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Tourisme Ouarzazate agonise à cause de son enclavement et de l’absence de promotion

Tourisme    Ouarzazate agonise à cause de son enclavement et de l’absence de promotion

Tous les indicateurs d’activité sont en baisse continue depuis 5 ans. Le taux d'occupation est tombé à 16% en 2011. La plupart des établissements hôteliers font face à des difficultés financières. Il faut sauver la destination Ouarzazate ! Depuis plusieurs années, c’est le leitmotiv des professionnels du tourisme et de l’hôtellerie de la région. Car, voilà une destination qui a tout pour faire du tourisme un levier de développement, mais qui voit sa notoriété, et donc son attrait se détériorer d’année en année, comme en témoigne la baisse des arrivées et des nuitées depuis plus de cinq ans, la multiplication des conflits sociaux et le nombre d’établissements en difficultés, dont certains ont même fermé leurs portes. Commençons par la régression continue des arrivées et des nuitées de ces dernières années. Entre 2006 et 2010, la destination a perdu 60 000 touristes, passant de 326 700 arrivées à 266 500, soit une baisse de 18,4% pour cette période. Et malgré l’alerte donnée par les professionnels et le Conseil provincial du tourisme (CPT) de la région, rien n’a été fait et la tendance baissière se poursuit. A fin 2011, le nombre d’arrivées a continué de chuter pour s’établir à 208 600, soit une baisse de 22% par rapport à 2010. La courbe des nuitées reflète encore plus cette tendance puisque pour la période considérée (2006-2010), la destination a perdu 133 000 nuitées, passant de 549 000 à 415 300 nuitées à fin 2010, soit une baisse globale de 24,30%. En 2011, le nombre de nuitées a encore chuté de 21% par rapport à 2010, à 332 500 nuitées. Le taux d’occupation des hôtels de Ouarzazate est par conséquent le plus bas du pays puisqu’il n’a pas dépassé 16% en 2011, et pour les 6 premiers mois de l’année 2012, il est de 19%. Ce taux d’occupation, qui dépassait les 40% quand cette ville était considérée unanimement comme une destination d’avenir à la fin des années 1990 et au début des années 2000, a aussi commencé à dégringoler à partir de 2006 où il était descendu à 30% puis à 25% en 2008. Il dépassait à peine les 20% en 2010. Sur les 64 établissements hôteliers classés, toutes catégories confondues, soit près de 5 600 lits, peu sont épargnés par le marasme. Et c’est la catégorie des 4* qui représente 40% de la capacité totale, qui a connu la plus forte baisse, selon le CPT, soit 35 000 touristes de moins entre 2006 et 2010. Ceci est dû, toujours selon le conseil provincial, à la fermeture en 2009 de l’hôtel Belere qui constituait à lui seul 9% de la capacité totale et 22% de celle des 4*. Cette réduction de l’offre s’est traduite par une perte de 133 000 nuitées sur la période, touchant principalement les 4* et les villages de vacances touristiques (VVT). En revanche, les hôtels 1* et les maisons d’hôtes sont les seules catégories à enregistrer des progressions de leurs arrivées et de leurs nuitées. Soit, pour les arrivées, une progression de 227% pour les premiers (+9 000 touristes) et de 44% (+5 500 touristes) pour les seconds. S’agissant des nuitées, les hôtels 1* ont gagné 11 700 nuitées supplémentaires (+249%) entre 2006 et 2010, et les maisons d’hôtes 8 700 nuitées (+44%). Le CPT de Ouarzazate fait remarquer que non seulement la destination a reçu en 2010 moins de touristes qu’en 2006, mais que ces touristes séjournent de moins en moins longtemps dans la ville. Les maisons d’hôtes se portent mieux que les autres types d’hébergement La plupart des unités hôtelières sont endettées et se trouvent dans leur majorité dans l’incapacité de rembourser leurs créances vis-à-vis des banques et notamment le CIH. Une partie de ces hôtels est même entrée dans un cycle de redressement judiciaire. Beaucoup d’autres sont du reste mal gérés et ont accumulé les impayés. Plus précisément, 11 établissements sont dans une situation financière critique. Quatre autres sont en train de rechercher des solutions pour poursuivre leur activité dans le cadre de la procédure légale de continuation. Un établissement n’a pas réussi son plan de redressement et sa liquidation judiciaire a été prononcée en juillet 2008. Un autre, le Belere, a fermé ses portes sans passer par la procédure de liquidation judiciaire, laissant derrière lui une situation compliquée aussi bien pour ses créanciers, ses employés que pour les instances judiciaires. Enfin cinq autres établissements se débattent pour faire face à d’énormes difficultés, notamment vis-à-vis de leurs créanciers. Ces problèmes ont des répercussions sur la qualité des prestations qui s’est nettement détériorée, sachant que ces établissements, qui ne payent parfois même pas les salaires de leurs employés, ne peuvent pas s’aventurer dans des plans de rénovation. Ce qui porte un coup à l’image de la destination auprès des TO et des agences de voyages. La ville est de surcroît enclavée en raison de l’insuffisance des liaisons aériennes et terrestres. Elle est desservie par deux vols hebdomadaires à partir de Paris. Pour le reste, les touristes doivent donc passer par Casablanca où ils sont obligés de patienter plus de 7 heures avant de prendre un vol tard dans la nuit. La destination Ouarzazate ne bénéficie pas non plus d’une promotion à la hauteur de ses potentialités. C’est pourtant par là que passera son redressement. Baisse de 13% des nuitées au premier semestre La destination Ouarzazate voit sa situation inchangée au cours du premier semestre 2012. Au terme de cette période, en effet, le nombre de nuitées réalisées par les établissements d’hébergement classés ont atteint 178 979 nuitées, en baisse de 13% par rapport au premier semestre 2011 et de 20% par rapport au premier semestre 2010 où le nombre de nuitées s’était établi à 205 286. Le taux d’occupation de la ville est pour ce premier semestre 2012 de 19%, au même niveau qu’en 2011, alors qu’il était de 24% lors du premier semestre 2010. C’est dire que la destination ne voit pas encore le bout du tunnel. SOURCE WEB Par Mohamed Moujahid. La Vie éco