Quand des rapports étroits existent entre l’exil, la mémoire et la migration
Une publication collective de l’Université Internationale de Rabat
A voir le titre « Exil, Mémoire, Migration», publié par l’Université Internationale de Rabat chez les éditions Casa Express, le lecteur est susceptible d’avoir l’impression qu’il n’existe aucun lien entre les trois mots. Cependant, des rapports étroits sont bien créés entre ces vocables par les auteurs de cet ouvrage collectif, dont les textes sont réunis et présentés par Mustapha Bencheikh et Yves Geoffroy. Des disciplines sont, de surcroît, associées par les auteurs à ces liens. C’est le cas de Mustapha Bencheikh, directeur du pôle langues, cultures et civilisations à l’université initiatrice, qui précise dans la préface du livre que «la mémoire rencontre l’exil, la migration». Bien qu’elle renvoie à l’histoire, la mémoire postule, selon ses dires, un avenir et anticipe «nos prochains défis». Mieux encore, M. Bencheikh établit des rapports entre la mémoire, l’exil et la littérature en prenant appui sur des œuvres littéraires qui abondent dans ce sens. A propos de l’exil, l’auteur indique que le fait d’inventer de nouvelles lectures de «notre histoire» est aujourd’hui «une nécessité absolue». Il parle même de la nécessité de réécrire la mémoire. Une idée intéressante !
D’autres auteurs de l’ouvrage posent des questions, pour leur part, à propos de l’exil en l’associant à différents concepts. L’universitaire Assia Belhabib, elle, s’interroge dans sa contribution : «Peut-on parler «d’exil» dans le contexte de cultures transnationales et d’identités plurielles ? Y a-t-il une écriture de l’exil ?». Des questions pertinentes !
A son tour, l’universitaire Mikhael Toumi, qui consacre sa tribune dans l’ouvrage à «Edmond Amran El Maleh et l’épreuve de l’étrangeté», s’intéresse à l’écriture à travers «Lettres à moi-même» d’El Maleh. «L’écriture est une forme d’exil qui porte en soi sa propre négation», cite-t-il.
L’une des contributions également intéressantes de l’ouvrage est celle de la psychanalyste et traductrice, Houria Abdelouahed, qui, en s’inspirant de son expérience en traduction, estime que «la traduction pose toujours la question de l’altérité constitutive de l’identité. Et donc de l’exil et de la mémoire». De par le passage d’une langue à une autre, la traduction se veut en effet un voyage, voire un exil vers une autre culture.
Quant à l’écrivain et journaliste Abdallah Bensmaïn, tout comme d’autres auteurs de l’ouvrage, il met en avant l’intégration des migrants dans les pays d’accueil. «Les pays devraient mettre en place des politiques d’intégration et non de rejet», indique-t-il dans sa contribution. Le Maroc ayant une expérience exemplaire dans ce sens.
Le 24 Octobre 2017
Source Web Par Aujourd'hui le Maroc
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