Trump va déclarer "l'urgence nationale" pour construire le mur à la frontière mexicaine

Le financement de ce mur, dénoncé par les démocrates, était la cause du shutdown le plus de long de l'histoire des Etats-Unis.
ÉTATS-UNIS - Passage en force. Donald Trump va déclarer "l'urgence nationale" pour financer la construction du mur à la frontière avec le Mexique, a annoncé le chef de la majorité républicaine du Sénat ce jeudi 14 février.
Selon Mitch McConnell, le président a indiqué dans le même temps "qu'il était prêt à signer" le compromis budgétaire obtenu de haute lutte entre parlementaires démocrates et républicains afin d'éviter un nouveau "shutdown", ou paralysie budgétaire. En promulguant ce texte, "il déclarera au même moment une situation d'urgence nationale", a précisé Mitch McConnell, soulignant qu'il soutenait cette procédure rare autorisant le président des États-Unis à contourner le Congrès pour mobiliser des fonds.
L'annonce a ensuite été confirmée par la Maison Blanche. "Le président Trump signera le financement du gouvernement, et, comme il l'a annoncé précédemment, il prendra aussi un autre décret -incluant l'urgence nationale- pour s'assurer que nous mettrons fin à la crise humanitaire et sécuritaire à la frontière", a indiqué la porte-parole Sarah Sanders dans un communiqué.
Le texte voté ne comprend qu'un quart du budget réclamé par Trump
Depuis des semaines, les négociations tournent autour de ce mur que Donald Trump veut construire pour lutter contre l'immigration clandestine et dont l'opposition ne veut pas entendre parler. Avec, en fond, la menace d'un nouveau "shutdown" si aucun accord n'était trouvé avant vendredi, minuit, pour éviter l'impasse budgétaire.
La loi de financement née de ce compromis a été approuvée jeudi à une large majorité au Sénat, contrôlé par les républicains, puis à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. Elle n'attend plus que la promulgation du président. Mais elle ne comprend qu'un quart du budget réclamé par Donald Trump pour construire le mur (1,4 milliard de dollars contre 5,7 milliards demandés) et ne mentionne pas le mot "mur", préférant "barrière" ou "clôture".
Tout en signant le texte, Donald Trump déclarera donc l'"urgence nationale" afin de "mettre fin à la crise de sécurité nationale et humanitaire à la frontière", selon Sarah Sanders.
Indignation chez les démocrates
Cette procédure exceptionnelle, autorisant le président des États-Unis à contourner le Congrès pour mobiliser des fonds, hérisse de nombreux parlementaires, y compris dans les rangs républicains. "Déclarer l'urgence nationale dans ce cas serait une erreur", a ainsi réagi la sénatrice républicaine Susan Collins.
"Mon communiqué sur le fait que Donald Trump va déclarer l'urgence nationale pour construire son mur"
"Un grave abus de pouvoir", "une tentative désespérée de détourner l'attention du fait que le président n'a pas tenu sa promesse fondamentale que le Mexique payerait pour son mur": chez les démocrates, l'indignation règne. "Il n'y a pas d'urgence à la frontière" avec le Mexique, a asséné Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants. "Nous allons passer nos options en revue et nous serons préparés à y répondre de façon appropriée".
Si un blocage de cette déclaration par le Congrès paraît difficile, compte tenu de l'équilibre des forces, des poursuites judiciaires pourraient être lancées.
George W. Bush et Barack Obama en ont fait usage
Une loi votée en 1976, le "National Emergencies Act", autorise le président des États-Unis à invoquer une "urgence" nationale pour activer des pouvoirs extraordinaires, qui permettraient à Donald Trump de contourner le Congrès et de s'appuyer sur l'armée pour construire l'édifice qu'il réclame.
Tous les présidents des États-Unis ont fait usage de ces dispositions mais dans des circonstances différentes. George W. Bush avait notamment décrété l'urgence après les attentats du 11 septembre 2001 et Barack Obama en avait fait de même lors de l'épidémie de grippe H1N1.*
À voir également sur Le HuffPost:
Le 12 février 2019
Source web : huffingtonpost
Les tags en relation
Les articles en relation

Trump renforce la pression sur l’Europe : droits de douane et Otan
De retour à la Maison Blanche, Donald Trump prépare une série de déplacements de hauts responsables américains en Europe, dans l’objectif de renforcer sa...
Au sommet de l’OTAN, le réquisitoire déplacé, brutal et maladroit de Donald Trump
A Bruxelles, devant 27 dirigeants de pays membres de l’Alliance atlantique, le président américain a choisi de mettre l’accent sur ce qui divise plutôt q...

Froid extrême en Amérique du Nord: Trump se moque du réchauffement climatique
Le président américain Donald Trump a ironisé jeudi sur le réchauffement climatique, alors que le nord des Etats-Unis est balayé par une vague de froid ext...

#USA_MISE_EN_ACCUSATION_TRUMP_APPROUVEE: La mise en accusation de Donald Trump approuvée par la cha
Le seuil de 217 voix en faveur de l'inculpation de Donald Trump a été dépassé [Brendan Smialowski / AFP] Une majorité d'élus de la Chambre des ...

Climat: Les Etats-Unis entament officiellement leur retrait de l'Accord de Paris
L'administration Trump a officiellement notifié à l'Onu, lundi, le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat, a indiqué le secré...
#Somalie_RETRAIT_TROUPES_AMERICAINES : Donald Trump ordonne le retrait de la "majorité" des troupes
Donald Trump a ordonné le retrait de l'essentiel du contingent américain en Somalie, qui compte environ 700 hommes, a fait savoir vendredi le Pentagone. U...

Maroc-UE : Un partenariat stratégique sous tension face aux défis sécuritaires et géopolitiques
L’Union européenne traverse une période d'incertitude sans précédent. Entre crises géopolitiques, tensions économiques et conflits armés, le vieux ...

Jared Kushner et Ivanka Trump à Dakhla : Un voyage privé renforçant le soutien américain à la m
Jared Kushner et son épouse, Ivanka Trump, sont attendus prochainement à Dakhla dans le cadre d’un voyage privé. Cette visite intervient à quelques semain...

Le FMI demande aux Etats de se préparer au pire
La récession n’est pas à l’ordre du jour, mais le ralentissement de l’économie mondiale est plus vif qu’anticipé. Le Fonds monétaire international ...

CHANGEMENTS CLIMATIQUES Donald Trump et son rival démocrate, Joe Biden, s’opposent sur les causes
Le Président TRUMP en pleine CAMPAGNE assure que les incendies sont dus à une simple mauvaise "gestion forestière" et ce alors que les experts et élus démo...

Obama rappelle à Trump combien la question israélo-palestinienne peut être "explosive"
Le président américain Barack Obama s'est dit mercredi "profondément inquiet" face au conflit israélo-palestinien, lors de sa dernière conférence de p...

États-Unis : Joe Biden visé par une enquête de destitution
Les Républicains accusent Joe Biden d’avoir facilité les affaires douteuses de son fils en Chine et en Ukraine, lorsqu’il était vice-président de Barack...