprise en… septembre Pour s’enquérir de la situation telle qu’elle se présente, L’Economiste a mené un coup de sonde auprès de professionnels, décideurs, hôteliers, analystes… «La situation est en train d’empirer pour un grand nombre d’opérateurs, qu’ils soient hôteliers, restaurateurs, transporteurs et agents de voyages. De plus, les professionnels n’ont aucune visibilité sur les trois mois à venir. C’est le flou total», signale Fouzi Zemrani, voyagiste (Z’Tours) et ex-président de la Fédération nationale des Agences de Voyages (FNAVM). Amal Karioun, président de l’Association des agences de voyages de Rabat, abonde dans le même sens et suggère pour plus de visibilité la mise en place «d’une cellule de réflexion pour plus de pro-activité et d’anticipation» Pis encore, rien n’a encore été prévu pour remplir les hôtels durant le mois de Ramadan, qui coïncide cette année avec le mois d’août, renchérit le voyagiste. «Il fallait mettre en place un plan spécial mois sacré, avec une véritable stratégie pour commercialiser cette période difficile de l’année», poursuit Zemrani Autrement, les opérateurs seront contraints de se rabattre sur les nationaux. Encore faut-il concocter une formule séduisante pour le plan Biladi, développer l’offre et créer des produits adaptés. Car jusque-là, le concept ne prend pas, le programme Kounouz Biladi ne fonctionne pas à plein régime Même inscrits sur la liste, certains hôtels ne jouent pas le jeu et refusent des clients parfois. «C’est vrai, nous avons reçu des réclamations dans ce sens. Malheureusement, Kounouz Biladi n’est pas une loi, on ne peut rien imposer. C’est une négociation qui se fait avec l’adhésion des opérateurs», admet le ministre du Tourisme Pour Yassir Zenagui, «le plus important est de mobiliser les opérateurs et mettre en place des regroupements d’agents et de TO pour faire des réservations de masse et négocier les prix» Vision 2020 Des opérateurs du tourisme se disent inquiets pour la déclinaison pour le contrat-programme de la Vision 2020. «Signée le 30 novembre lors des Assises de Marrakech devant la plus haute autorité du pays, la feuille de route annonçait une série de mesures (exactement 44) dont la mise en place devait démarrer en 2011. Or, nous sommes au mois de juin et la mesure numéro 1 n’a pas encore été validée», dénonce Fouzi Zemrani. SOURCE WEB Par Amin RBOUB - L'Economiste