Coup d’accélérateur à la réforme
Un programme de contractualisation en interne vient d’être lancé pour la mise en œuvre de la réforme tant attendue de l’administration publique. L’objectif est d’activer la gestion, axée sur les résultats, des 24 projets de la nouvelle stratégie de réforme. La généralisation de cette approche est en vue.
Le chantier de la réforme de l’administration est ouvert depuis des années sans pour autant que les résultats soient à la hauteur des aspirations. Les objectifs ont, certes, toujours été ambitieux, mais la difficulté réside dans leur mise en œuvre. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne? En tout cas, est affichée la volonté de concrétiser les projets de la nouvelle vision de réforme, bien que certains chantiers accusent un retard abyssal. Si les projets sont mis sur les rails dans les temps, ils permettront d’améliorer la relation des citoyens avec l’administration, dont l’image demeure écornée auprès de l’Opinion publique, bien que certaines mesures soient déjà effectives pour faciliter l’accès aux services administratifs. Plus que jamais, il faut veiller à la mise en œuvre des objectifs. C’est ainsi que le ministère de la Réforme de l’administration et de la fonction publique vient de lancer un programme de contractualisation en interne pour la mise en œuvre de la réforme, dans l'optique d’activer la gestion axée sur les résultats. Une approche qui n’est pas encore adoptée par l’ensemble des administrations, alors qu’elle est une condition sine qua none à la transformation du modèle administratif actuel, à l'amélioration de la gouvernance, mais aussi pour la responsabilité à la reddition des comptes. Pour chaque projet identifié pour la mise en œuvre de la réforme, un responsable a été désigné.
Mettre fin aux freins
Le contrat est signé entre le chef de projet, le directeur concerné et le secrétaire général sur la base d’objectifs précis et d’un budget bien défini. Il est en effet temps pour les administrations de travailler sur la base de contrats-projets afin de détecter les dysfonctionnements et, ainsi, rectifier le tir et mettre fin aux freins qui bloquent la réforme escompté. L’évaluation périodique s’impose pour agir sur le rythme d’action et contrôler les étapes de mise en œuvre de chaque projet. La stratégie de réforme de l’administration s'articule autour de 24 projets. Pour la transformation organisationnelle, cinq projets sont identifiés. Il s’agit en premier lieu de la charte de la déconcentration administrative qui n’a pas encore vu le jour, alors que la régionalisation avancée est actée depuis bientôt trois ans. Le projet est presque finalisé et devra bientôt achever le processus d’adoption. Une fois le texte adopté, le gouvernement devra veiller à la mise en œuvre de ce chantier qui, précisons-le, ne sera pas une mission de tout repos. Mais il s’avère nécessaire d’accélérer la cadence d’implémentation des futures dispositions de déconcentration administrative pour rattraper le retard accusé en la matière ces dernières années. Les autres projets portent sur la révision du cadre organisationnel qui définit les règles d’organisation des secteurs ministériels, le programme national d’amélioration de l’accueil, la promotion de la communication institutionnelle publique au niveau des secteurs ministériels et la restructuration du ministère de la Réforme de l’administration et de la fonction publique.
Mutations stratégiques
Sur le plan de la transformation managériale, la charte des services publics figure en tête des 10 projets de cet axe. Stipulé par la Constitution de 2011, il s’agit d’un cadre référentiel fixant les règles de base et les activités du service public. Le texte qui vise à améliorer la gouvernance publique et à protéger les droits des citoyens et des usagers est en cours de finalisation. Outre ce projet, on tend à opérer de grandes mutations stratégiques en matière de gestion à travers nombre de chantiers: la gestion basée sur les compétences, la restructuration de la haute fonction, dont la réflexion a été lancée il y a quelques mois, le développement du système d’accès à la fonction publique et du système d’évaluation du rendement du fonctionnaire, le plan d’action pour la mise en œuvre de la stratégie d’institutionnalisation de l’égalité de genre dans la fonction publique, le développement de la protection sociale du fonctionnaire, la mise en place de l’Observatoire national des ressources humaines, le programme d’amélioration des services administratifs et l’évaluation de leur qualité. Au niveau de la transformation numérique, les projets sont axés sur le plan d’orientation de la transformation numérique de l’administration, la plateforme gouvernementale Gateway, le développement du système de réception des plaintes et des observations des usagers, le système informatique commun de gestion des ressources humaines et la préparation des services publics à la transformation digitale. S’agissant du volet de la moralisation, quatre objectifs sont fixés, à commencer par la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. À cela s’ajoutent la gestion du temps administratif, la mise en œuvre de la loi relative au droit d’accès à l’information et le plan d’action national du gouvernement ouvert.
Publier le 9 Juillet 2018
Source web par : leseco
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