Le Maroc pose les jalons de son "start-up act"
Adil Rzal, président de l’AMIC, a assuré que “le Maroc devrait se doter d’une loi dédiée aux start-up dans les 18 à 24 prochains mois."
ÉCONOMIE - De nombreux entrepreneurs démarrent leur projet, mais trop peu arrivent à dépasser la phase cruciale de “la vallée de la mort” pour devenir des start-ups à fort potentiel, attirant les investisseurs locaux et internationaux. En cause: un manque d’accès aux ressources d’amorçage ou au financement leur permettant de financer leur plan de croissance.
En effet, depuis 2013, avec la naissance d’organisations ayant fédéré les premières start-ups, deux principales contraintes ont été relevés par les entrepreneurs a savoir des formules de financement inadaptées aux besoins de ces entreprises durant leurs différentes phases de développement ainsi qu’une absence d’encadrement qui biaiserait l’appréciation de ces entreprises par les grands donneurs d’ordre des secteurs publics et privés.
Dans ce contexte, et après près de deux ans de travail en concertation rapprochée avec l’ensemble des parties prenantes de cet écosystème, la Caisse Centrale de Garantie (CDG) a lancé, en octobre 2017, le Fonds Innov Invest, d’une taille globale de 500 millions de DH dont 300 millions de DH injectés directement dans 4 fonds d’investissement: Azur Innovation, Green Innov Invest, Maroc Numeric Fund II et Seaf Morocco Growth. Le reliquat, soit 560 millions de DH, a été mobilisé auprès de bailleurs de fonds nationaux et internationaux. Le montant total des fonds sous gestion, dans le cadre d’Innov Invest, se monte à 860 millions de DH.
Pour accompagner cette dynamique, l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) a mis en place, en novembre 2016, une “commission amorçage”, afin de travailler de façon collégiale avec l’ensemble des composantes de cet écosystème et mettre en place un cadre optimal pour le développement du financement en amorçage risque au Maroc.
Adil Rzal, président de l’AMIC, a assuré lors d’une conférence tenue jeudi 13 novembre au siège de la CGEM, que “le Maroc devrait se doter d’un cadre législatif dédié aux start-ups, premier jalon d’un ‘start-up act’, dans les 18 a 24 prochains mois. Une commission mixte CGEM-AMIC a été mise en place pour porter le projet auprès du gouvernement”.
Pour y arriver, l’AMIC a mandaté le cabinet Grant Thornton afin d’élaborer un benchmark des meilleures pratiques en cours et énoncer des recommandations qui permettraient d’améliorer l’environnement des start-ups au Maroc. Ces dernières ont été présentées au cours de la conférence.
Les recommandations, diverses et variées, ont porté sur la définition de la start-up à l’instar de la “Junior Entreprise” en France, à travers la création d’une charte, d’un label et d’un statut juridique autour de la start-up marocaine afin de bénéficier d’aides, de subventions et d’avantages fiscaux mais également pour faire profiter l’écosystème des synergies de groupe. L’adaptation de la réglementation juridique des instruments financiers convertibles aux start-ups (stock-options, BSA, OCA) et l’ajustement de la réglementation des changes et de l’export pour l’internationalisation des start-ups ont également été mentionnés comme leviers d’action afin d’améliorer l’environnement entrepreneurial.
Casablanca Finance City aura également son rôle à jouer à travers l’adaptation de ses statuts pour être attractive et accueillir les start-ups étrangères installées au Maroc ou marocaines ayant des activités à l’export. La promotion de sources alternatives de financement au profit des jeunes porteurs de projets innovants (Fonds d’investissement, Plateformes de prévente et autres) et la mise en place d’un système d’encouragement financier des chercheurs sur la base du nombre de publications et de dépôts de brevets (thèse CIFRE, subvention des coûts de dépôts de brevets) afin de mettre fin a l’absence d’incitation fiscale pour la recherche et développement ont également été proposées.
Le 14 décembre 2018
Source web par: huffpostmaghreb
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